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Syrie-Washington presse Ankara d'accepter une trêve, Moscou pousse son avantage
information fournie par Reuters 16/10/2019 à 18:08

    par Tuvan Gumrukcu
    ANKARA, 16 octobre (Reuters) - Les Etats-Unis ont dépêché
leurs plus hauts responsables en Turquie pour des discussions
urgentes destinées à convaincre Ankara d'interrompre son
offensive dans le nord de la Syrie, où les forces russes
poursuivaient mercredi leur déploiement.
    Robert O'Brien, conseiller à la Sécurité nationale de Donald
Trump, est arrivé en Turquie où il devait rencontrer le ministre
des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Le vice-président Mike
Pence et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo devraient s'entretenir
le lendemain avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. 
    L'administration américaine s'efforce de limiter les dégâts
après la décision de Donald Trump de retirer les forces
américaines du nord-est de la Syrie, où elles protégeaient les
forces kurdes d'une opération militaire turque. 
    Recep Tayyip Erdogan a exclu de nouveau mercredi tout
cessez-le-feu dans l'offensive lancée le 9 octobre dernier pour
créer une "zone de sécurité" en territoire syrien et en chasser
les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde qu'Ankara
considère comme une organisation terroriste. 
    Le président turc a également menacé d'annuler une visite
prévue en novembre à Washington en raison du "manque de respect"
des responsables politiques américains, après la décision des
autorités américaines de sanctionner la Turquie pour l'obliger à
faire machine arrière. Il a également dénoncé les sanctions
"illégales" des Etats-Unis contre la banque publique turque
Halkbank.  
    
    LES RUSSES FRANCHISSENT L'EUPHRATE
    L'opération "Source de paix" lancée par les Turcs trois
jours après la décision de Donald Trump de retirer les forces
spéciales américaines du nord de la Syrie a jeté 160.000 civils
sur les routes, reposé la question du danger présenté par les
djihadistes emprisonnés en Syrie et contraint Washington à
abandonner une stratégie mise en place depuis cinq ans dans le
pays et à laisser le champ libre à la Russie.  
    L'administration kurde du nord de la Syrie, s'estimant
trahie par Washington malgré sa lutte acharnée contre les
combattants djihadistes de l'Etat islamique, s'est tournée vers
Damas avec l'assentiment de la Russie. 
    Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH),
une ONG qui suit le conflit syrien depuis 2011, les troupes
russes ont franchi mercredi l'Euphrate et se dirigeaient vers
Kobané, ville frontière que les Kurdes avaient disputée à l'Etat
islamique (EI) au prix d'une bataille sanglante en 2014. 
    La chaîne de télévision libanaise al Mayadine a rapporté de
son côté que les forces gouvernementales syriennes, épaulées par
l'armée russe, avaient établi des avant-postes à Rakka,
l'ex-capitale du califat proclamé par l'EI, capturée par les
Kurdes en 2017 lors de leur campagne contre les djihadistes,
avec le soutien des Américains et de leurs alliés. 
    Les troupes syriennes ont également pris position dès mardi
à Manbij, autre ville frontière jusqu'ici contrôlée par les
forces kurdes et qui constituait un objectif majeur de l'armée
turque.
    Recep Tayyip Erdogan, qui s'est entretenu mercredi avec son
homologue russe Vladimir Poutine, a dit avoir accepté le
contrôle de Manbij par le régime de Damas, "du moment que les
organisations terroristes en seront chassées". 
    Aucune puissance ne pourra interrompre l'opération turque en
Syrie tant que celle-ci n'aura pas atteint son objectif de créer
une "zone de sécurité" le long de la frontière turco-syrienne,
de la ville de Manbij à la frontière irakienne, sur quelque 450
km, a réaffirmé mercredi le chef de l'Etat turc.
    Recep Tayyip Erdogan a ajouté que l'opération cesserait
immédiatement si les forces kurdes rendaient leurs armes et se
retiraient de la bande de territoire syrien large de 20 miles
(32 km) que la Turquie entend contrôler.

 (Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par
Sophie Louet)
 

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