(AOF) - Stellantis (-0,11% à 12,68 euros) annonce vouloir intensifier ses investissements aux Etats-Unis. Antonio Filosa, COO Amérique du Nord du constructeur, l'a annoncé dans une lettre aux salariés à laquelle AOF a pu avoir accès. Selon une information du "Financial Times" non confirmée par le groupe, le montant des investissements de Stellantis sur le territoire américain atteindrait 5 milliards de dollars. Ces projets sont annoncés après que le patron John Elkann a rencontré il y a deux jours le nouveau locataire de la Maison Blanche Donald Trump.
"Forts de notre histoire de plus de 100 ans aux États-Unis, nous prévoyons de poursuivre cet héritage en renforçant davantage notre empreinte manufacturière américaine", annonce Antonio Filosa dans sa lettre à ses collaborateurs.
Des investissements concentrés sur le Nord Est du pays
Les investissements annoncés se concentrent sur les territoires industriels du Nord-Est des Etats-Unis (Illinois, Michigan, Ohio, Indiana).
Le constructeur précise qu'un nouveau pick-up de taille moyenne sera produit à Belvidere (Illinois), "ce qui permettra à environ 1 500 employés représentés par l'UAW de revenir y travailler".
Le groupe fera par ailleurs progresser les projets de construction de la prochaine génération de Dodge Durango à Détroit (Michigan).
Stellantis investira également à Toledo (Ohio), notamment dans les modèles Jeep Wrangler et Jeep Gladiator, et investissements supplémentaires sont prévus à Kokomo (Indiana) pour produire le moteur GMET4 EVO, "garantissant que les États-Unis seront le berceau de ce groupe motopropulseur stratégique".
Ces projets sont annoncés après que Donald Trump a évoqué des augmentations des droits de douane appliqués aux marchandises en provenance du Mexique et du Canada.
Le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel...) fait partie de ces entreprises qui pourraient en pâtir : le constructeur assemble effectivement dans ces deux pays près de 40% de ses véhicules vendus outre-Atlantique.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Sixième groupe automobile mondial -3ème américain avec 11 % de parts de marché et 2ème européen avec 18 %, né en janvier 2021 de la fusion Groupe Peugeot-Fiat Chrysler ;
- Chiffre d’affaires de 179,6 Mds€ réalisé sous 14 marques - Alfa Romeo, Chrysler Citroën, DS, Jeep, Opel, Peugeot…-, essentiellement en Amérique du nord et du sud et en Europe ;
- Ambition : adaptation du groupe aux nouveaux usages des automobilistes et à l’électrification des véhicules (positions mondiales dans les véhicules électriques) via la transformation digitale, la culture interne de la performance (compétitivité industrielle élevée) et la responsabilité sociale ;
- Capital avec 4 actionnaires principaux : le holding de la famille Agnelli Exor pour 14,4 %, la famille Peugeot pour 7,2 %, le chinois Dongfeng pour 5,6 % et BPI France pour 5,66 %, John Elkann présidant le conseil d’administration de 11 membres.
Enjeux
Agilité du modèle d’affaires :
- tourné vers le maintien d’un point d’équilibre à moins de 50 % des facturations et des
- identifiant des activités à forte croissance telle Pro One, activité de véhicules commerciaux visant le 1er rang mondial, ou les activités de financement,
- sécurisant l’écosystème des batteries 5 giga-entreprises en Europe et Etats-Unis et intégration verticale des matières 1ères,
- réactivité au fort repli des ventes aux Etats-Unis -n ormalisation des niveaux de stocks, hausse des promotions sur les véhicules 2024 et amélioration de la productivité,
- face au repli des parts de marché, renouvellement de la gouvernance exécutive et recherche d’un successeur à Carlos Tavares ;
- dopé par une innovation fondée sur 4 piliers – l’électrification (100% de véhicules électriques (BEV) vendus en Europe et 50% aux États-Unis en 2030), la hausse à 400 GWh de la capacité des batteries hydrogènes, l’offre de véhicules intelligents (plus de 30 Mds€ d’ici 2025 dans le software et l’électrification, avec déploiement de 3 plateformes propulsées par intelligence artificielle ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2038 :
- objectif intermédiaire 2030 d’un recul des émissions de 50 %, vs 2021,
- nouvelle division d’économie circulaire visant 2 Mds€ de chiffre d’affaires en 2030,
- investissements spécialisés -mine de cuivre « durable » Los Azules en Argentine, géothermie pour les sites allemands… ;
- Situation financière saine : 61,3 Mds€ de liquidité industrielle disponible et 61,3 Mds€ de capitaux propres, face à une dette de 34 Mds€.
Défis
- Détérioration du marché mondial accrue par l’avancée chinoise dans les véhicules électriques ;
- Retombée du partenariat avec Archer dans la production d’hélicoptères électriques eVTOL) et intégration de Share now -5 millions de clients dans le monde ;
- Après un recul de 14 % des ventes (- 27 % sur le 3ème trimestre) et de 48 % du résultat net à fin septembre, objectifs 2024 fortement réduits : marge opérationnelle de 7 % et flux d’autofinancement négatif de 5 à 10 Md€s ;
- Plan stratégique « Dare forward 2030 » :
- doublement des revenus dont un quadruplement dans le haut de gamme, ¼ réalisé hors Europe et Amérique du nord (20 Mds€ en Chine) et 1/3 tirés des ventes en ligne,
- stratégie software de 20 Mds de chiffre d’affaires et environ 40 % de marge brute ;
- Dividende 2023 de 1,55 €, finalisation du programme de rachat d’actions de + 3 Mds€ et précisions début 2025 sur le « calibrage des dividendes et des rachats d’actions ».
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer