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Taux : nette détente des T-Bonds après ISM et emploi faibles
information fournie par Cercle Finance 04/06/2025 à 19:06

(CercleFinance.com) - Les 'baromètres' du secteur des 'services' continuent de brosser un portrait paradoxal (ou franchement contradictoire) de l'activité dans le secteur tertiaire aux Etats Unis, avec des PMI et des ISM qui semblent émaner de 2 réalités qui n'ont rien à voir entre elles.

Mais les investisseurs ont choisi de privilégier les 'ISM' qui témoignent d'un ralentissement de la croissance car cela plaide en faveur d'une baisse des taux de la FED dès la fin de l'été.
Ainsi, le rendement des T-Bonds à '10 ans' se détend brutalement de -11,2Pts vers 4,3500%, celui du '30 ans' replonge de -11Pts vers 4,875%.

Voyons maintenant de quelle divergence il est question : l'indice S&P Global 'définitif' des directeurs d'achats (PMI) publié ce mercredi est ressorti en hausse de près de +3Pts à 53,7 (contre 50,8 en avril, partant d'une estimation préliminaire 'flash' l'avait donnée à 52,3).

Mais l'ISM des 'services' s'inscrit aux antipodes du PMI, avec un net ralentissement de l'économie US : l'activité du secteur des 'services' s'est contractée de 51,6 vers 49,9 en mai, sous la barre technique des '50' pour la première fois depuis juin 2024, ce qui n'est arrivé que quatre fois en 60 mois depuis le début de la reprise post-récession liée à la pandémie de coronavirus en juin 2020.
De son côté, le sous-indice de l'activité commerciale tombe à 50, contre 53,7 en avril, soit une baisse de 3,7 points - c'est la première fois que cet indice sort de sa zone d'expansion depuis mai 2020.
Enfin, l'indice des prix a atteint 68,7 en mai, en hausse de 3,6 points par rapport à avril (65,1): c'est le seul point de convergence avec le PMI qui valide également une hausse des prix anticipée.

Plus inquiétant encore pour la croissance, le secteur privé aux Etats-Unis a créé seulement 37.000 emplois en mai, soit bien moins que ce que prévoyaient les économistes, selon l'enquête mensuelle publiée mercredi par ADP.
Les analystes anticipaient en moyenne 115.000 créations d'emplois le mois dernier, après les 60.000 postes d'avril, un chiffre finalement révisé à la baisse contre 62.000 en première lecture.

'Après un solide début d'année, les embauches des entreprises perdent de leur allant', a souligné Nela Richardson, l'économiste en chef d'ADP.

Le spécialiste de l'externalisation de la gestion des ressources humaines précise que les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie-restauration (+38.000) et de la finance (+20.000) ont créé le plus d'emplois, tandis que ceux des services professionnels (-17.000) et de l'éducation et de la santé (-13.000) en ont le plus détruit.
Mais les mauvais chiffres du tourisme pourraient impacter le secteur hôtellerie restauration ces prochains mois : la période février/mai fut proprement catastrophique en terme de fréquentation de la part des étrangers.

En Europe, l'obligataire stagne avec des Bunds qui se détendent à la marge, de -1Pt vers 2,512% et des OAT qui rajoutent +0,5Pt à 3,203%.
Plus au Sud, les BTP italiens finissent inchangés à 3,496%, soit +30Pts de 'spread' avec nos OAT et 98Pts par rapport au Bund (le retour sous '100' est confirmé).
Outre-Manche, enfin une détente significative des 'Gilts' qui repassent de 4,645% à une marque légèrement inférieure à 4,595%.

En Europe cette fois, les indices PMI définitifs mesurant l'activité dans le secteur des 'services' en Europe ont été publiés à la veille des décisions monétaires de la Banque centrale européenne (BCE).

La croissance de l'activité dans le secteur privé a ralenti en mai pour afficher un rythme proche de la stagnation, montrent les résultats définitifs des enquêtes PMI de HCOB publiés mercredi. L'indice désaisonnalisé PMI composite HCOB mesurant l'activité globale dans le privé s'est ainsi replié de 50,4 en avril à 50,2.

En France, l'indice PMI produit par HCOB s'est redressé de 47,3 en avril à 48,9 le mois dernier, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis décembre dernier et signalant la plus faible contraction de l'activité depuis le début de l'année.

Après les chiffres de l'inflation inférieurs aux attentes dévoilés hier, ce tableau mitigé devrait conforter la perspective d'une nouvelle baisse de taux de 25 points demain, la huitième en l'espace d'un an, voire ouvrir la voie à de nouveaux assouplissements dans les mois à venir.

'Il est probable que cette baisse ne soit pas la dernière du cycle, car les responsables monétaires devront sans doute soutenir davantage l'économie une fois les effets complets des changements de politique tarifaire américaine ressentis', explique Felix Feather, économiste chez Aberdeen.

'Un pétrole moins cher, un euro plus fort et un marché du travail plus souple contribueront à contenir l'inflation à court terme, même si l'UE riposte aux Etats-Unis avec ses propres mesures tarifaires', ajoute l'analyste.

'Nous anticipons donc une nouvelle baisse des taux d'ici septembre, qui ferait passer les taux en territoire clairement accommodant', conclut-il.

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