Tchad-Déby menace de retirer certaines troupes engagées au Sahel

information fournie par Reuters •25/06/2017 à 15:47

    PARIS, 25 juin (Reuters) - Le président tchadien, Idriss 
Déby, a menacé dimanche de retirer dès la fin de l'année une 
partie des troupes engagées dans la lutte contre le terrorisme 
au Sahel, cherchant ainsi à faire pression sur les Occidentaux 
afin d'obtenir des aides financières. 
    "Je suis absolument certain que les Tchadiens sont déçus 
[par les Occidentaux] et estiment que le Tchad en a trop fait, 
qu'il doit se retirer de ces théâtres-là pour se protéger et 
éviter que la situation sociale se dégrade davantage", a-t-il 
déclaré au Monde, à TV5 et RFi, dans le cadre de l'émission 
Internationales. 
    Le président tchadien, au pouvoir depuis plus de trois 
décennies, a estimé qu'il était "du devoir de tous ceux qui ont 
plus de moyens d'aider (son pays) sur le plan militaire, 
matériel, logistique, financier". 
    Idriss Déby a rappelé que l'armée tchadienne était engagée 
au Mali, au Cameroun, au Nigeria et au Niger et qu'elle devait 
en outre contrôler sa frontière septentrionale avec la Libye.  
    "Nous sommes arrivés au bout de nos limites", a-t-il 
déploré.  
    Le Tchad fait aussi partie du G5 Sahel, avec le Mali, le 
Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie. Cette force doit 
permettre de rétablir la paix et la sécurité dans cette région 
dans le respect des lois internationales et en coordination avec 
les casques bleus de l'Onu et les soldats français.  
    Les Nations unis ont voté mercredi une résolution pour 
apporter leur soutien au G5 Sahel.   
    "Tout cela coûte est excessivement cher. Si rien n'est fait, 
le Tchad sera malheureusement dans l'obligation de se retirer", 
a déclaré le président tchadien. 
    "Je pense que fin 2017 début 2018, si cette situation devait 
perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de 
soldats à l'extérieur de son territoire", a-t-il dit. 
    L'Union européenne a promis une aide de 50 millions d'euros 
à la force sahélienne.     
 
 (Cyril Camu, édité par Pierre Sérisier)