(Actualisé tout du long avec déclarations, précisions) par Johan Sennero et Helena Soderpalm STOCKHOLM, 10 septembre (Reuters) - La coalition de centre gauche a devancé de peu l'alliance de droite aux élections organisées dimanche en Suède marquées par une nouvelle progression des Démocrates de Suède, une formation d'extrême droite, montrent des résultats partiels annoncés par la commission électorale. Après 80% des bulletins dépouillés, le bloc de gauche a recueilli 40,6% des voix contre 40,1% pour l'alliance de droite. Le parti des Démocrates de Suède (SD), anti-immigration et eurosceptique, a obtenu 17,8% des voix, contre 12,9% lors des précédentes élections en 2014, s'affirmant comme un contre-pouvoir au rôle d'arbitre dans la composition du prochain gouvernement. Toutefois ce score est en deçà des attentes des dirigeants du SD, qui envisageaient un score de 20%. Quelques minutes après l'annonce de ces résultats partiels, Jimmie Akesson, chef de file du SD qui ambitionnait de faire de son parti le premier du pays, s'est posé en vainqueur du scrutin et s'est dit disposé à discuter avec tous les autres partis, tout particulièrement avec le centre droit. "Nous allons disposer d'une grande influence sur ce qu'il va se passer en Suède dans les semaines, les mois et les années à venir", a-t-il dit lors d'un rassemblement de ses partisans. Akesson avait déjà fait savoir qu'il s'opposerait à tout gouvernement qui ne prendrait pas en compte ses inquiétudes sur la politique migratoire. Il est toutefois peu probable que les Démocrates de Suède fassent leur entrée au gouvernement, les alliances de droite et de gauche ayant exclu cette hypothèse lors de la campagne électorale. Le chef de file de l'Alliance de centre droit (Modérés, Libéraux, Parti du centre et chrétiens-démocrates), Ulf Kristersson, a appelé à la démission du Premier ministre social-démocrate Stefan Lovren, estimant que le gouvernement minoritaire au pouvoir avait "fait son temps". L'arrivée en 2015, au plus fort de la crise migratoire en Europe, de 163.000 demandeurs d'asile, soit le plus fort taux par tête d'habitant dans l'UE, a polarisé les électeurs et brisé le consensus politique. Certains Suédois estiment aussi que leur système social traverse une crise. L'allongement des listes d'attente pour se faire opérer, la pénurie de médecins et d'enseignants, et l'incapacité de la police à éradiquer la violence dans les banlieues urbaines défavorisées, où les immigrants sont majoritaires, ont ébranlé la confiance des Suédois en leur modèle social. Selon un chercheur en sciences sociales de l'université d'Umea, "les partis traditionnels ont échoué à répondre au vaste mécontentement". "Ce mécontentement n'est peut-être pas lié directement au chômage ou à l'économie, mais simplement à une perte de confiance dans le système politique. La Suède n'est pas la seule dans ce cas", a ajouté Magnus Blomgren, en référence à la montée du populisme en Europe depuis le début de la crise migratoire. Bruxelles suit de près le scrutin en Suède, avec la crainte que l'euroscepticisme soit renforcé au sein de l'Union européenne avant les élections européennes de mai prochain. (Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)
Suède-Légère avance pour le bloc de gauche, progression de l'extrême droite
information fournie par Reuters 10/09/2018 à 00:40
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