
( AFP / GUILLAUME SOUVANT )
Michelin a annoncé jeudi avoir provisionné 140 millions d'euros après l'annonce du retrait de Stellantis de leur coentreprise dans les systèmes à hydrogène, Symbio.
Cette provision est faite au titre des "avances consenties à la coentreprise Symbio et des risques futurs".
Stellantis, actionnaire et principal client de Symbio pour un projet d'utilitaires à hydrogène désormais abandonné, avait annoncé en mai son retrait à ses coactionnaires Michelin et Forvia.
L'usine de piles à combustible toute neuve de Symbio dans la banlieue de Lyon (Rhône) devait être occupée à 80% par la production dédiée à Stellantis.
Le constructeur a dévoilé officiellement mi-juillet son retrait de ce projet, expliquant ne pas voir de "perspectives de rentabilité économique à moyen terme" sur le marché de l'hydrogène. Michelin avait alors condamné une "décision inattendue, brutale et non concertée", "d'autant plus surprenante que Stellantis a toujours affiché l'ambition d'être le pionnier de ce nouveau marché".
Un conciliateur a été nommé depuis, a indiqué le directeur financier de Michelin, Yves Chapot, lors d'une conférence de presse.
Un autre grand équipementier automobile français, OPmobility (ex-Plastic Omnium), devait aussi fournir des réservoirs à hydrogène à Stellantis, fabriqués dans une nouvelle usine à Compiègne (Oise).
"Ca nous impacte sur la montée en cadence de l'usine", a commenté jeudi le directeur général d'OPmobility, Laurent Favre, à l'occasion de la publication des résultats semestriels du groupe.
L'équipementier est "en négociation avec Stellantis" pour des dédommagements mais il livre aussi des réservoirs en plus petits volumes pour des trains et des poids lourds, ainsi que pour BMW à partir de 2028.
Stellantis a évalué à 700 millions d'euros le coût de la fin de ce programme dans l'hydrogène, qui devait le placer dans la course avec Toyota et Hyundai, notamment, alors que Renault a aussi fait évaporer son programme dans l'hydrogène.
Par rapport aux utilitaires électriques, qui commencent à se multiplier dans les villes, les véhicules à hydrogène se rechargent rapidement et profitent d'une grande autonomie, des critères particulièrement recherchés par les entreprises. Ils ont aussi besoin de plus petites batteries, et donc de moins de matières premières.
Mais les modèles à hydrogène sont très chers à l'achat, autour d'une centaine de milliers d'euros l'unité, et les stations de recharge, coûteuses à installer, restent rares.
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