
( AFP / MARCO BERTORELLO )
Le groupe Stellantis cherche un nouveau directeur général après la mise à l'écart de Carlos Tavares, et les défis restent nombreux et pressants pour les dirigeants par interim.
Le conseil d'administration de Stellantis, propriétaire des marques Peugeot, Fiat, Jeep ou Chrysler, a écarté dimanche Carlos Tavares après des désaccords.
Son successeur sera nommé "au premier semestre 2025" par un "comité spécial du Conseil d’administration", a indiqué Stellantis.
En interne, certains profils de premier plan pourraient s'imposer: l'Italien Antonio Filosa, qui avait dirigé les opérations de Stellantis en Amérique latine, puis la marque Jeep, a été promu lundi directeur pour l'Amérique du Nord et du Sud, ainsi que de toutes les marques américaines.
Le Français Maxime Picat, ancien haut dirigeant de PSA aux côtés de Carlos Tavares, a quant à lui obtenu lundi, en plus de la direction des achats, la direction du Moyen Orient et de l'Asie, comprenant les relations avec le nouveau partenaire chinois du groupe, Leapmotor.
L'Américain Mike Manley, ancien interlocuteur de M. Tavares chez Fiat-Chrysler, parti à la création de Stellantis et désormais patron du géant des concessions automobiles Autotrader, pourrait aussi avoir sa carte à jouer. Sans compter Douglas Ostermann, arrivé en octobre au poste de directeur financier, après avoir été directeur des opérations du groupe en Chine.
Les administrateurs de Stellantis pourraient-ils désigner un(e) Américain(e) pour créer une alternance à la tête du groupe après Carlos Tavares, issu du français PSA?
- "Sans direction" -
"J’imagine que ce sera plutôt en interne et côté américain", a estimé un analyste. "C’est un constructeur de moins en moins européen. Tout le travail de création de Stellantis avait été fait par Tavares et il conservait son barycentre européen. Mais si on regarde le groupe aujourd'hui et les perspectives du marché, le barycentre va continuer de basculer côte américain, pour les ventes comme pour la rentabilité".
"Si on se met à raisonner sur des critères comme ceux-là, on finira par faire des choix qui ne sont pas forcément les meilleurs choix pour notre entreprise", avait répondu M. Elkann à l'AFP en octobre.
Pour Philippe Houchois, du cabinet Jefferies, "le parcours de John Elkann et de (son fonds familial) Exor suggère que la recherche pourrait être élargie, non limitée à l'automobile", a indiqué l'analyste dans une note.
Exor avait nommé à la tête de Ferrari, dont il est le principal actionnaire, un physicien et haut responsable du groupe STMicroelectronics, Benedetto Vigna.
En attendant, M. Elkann a pris la tête d'un "comité exécutif intérimaire" au programme chargé, sur un marché automobile aux ventes instables et avec une transition vers l'électrique encore à faire.
"Même si ce n'est pas une surprise, le départ précoce et immédiat de Carlos Tavares laisse le groupe sans direction", a poursuivi M. Houchois, à un moment où il faut prendre des décisions critiques, d'un côté sur la gestion des marques pour regagner des parts de marché, et de l'autre côté pour gérer les capacités de production excédentaires en Europe comme en Amérique du Nord".
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