
Le logo de TotalEnergies sur la façade vitrée d'un bâtiment. (Crédit: / Adobe Stock)
Si de nombreux patrons français ne manquent de griefs à l'encontre de Donald Trump, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies , n'a pas à se plaindre du président des Etats-Unis. L'actuel hôte de la maison Blanche est beaucoup plus favorable aux projets pétroliers et gaziers que Joe Biden. La preuve, l'agence américaine de crédit à l'exportation a donné son feu vert à un prêt de 4,7 milliards de dollars à la compagnie française pour son gigantesque projet (60 milliards de pieds cubes de réserves et 12,8 millions de tonnes par an de production) de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique. En 2019, dans le cadre de la reprise du groupe américain Anadarko par Occidental, TotalEnergies avait saisi l'opportunité d'acquérir, pour 8,8 milliards de dollars, les actifs d'Anadarko en Afrique, parmi lesquels la fameuse participation de 26,5% dans le gisement géant de gaz naturel découvert au Mozambique.
Il était prévu de construire à terre une usine de GNL, dont les deux premiers trains de liquéfaction devaient démarrer en 2024, et de nombreux contrats avaient été signés avec des entreprises américaines. Le chantier a été suspendu en 2021, après une attaque jihadiste proche du site, dans la province du Cabo Delgado, qui avait coûté la vie à des centaines de personnes. La situation de force majeure (protection juridique), qui avait alors été invoquée, reste en vigueur, mais la direction du groupe a récemment indiqué que la sécurité dans la région s'était améliorée. L'obtention de ce prêt n'est qu'une première étape, car les investissements totaux seront de l'ordre de 20 milliards de dollars. Les dirigeants du pays et TotalEnergies ont intérêt à ce que Mozambique LNG finisse par voir le jour, mais plusieurs ONG (Reclaim Finance, Les Amis de la Terre) appellent les banques à ne pas financer cette «bombe climatique».
Mauvais signal de la part de BP
Par ailleurs, le groupe communique toujours autant autour de ses investissements dans les énergies renouvelables, contrairement à BP qui a décidé de mettre un frein à ses développements en dehors des hydrocarbures, afin de doper sa rentabilité. Il sera très intéressant de savoir si TotalEnergies, qui ambitionne une cotation principale à New York, où le pétrole reste roi, envisage ou non de suivre le mauvais exemple de la compagnie britannique.
Nous conseillons la valeur à l'achat. Certes, le titre a baissé compte au cours de la semaine écoulée en raison de la chute des cours du pétrole, mais la société est bien gérée et distribue un dividende généreux, régulier et sûr, qui offre un rendement élevé.
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