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La Turquie poursuit son offensive, l'armée syrienne en profite
information fournie par Reuters 15/10/2019 à 18:06

    MANBIJ, Syrie, 15 octobre (Reuters) - Ignorant les sanctions
internationales, la Turquie poursuivait son offensive contre les
Kurdes dans le nord de la Syrie mardi, tandis que l'armée
syrienne soutenue par la Russie progressait dans des zones
désertées par les Etats-Unis.
    Un journaliste de Reuters a accompagné l'entrée des forces
du président syrien Bachar al Assad dans le centre de Manbij, où
les soldats américains menaient encore récemment des patrouilles
conjointes avec l'armée turque.
    Manbij est située en bordure de la "zone de sécurité"
qu'Ankara entend créer en territoire syrien, le long de la
frontière, à la faveur de son offensive lancée le 9 octobre.
    Des drapeaux syrien et russe ont été hissés en haut d'un
immeuble en périphérie de la ville, dont les forces américaines
se sont retirées ces derniers jours sur ordre de Donald Trump, a
constaté le journaliste de Reuters.
    "Nous avons quitté Manbij", a confirmé mardi le colonel
Myles B. Caggins, porte-parole de la coalition internationale
sous commandement américain en Syrie.
    D'après le ministère russe de la Défense cité par l'agence
Interfax, l'armée syrienne a pris le contrôle d'un territoire
d'environ 1.000 km2 autour de Manbij, ainsi que de la base
aérienne de Tabqa, de deux centrales électriques et de plusieurs
ponts sur l'Euphrate.
    L'arrivée des troupes gouvernementales ne s'est pas faite
sans incident. Selon des médias de Damas, des combattants des
Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées des Occidentaux
dans la lutte contre le groupe Etat islamique, ont ouvert le feu
sur des habitants qui voulaient accueillir triomphalement les
soldats de Bachar al Assad.
    Le journaliste de Reuters a entendu des coups de feu et a dû
quitter les lieux lorsque des hommes portant l'uniforme de la
milice kurde YPG (Unités de protection populaire) a pris à
partie le groupe dont il faisait partie et cassé des appareils
photos.
    L'envoyé spécial du Kremlin pour la Syrie, Alexander
Lavrentiev, a confirmé mardi que les dirigeants politiques
kurdes avaient invité les forces de Damas à leur venir en aide
pour repousser "l'invasion" turque à la suite d'une médiation
menée par Moscou sur la base aérienne russe de Hmeimim.
 
    
    SANCTIONS OCCIDENTALES
    Les condamnations internationales n'ont eu jusqu'à présent
aucun effet sur la détermination du président turc Recep Tayyip
Erdogan, qui a fait la sourde oreille à un appel de Donald Trump
à suspendre son offensive.
    Selon son vice-président, Mike Pence, Donald Trump a réclamé
lors d'un entretien téléphonique avec son homologue turc lundi
soir l'instauration d'un cessez-le-feu immédiat dans le nord de
la Syrie.  
    Les Etats-Unis ont aussi annoncé des sanctions contre des
ministres turcs et le relèvement à 50% des droits de douane
américains sur l'acier turc.
    Dans l'attente d'une possible nouvelle réunion à huis clos
du Conseil de sécurité de l'Onu mercredi, les Etats membres de
l'Union européenne ont décidé de leur côté de réduire leurs
exportations d'armes vers la Turquie, sans toutefois se mettre
d'accord sur un embargo.  
    Les Européens insistent sur la solidarité envers les Kurdes
qui ont combattu contre l'EI, mais leur préoccupation immédiate
est le sort des djihadistes détenus dans le nord de la Syrie.
    Le ministre britannique des Affaires européennes, Dominic
Raab, a déclaré mardi devant le Parlement que Londres allait
"revoir" sa politique à l'égard des anciens membres de l'EI.
"Nous ne voulons pas que les combattants étrangers rentrent au
Royaume-Uni", a-t-il dit.
    Interrogé sur le même sujet à l'Assemblée nationale, le chef
de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a annoncé qu'il se
rendrait dans les prochains jours à Bagdad pour s'entretenir
avec les autorités irakiennes et kurdes locales.  

    VOIR AUSSI:
    Les sanctions internationales prises contre la
Turquie 
    

 (Avec Ellen Francis et Tom Perry à Beyrouth, John Irish à Paris
Tangi Salaün pour le service français)
 

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