
( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
Le géant industriel allemand Siemens a annoncé jeudi un bénéfice net record sur son exercice décalé 2023-2024, en hausse de 5%, profitant d'une demande toujours élevée mais avec des résultats mitigés dans sa division numérique phare.
Le bénéfice net ressort à 9,0 milliards d'euros sur l'exercice annuel décalé s'achevant en septembre. Le chiffre d'affaires s'élève à 75,9 milliards d'euros sur un an, en progression de 3%, un montant qui exclut les effets de change et de portefeuille.
Au sein du vaste conglomérat de Munich, dont les activités s'étendent des turbines au matériel médical en passant par les logiciels et les locomotives, les résultats sont cependant contrastés.
Moteur de la croissance du groupe ces dernières années, les ventes de la division "industrie numérique" ont chuté de 8% au cours de l'exercice, à 18,5 milliards d'euros, notamment en raison d’une chute des commandes en Chine, un marché clé pour Siemens.
Le recul s'est particulièrement accéléré au quatrième trimestre, avec un effondrement du chiffre d'affaires de 18%.
Les prévisions ne sont pas optimistes pour 2025, avec un recul des revenus dans cette division qui pourrait atteindre 6%, selon Siemens.
Au cours de l'année, "nous avons notamment bénéficié d'une demande toujours forte dans les domaines de l'électrification, du transport et de nos offres de logiciels industriels, alors que nos activités d'automatisation sont restées difficiles", a commenté le PDG Roland Busch dans un communiqué.
Siemens subit depuis plusieurs mois les conséquences du déstockage de marchandises de plusieurs de ses clients, ayant accumulé des stocks au sortir de la pandémie de Covid-19 pour éviter les pénuries.
Et le groupe n’est pas épargné par la crise du modèle exportateur allemand, qui perd en compétitivité face à ses concurrents chinois et américains en raison de coûts trop importants.
Pour 2025, le groupe s’attend à une croissance “modérée” de 3 à 7% de son chiffre d'affaires, en raison d’une "incertitude géopolitique persistante, dont des conflits commerciaux" ainsi que de problèmes de "surcapacité et d’une faible demande des consommateurs" dans le secteur manufacturier.
Cette année, le groupe s'est séparé de sa filiale moteur (Innomotics) et de logistique aéroportuaire, poursuivant son recentrage sur les activités numériques au détriment de l'industrie lourde.
Fin 2024, avec l’achat de l’américain spécialiste des logiciels Altair pour environ 10 milliards d'euros, Siemens a aussi conclu la deuxième plus grosse acquisition de son histoire en vue de renforcer son développement porteur dans les logiciels industriels.
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