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Survivre et enterrer les morts dans Marioupol assiégée
information fournie par Reuters 31/03/2022 à 10:49

MARIOUPOL, Ukraine, 31 mars (Reuters) - Dans Marioupol assiégée, parmi les squelettes d'immeubles bombardés, chacun tente de survivre comme il peut en enterrant ses morts.

La ville portuaire, plus de 400.000 habitants avant la guerre, dans le sud-est de l'Ukraine, est l'un des objectifs stratégiques de l'armée russe depuis le début de son offensive le 24 février et subit des bombardements quasi permanents.

Près de 5.000 personnes ont trouvé la mort, a estimé lundi la municipalité, et environ 170.000 habitants cherchent les moyens de se nourrir ou se chauffer, privés d'eau courante et d'électricité. Le reste de la population a fui. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces chiffres.

Chaque habitant semble connaître une personne tuée.

"Le 16 mars, mon ami conduisait une voiture et une balle l'a frappé en pleine gorge. Cinq minutes plus tard, il n'était plus là", raconte un homme disant se prénommer Pavel, debout à côté d'une tombe fraîchement creusée près de son garage, ornée d'une simple croix de bois.

Pavel explique qu'il se trouvait dans la voiture avec Igor, son ami, et qu'il a seulement eu le temps de le ramener chez lui avant sa mort.

Marioupol ressemble à un cimetière géant, les habitants inhumant les défunts, leurs proches, leurs voisins, près des appartements où ils résidaient.

La ville est la cible des forces russes car elle constitue un verrou entre la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014, et les régions séparatistes prorusses du Donbass. La Russie qualifie son offensive d'"opération militaire spéciale".

Des couloirs d'évacuation ont fonctionné de manière sporadique, au mieux. Les habitants qui sont restés se terrent dans les caves d'immeubles.

"On cuisine ce qu'on trouve entre voisins. Un peu de chou, un peu de pommes de terre. On a trouvé du concentré de tomates, des betteraves", dit Viktor, un ancien ouvrier métallurgiste. Ils cuisinent à l'air libre à l'aide d'un barbecue rudimentaire et dorment au sous-sol, ce qu'il appelle une "oasis paisible".

"On n'a aucun endroit où prendre une douche, on boit de l'eau qui vient d'on ne sait où", ajoute une femme, Lyoudmila, qui dort dans la même cave que Viktor. "Pas une vie pour une retraitée", sourit-elle tristement.

(Reportage Reuters à Marioupol, rédité par Karishma Singh; version française Jean-Stéphane Brosse)

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