Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

SYNTHÈSE 4-L'Ukraine attaquée sur 3 fronts par la Russie, l'Occident sanctionne Moscou
information fournie par Reuters 24/02/2022 à 19:52

* Une "opération militaire spéciale" lancée par Moscou

* Toutes les régions d'Ukraine visées par des tirs de missiles

* Le président ukrainien évoque un "nouveau rideau de fer"

* Les pays occidentaux promettent des sanctions "sévères" à Moscou

* Le Conseil de sécurité de l'Onu discutera d'une résolution jeudi

(Actualisé tout du long)

par Natalia Zinets et Aleksandar Vasovic

KIEV/MARIOUPOL, Ukraine, 24 février (Reuters) - L'armée ukrainienne a dû combattre une invasion russe sur trois fronts jeudi après le lancement par Moscou d'une offensive terrestre, aérienne et maritime qui constitue la plus importante offensive militaire contre un Etat européen depuis la Seconde guerre mondiale.

Quelques minutes seulement après l'annonce par le président russe, Vladimir Poutine, de cette "opération militaire spéciale" dans une allocution télévisée diffusée avant le lever du jour à Moscou, des explosions et des tirs d'artillerie se faisaient entendre à Kiev, la capitale ukrainienne, où vivent trois millions de personnes.

Les missiles russes ont visé au fil des heures de nombreuses cibles dans l'ensemble de l'Ukraine et les autorités ont fait état de l'entrée sur le territoire de plusieurs colonnes depuis la Russie mais aussi la Biélorussie, dans le nord et l'est, et de débarquements sur les côtes de la mer Noire et de la mer d'Azov, dans le sud du pays.

En fin de journée, devant des dirigeant d'entreprises, Vladimir Poutine a déclaré qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de lancer cette offensive.

Sa décision, annoncée après des semaines d'efforts diplomatiques de la communauté internationale pour tenter d'éviter un conflit armé, a été dénoncée et condamnée par l'ensemble des pays occidentaux, qui ont promis à Moscou des sanctions économiques particulièrement dures.

Le président français, Emmanuel Macron, a ainsi assuré que la France et ses alliés répondraient "sans faiblesse" à l'"acte de guerre" de la Russie à l'encontre de l'Ukraine.

Pour le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui a traité le président russe de "dictateur", "cette entreprise hideuse et barbare de Vladimir Poutine doit se terminer par un échec". Il a par la suite dévoilé un train de sanctions visant les banques russes, des membres du premier cercle du Kremlin, des oligarques ou encore la compagnie aérienne Aeroflot.

L'ARMÉE RUSSE A PRIS LE CONTRÔLE DE TCHERNOBYL

Le président ukrainien, Volodimir Zelenski, a appelé tous ses concitoyens à défendre leur pays en promettant que toute personne prête à se battre recevrait une arme.

"Ce que nous avons entendu aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des explosions de missiles, des combats et le grondement des avions. C'est le bruit d'un nouveau Rideau de fer, qui est tombé et isole la Russie du monde civilisé", a-t-il dit.

Il a exhorté les Russes à descendre dans la rue pour protester contre les agissements du Kremlin. En Russie, plus de 1.000 personnes ont été arrêtées lors de manifestations contre la guerre dans 47 villes du pays selon l'organisation indépendante OVD-Info.

À la tombée de la nuit, il était difficile d'évaluer la situation sur le terrain en Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir détruit 83 cibles sur le sol ukrainien et atteint tous ses objectifs, selon l'agence de presse Interfax.

Un conseiller de la présidence ukrainienne a déclaré que les forces russes avaient pris le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, à l'arrêt depuis la catastrophe d'avril 1986, à 90 kilomètres seulement au nord de la capitale, et de l'aéroport d'Hostomel, dans la région de Kyiv.

Des combats nourris ont aussi eu lieu dans les régions de Soumy, et Kharkiv, dans le nord-est, et dans celles de Kherson et Odessa, dans le sud.

L'ambassadeur ukrainien aux Nations unies a déclaré disposer d'informations selon lesquelles 40 soldats et plusieurs dizaines de civils ont été tués. Les autorités de la région d'Odessa ont évoqué pour leur part 18 morts dans une attaque de missiles.

L'armée ukrainienne dit avoir détruit quatre tanks russes près de Kharkiv, tué 50 soldats dans la région de Louhansk et abattu six avions russes. La Russie a nié avoir perdu des avions et des blindés et les séparatistes prorusses ont dit avoir abattu deux appareils de l'aviation ukrainienne.

Les cinq voies de l'autoroute reliant Kiev à l'ouest du pays étaient encombrées, les habitants cherchant à fuir les combats.

L'OBJECTIF FINAL DE POUTINE INCONNU

Dans son allocution télévisée, Vladimir Poutine a expliqué avoir ordonné cette offensive pour protéger la population, y compris des ressortissants russes, menacée de "génocide" en Ukraine, une accusation non prouvée considérée en Occident comme un argument de propagande. Il a ajouté vouloir "démilitariser" et dénazifier" l'Ukraine.

Son homologue américain, Joe Biden, a parlé pour sa part d'une attaque "injustifiée" et le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a évoqué "certaines des heures les plus sombres de l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale".

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE devaient se réunir dans la soirée à Bruxelles pour décider de nouvelles sanctions "massives et sévères" visant la Russie selon le projet de déclaration finale, que Reuters a pu consulter.

Joe Biden devait annoncer de son côté "les nouvelles conséquences que les Etats-Unis et nos alliés et partenaires vont imposer à la Russie".

On ignore toujours quel est précisément l'objectif final de Vladimir Poutine, qui a déclaré ne pas vouloir occuper militairement l'Ukraine mais seulement la désarmer et la purger de ses nationalistes.

L'annexion en bonne et due forme d'un pays qui est le deuxième d'Europe par la superficie et compte 44 millions d'habitants pourrait être impossible au regard des capacités militaires russes.

Un haut responsable de la défense américaine a déclaré que pour Washington, l'invasion visait à "décapiter" le pouvoir ukrainien.

Les Etats-Unis ont exclu d'envoyer des soldats américains en Ukraine mais Washington a envoyé des renforts de troupes et des avions de combat dans plusieurs pays d'Europe orientale membres de l'Otan.

Ces nouvelles ont fait chuter les principaux marchés boursiers mondiaux, les investisseurs se repliant sur les valeurs refuges comme les emprunts d'Etat, le dollar américain ou l'or. Le prix du pétrole, lui, a dépassé les 100 dollars le baril pour la première fois depuis 2014 et les cours d'autres matières premières comme le blé ou l'aluminium étaient en forte hausse. .EUFR

(Reportage Bureaux de Reuters, rédigé par Stephen Coates, Robert Birsel et Peter Graff, version française Matthieu Protard et Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.