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Un an après l'assaut du Capitole, Biden à l'offensive contre la "menace" Trump
information fournie par Reuters 06/01/2022 à 17:03

(Actualisé avec autres citations)

par Andy Sullivan, Richard Cowan et Jeff Mason

WASHINGTON, 6 janvier (Reuters) - Joe Biden a accusé jeudi son prédécesseur Donald Trump de représenter encore aujourd'hui une menace pour la démocratie américaine, un an après l'assaut meurtrier mené par les partisans de l'ancien président républicain contre le Capitole à Washington.

Lors d'un discours prononcé dans la salle des statues du bâtiment abritant le Congrès des Etats-Unis, le président démocrate a averti que les déclarations mensongères de Donald Trump affirmant avoir été indûment privé d'une victoire à l'élection présidentielle de novembre 2020 en raison de multiples fraudes ébranlaient l'Etat de droit et risquaient de peser sur les futures échéances électorales du pays.

"Nous devons être absolument clairs sur ce qui est vrai et ce qui est un mensonge", a martelé Joe Biden. "Voici la vérité : un ancien président des Etats-Unis d'Amérique a créé et répandu un tissu de mensonges à propos de l'élection de 2020. Il l'a fait parce qu'il place le pouvoir au-dessus des principes."

"Il ne peut pas accepter qu'il a perdu", a poursuivi le président américain, qui n'avait encore jamais, depuis sa prestation de serment du 20 janvier 2021, attaqué aussi directement son prédécesseur, même s'il ne l'a pas cité nommément.

"L'ancien président et ses partisans ont décidé que le seul moyen pour eux de gagner était de supprimer le vote et de saboter nos élections", a encore estimé Joe Biden lors de cette allocution retransmise en direct sur les grandes chaînes de télévision américaines.

Selon une enquête d'opinion Reuters/Ipsos, environ 55% des électeurs républicains restent convaincus par les accusations de Donald Trump, pourtant rejetées par des dizaines de tribunaux.

Accusant Donald Trump de chercher à perpétuer "un grand mensonge", Joe Biden a parlé d'une "bataille pour l'âme de l'Amérique" et d'une lutte à l'intérieur des Etats-Unis comme sur la scène internationale entre les forces démocratiques et autocratiques.

"LE GRAND MENSONGE S'EST ENRACINÉ"

Dans un communiqué, l'ancien président républicain a réagi en déclarant que Joe Biden avait utilisé son nom "pour tenter de diviser davantage l'Amérique".

Quatre personnes sont mortes le jour de l'assaut survenu à l'issue d'un discours incendiaire de Donald Trump incitant ses partisans à marcher sur le Capitole et à "se battre comme des diables" pour empêcher la certification par le Congrès de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle.

Un policier du Capitole défendant le bâtiment est décédé le lendemain des suites de ses blessures. Quelque 140 autres policiers ont été blessés pendant l'attaque et quatre policiers se sont donné la mort depuis cette date.

Le discours de Joe Biden a donné le coup d'envoi d'une série de commémorations de l'événement impliquant la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et d'autres dirigeants du Congrès, issus pour la plupart des rangs démocrates.

Le précédent créé par Donald Trump fait craindre à certains commentateurs de futurs transferts chaotiques de pouvoir, notamment en cas de résultat serré à l'élection présidentielle, alors que Joe Biden s'est imposé largement en novembre 2020, avec sept millions de voix d'avance sur son adversaire.

"Le fait que le grand mensonge s'est enraciné comme il l'a fait, et qu'il s'est même intensifié et aggravé au cours des douze derniers mois est encore plus dangereux que le 6 janvier en lui-même", estime Edward Foley, professeur de droit à l'Université d'Etat de l'Ohio.

Donald Trump conserve une forte popularité auprès de l'électorat républicain, pèse sur le choix des candidats qui se présenteront aux élections parlementaires du 8 novembre prochain et laisse entendre régulièrement qu'il briguera un nouveau mandat présidentiel en 2024.

L'ancien président a annulé mardi une conférence de presse qu'il comptait organiser ce jeudi mais devrait s'exprimer le 15 janvier prochain lors d'un meeting dans l'Arizona.

L'INSURRECTION, "NOUVELLE NORME" ?

La plupart des responsables républicains sont restés fidèles à Donald Trump. Peu après l'assaut du Capitole, plus de la moitié des élus du Grand Old Party avaient voté contre la validation de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

Certains élus républicains cherchent encore aujourd'hui à minimiser la portée de l'assaut du 6 janvier, assimilant les émeutiers à des touristes, ou suggérant que l'attaque ait pu être perpétrée par des agents fédéraux.

Ceux qui ont demandé des comptes à l'ancien président, les représentants Liz Cheney et Adam Kinzinger notamment, ont été stigmatisés par leurs collègues. Ils sont les deux seuls républicains qui participent à une enquête lancée par le Congrès sur les événements du 6 janvier, dans le cadre de laquelle plus de 300 témoins, dont certains proches conseillers de Trump, ont déjà été interrogés. Quelque 725 personnes sont visées par des poursuites pénales en lien avec l'assaut.

Les démocrates espèrent quant à eux profiter de cet anniversaire pour plaider en faveur d'une refonte de la loi électorale fédérale, mais n'ont pas réussi encore à réunir suffisamment de soutiens pour s'assurer de son adoption au Sénat.

Pour le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer, l'insurrection pourrait bien ne plus être une "aberration" mais "devenir la norme" à moins que le Congrès ne s'attaque aux "racines" du 6 janvier par des réformes.

(Avec la contribution de Jason Lange, Susan Heavey, Moira Warburton et Joseph Ax; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet)

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