(Actualisé avec réaction de Huawei, situation en Belgique)
par Francesco Guarascio et Philip Blenkinsop
BRUXELLES, 7 décembre (Reuters) - L'Union européenne a des
raisons de s'inquiéter face à Huawei Technologies HWT.UL et
d'autres entreprises technologiques chinoises en raison des
menaces qu'elles représentent pour le secteur et la sécurité du
bloc communautaire, a déclaré vendredi Andrus Ansip,
vice-président de la Commission européenne chargé du marché
unique numérique.
Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et fille du
fondateur du géant chinois des télécoms, a été arrêtée le 1er
décembre au Canada dans le cadre d'une enquête américaine sur un
montage bancaire permettant d'échapper aux sanctions américaines
contre l'Iran.
Huawei est le premier équipementier télécoms au monde avec
un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards
d'euros) en 2017. Plusieurs pays occidentaux redoutent que Pékin
n'utilise ses infrastructures à des fins d'espionnage.
Larry Kudlow, conseiller économique de la Maison blanche, a
déclaré vendredi que ce dossier relevait de la sécurité
nationale des Etats-Unis.
A Bruxelles, lors d'une conférence de presse, Andrus Ansip a
jugé que l'UE devait aussi se montrer méfiante.
"Devons-nous être inquiets face à Huawei et d'autres
entreprises chinoises? Oui, je pense que nous devons être
inquiets face à ces entreprises", a-t-il dit.
Andrus Ansip a notamment rappelé que les sociétés
technologiques chinoises pouvaient être contraintes de coopérer
avec les services chinois de renseignement.
Il a aussi affirmé que ces sociétés produisaient des puces
susceptibles d'être utilisées "pour obtenir nos secrets".
"Comme simples citoyens, nous devons avoir peur", a-t-il
ajouté.
HUAWEI BIENVENU EN FRANCE
Huawei a rejeté ces soupçons vendredi.
"Nous rejetons catégoriquement toute allégation selon
laquelle nous pourrions représenter une menace en termes de
sécurité", a réagi le groupe chinois dans un communiqué.
"Aucun gouvernement n'a jamais demandé à Huawei de mettre en
place des accès clandestins ni d'interrompre le moindre réseau
et jamais nous ne tolérerions un tel comportement de la part du
moindre de nos employés."
De son côté, le ministre français de l'Economie et des
Finances, Bruno Le Maire, a déclaré vendredi que les
investissements de Huawei étaient les bienvenus en France mais
que le gouvernement exercerait son contrôle s'ils venaient à
concerner des technologies sensibles ou la sécurité nationale.
L'Allemagne, via un porte-parole du ministère de
l'Intérieur, s'est prononcée vendredi contre une exclusion de
quelque fournisseur que ce soit pour son futur réseau mobile 5G
de nouvelle génération.
En Belgique, le Centre pour la cybersécurité envisage en
revanche d'interdire Huawei de toute activité dans le pays,
rapporte le journal L'Echo. Huawei est un fournisseur des
opérateurs Proximus PROX.BR et Orange Belgique OBEL.BR .
En Asie, le Japon prévoit aussi d'interdire l'accès des
équipementiers télécoms chinois Huawei et ZTE
0763.HK 000063.SZ à ses marchés publics, ont dit des sources.
En août dernier, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont
demandé aux opérateurs télécoms de ne pas utiliser les
équipements de Huawei dans les nouveaux réseaux de téléphonie
mobile 5G.
(Avec Foo Yun Chee
Claude Chendjou et Bertrand Boucey pour le service français,
édité par Catherine Mallebay-Vacqueur et Jean-Michel Bélot)
Un commissaire européen met l'UE en garde contre Huawei
information fournie par Reuters 07/12/2018 à 16:36
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