
( AFP / ERIC PIERMONT )
La première banque française, BNP Paribas , devrait payer "quelques dizaines de millions d'euros de surtaxe", telle que prévue dans le projet de budget de l'Etat 2025 à l'examen à l'Assemblée, a affirmé Thierry Laborde, son directeur général délégué sur le plateau de BFM Business mardi soir.
Interrogé sur la surtaxe ponctuelle des bénéfices de certaines grandes entreprises, Thierry Laborde a précisé qu'elle atteindrait "quelques dizaines de millions" pour BNP Paribas et devrait avoir "un impact relativement marginal à l'échelle du groupe".
L'Etat espère engranger 8 milliards d'euros en 2025 grâce à cette "contribution exceptionnelle" sur les bénéfices des grandes entreprises, qui vise à aider à réduire le déficit public de la France.
Ce mécanisme, initialement proposé par le gouvernement de Michel Barnier, vise à taxer davantage les bénéfices de 440 entreprises en France qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il est censé durer un an.
Le produit net bancaire (PNB) de BNP Paribas, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a atteint 48,83 milliards d'euros en 2024.
"Tout le monde le comprend mais tout le monde le regrette, y compris ceux qui le décident, parce que quelque part, ça sanctionne le +Made in France+ et cela ce n'est pas bon, donc il ne faut pas que cela dure trop longtemps", a poursuivi Thierry Laborde.
La semaine dernière, Bernard Arnault, patron du N.1 mondial du luxe, LVMH, a dénoncé une taxation du "Made in France". Pour LVMH, dont le chiffre d'affaires a atteint 84,7 milliards d'euros en 2024, la surtaxe représenterait entre "700 millions et 800 millions d'euros", selon le groupe.
La commission mixte paritaire a approuvé la limitation à un an de cette contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, au lieu de deux ans dans la version adoptée par le Sénat. Le budget de l'Etat pour 2025 est examiné à l'Assemblée depuis lundi.
L'objectif de déficit public du pays sera fixé à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) pour 2025, avec le maintien de l'objectif de le ramener en 2029 au maximum de 3% imposé par les règles de l'UE.
A fin septembre, la dette publique atteignait 113,7% du PIB à 3.303 milliards d'euros, faisant de la France le pays affichant le ratio d'endettement le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce et l'Italie.
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