
John Elkann, président du Conseil d'administration de Stellantis, le 10 février au sommet sur l'IA à Paris. ( AFP / Ludovic MARIN )
Stellantis s'oppose aux droits de douane entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, mis en place puis suspendus par Donald Trump, mais les soutiendrait s'ils touchaient d'autres pays, a indiqué mercredi le président du conseil d'administration du constructeur automobile, John Elkann.
"Nous croyons fondamentalement que la première administration Trump, lorsqu'elle a négocié (l'accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique), s'est clairement assurée que des pièces américaines était présentes dans les produits que nous fabriquons au Canada et au Mexique, qui, selon nous, devraient rester exempts de droits de douane", a souligné John Elkann.
Le président de Stellantis et héritier de la dynastie Agnelli, principale actionnaire du groupe, s'exprimait lors d'une conférence en ligne devant des analystes financiers, après avoir présenté des résultats annuels en berne pour l'année 2024, avec une marge divisée par deux.
"En matière de droits de douane, nous avons largement soutenu la politique du président Trump en soutien à la production américaine, et nous avons annoncé des investissements importants dans les 100 premières heures de son nouveau mandat", a souligné John Elkann, qui assure la direction du groupe après l'éviction de son directeur général Carlos Tavares fin 2024.
Le projet du président américain d'appliquer 25% de droits de douane sur les importations du Mexique et du Canada pourrait représenter une catastrophe pour les constructeurs américains, qui y ont délocalisé des usines depuis longtemps. Ils risquent de rendre les voitures beaucoup plus chères pour les acheteurs.
Stellantis est un des constructeurs les plus exposés à ces droits de douane, selon l'agence Moody's: 40% de ses voitures vendues aux États-Unis (sous les marques Ram, Fiat, Dodge ou Chrysler) sont fabriquées dans ces deux pays frontaliers.
Le président américain a suspendu la mise en œuvre de ces taxes après des engagements du Mexique et du Canada en matière de trafic de drogue et concernant les migrants en situation irrégulière, mais ils peuvent être réactivés à tout moment.
"Il y a une vraie opportunité pour l'administration de vraiment stimuler l'emploi aux Etats-Unis, la fabrication locale et les investissements : il s'agit de mettre un terme à la faille qui permet actuellement à environ quatre millions de véhicules [par an] d'entrer dans le pays sans aucun contenu américain", a souligné le président de Stellantis.
Le Japon et la Corée sont deux des principaux exportateurs de véhicules vers les États-Unis, avec des marques très bien installées comme Toyota ou Hyundai.
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