(Actualisé avec précisions, réaction de la Commission européenne)
par Nandita Bose, David Lawder et David Shepardson
Donald Trump a annoncé mercredi la mise en place de droits de douane de 25% sur les importations d'automobiles aux Etats-Unis à compter du 2 avril, nouvelle étape dans la guerre commerciale déclenchée par le président américain.
La date du 2 avril correspond également à l'instauration de droits de douane dits "réciproques" par les Etats-Unis.
"Ce que nous allons faire, c'est imposer (des droits de douane) de 25% sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis", a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, confirmant un projet qu'il avait évoqué en février.
"Nous commençons avec une base de 2,5%, ce qui est notre taux actuel, et nous passons à 25%", a-t-il ajouté.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a peu après déclaré dans un communiqué qu'elle regrettait "profondément" la décision des États-Unis, que l'UE va évaluer.
Ces droits de douane "sont des taxes – mauvaises pour les entreprises, pires pour les consommateurs, aussi bien aux États-Unis que dans l'Union européenne", a-t-elle ajouté, précisant que l'UE continuerait à rechercher "des solutions négociées, tout en protégeant ses intérêts économiques".
Concernant les annonces de droits de douane dits "réciproques" du 2 avril, Donald Trump a indiqué qu'ils pourraient différer de ce qu'il s'est engagé à faire.
"Nous allons être très indulgents", a-t-il déclaré. "Je pense que les gens seront très surpris. Dans de nombreux cas, les droits de douane seront inférieurs à ceux qu'ils appliquent depuis des décennies."
Les droits de douane de 25% appliqués au secteur automobile pourraient faire grimper le prix d'une voiture de plusieurs milliers de dollars, entraînant une baisse des ventes des véhicules neufs et des licenciements en raison de la forte dépendance de l'industrie automobile américaine aux pièces importées, selon le centre pour la recherche automobile (CAR).
Après l'entrée en vigueur de droits de douane de même ampleur sur les véhicules importés du Canada et du Mexique, le président américain a cependant décidé de les suspendre un mois, jusqu'au 2 avril, sous la pression des trois grands constructeurs américains.
En 2024, les Etats-Unis ont importé pour 474 milliards de dollars de produits issus du secteur automobile, dont 220 milliards de dollars de voitures particulières. Le Mexique, le Japon, la Corée du Sud, le Canada et l'Allemagne, tous proches alliés des Etats-Unis, étaient leurs principaux fournisseurs.
Des experts du secteur et d'anciens responsables américains estiment que Donald Trump pourrait se baser sur une enquête publiée en 2019 par le département américain du Commerce, selon laquelle l'importation d'automobiles constituait alors une menace de sécurité nationale.
A Wall Street, avant les annonces de mercredi, Tesla
TSLA.O a perdu 5,58% et General Motors GM.N s'est replié de 3,12%. L'indice de l'automobile sur le S&P 500 .SPLRCAUTO a pour sa part cédé 5,19%.
(Reportage de Nandita Bose, Doina Chiacu, David Lawder, Andrea Shalal et David Shepardson à Washington, avec Kalea Hall à Détroit, rédigé par Dan Burns; version française Kate Entringer et Benjamin Mallet)
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