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"Patience" est bien devenu le maître mot de la Fed
information fournie par Reuters 19/01/2019 à 00:22

    par Trevor Hunnicutt et Ann Saphir
    WASHINGTON, 18 janvier (Reuters) - "Patience" est le nouveau
mot-clé de la Réserve fédérale à moins de deux semaines de sa
prochaine réunion de politique monétaire, plusieurs responsables
de la banque centrale américaine laissant peu de place au doute
sur leur volonté de marquer une pause dans la remontée des taux
d'intérêt. 
    Le président de la Fed, Jerome Powell, a été le premier à
utiliser l'adjectif "patient" pour décrire son approche de la
politique monétaire il y a deux semaines, lors d'une
intervention publique qui a contribué à rassurer les marchés
financiers après des semaines de volatilité.  
    Cette semaine, sept autres dirigeants de la Fed lui ont
emboîté le pas en évoquant une approche "patiente" ou en
laissant entendre qu'ils étaient disposés à interrompre le cycle
de relèvement des taux. Il est donc désormais clair que cette
position est majoritaire parmi les 17 responsables qui
participeront à la réunion des 29 et 30 janvier.
    Le ralentissement de la croissance mondiale, la baisse des
marchés boursiers fin 2018 et la fermeture d'une partie des
administrations fédérales américaines, le "shutdown", depuis
quatre semaines, alimentent les doutes sur les risques de
dégradation d'une activité économique encore qualifiée de
"solide" le mois dernier. 
    Alors même, soulignent plusieurs dirigeants de la Fed, que
les quatre hausses de taux décidées en 2018 n'ont pas encore
porté tous leurs effets.
    "L'approche qu'il nous faut est la prudence, la patience et
un jugement avisé", a dit vendredi John Williams, le président
de la Fed de New York, ajoutant que si la croissance se
maintenant, de nouveaux relèvements de taux pourraient être
nécessaires "à un moment donné".  
    Mais pour l'instant, a-t-il déclaré, les vents favorables
qui ont favorisé l'expansion de l'économie américaine pendant la
majeure partie de l'année dernière "ont perdu de leur vigueur". 
    Mary Daly, qui a travaillé avec John Williams lorsqu'il
dirigeait la Fed de San Francisco et préside désormais celle-ci,
"penche pour une pause pendant un moment" afin d'évaluer
l'évolution de la situation économique, a rapporté vendredi le
Washington Post, citant des déclarations confirmées par un
porte-parole de l'antenne régionale de la banque centrale. 
    
    LA PATIENCE EST MAJORITAIRE MAIS NE FAIT PAS L'UNANIMITÉ
    Mardi, le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan,
avait dit que la "patience" de la banque centrale pourrait durer
un trimestre ou deux. Et même son homologue de Kansas City,
Esther George, qui s'est fait un nom en étant la seule partisane
d'une hausse de taux lorsque les autres responsables de la
politique monétaire s'y opposaient, a défendu l'hypothèse d'une
pause dans le cycle de resserrement monétaire en cours. 
    Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, et Neel
Kashkari, à Minneapolis, ont réaffirmé ces derniers jours leur
soutien à une pause dans la hausse des taux et James Bullard à
St. Louis comme Raphael Bostic à Atlanta, avaient déjà pris ce
parti auparavant. 
    Parmi les raisons justifiant "patience" et "prudence"
figurent la baisse marquée de la confiance des consommateurs
américains, confirmée vendredi par les premiers résultats de
l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, dont l'indice
est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans.  
    Une situation qui s'explique par le "shutdown", dont John
Williams estime qu'il pourrait amputer d'un point de pourcentage
la croissance du premier trimestre aux Etats-Unis. 
    Tous les responsables de la Réserve fédérale ne sont pas
pour autant aussi inquiets les uns que les autres: Randal
Quarles, le vice-président de l'institution, a déclaré jeudi que
"le scénario de base reste très solide" du point de vue
économique  
    Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a quant à
lui déclaré il y a quelques jours que la Fed pourrait avoir
besoin de relever les taux à deux reprises cette année, comme
prévu en décembre. 
    Un scénario auquel les marchés ne croient plus: vendredi,
les contrats à terme sur les taux d'intérêt américains à court
terme n'intégraient plus qu'une probabilité de 25% pour une
seule hausse de taux d'ici fin décembre.
    

 (Marc Angrand pour le service français)
 

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