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ShareAction tacle les sociétés de gestion sur la biodiversité
information fournie par Newsmanagers 19/06/2020 à 10:15

(NEWSManagers.com) - ShareAction pointe à nouveau les défaillances du secteur de la gestion d'actifs dans un rapport publié jeudi mais cette fois-ci dans le domaine de la biodiversité. Ce rapport est le dernier d'une série d'études baptisée Point of No Returns visant à analyser la performance des 75 plus grandes sociétés de gestion au monde dans quatre domaines: la gestion de l'investissement responsable, les droits humains et du travail, le changement climatique et la biodiversité.

Dans son rapport sur la biodiversité, ShareAction constate qu'aucun des 75 plus grands gestionnaires internationaux ne dispose d'une politique dédiée sur le sujet. Néanmoins, quelques firmes (11%) ont publié des politiques d'engagement ou d'investissement responsable dans lesquelles elles adoptent une position claire sur la biodiversité et définissent des attentes sur le sujet vis-à-vis des compagnies dans lesquelles elles investissent. En outre, quelque 21% des gestionnaires analysés mentionnent le terme biodiversité dans leurs documents publics sans toutefois prendre position.

Les gestionnaires comprennent mal les risques liés à la biodiversité

L'étude de ShareAction montre que du point de vue des risques, ceux liés à la biodiversité sont d'abord perçus par les gestionnaires sondés comme des risques législatifs et attenants aux réglementations (29%). Les risques de réputation (27%) et opérationnel (25%) complètent le podium. Un résultat que l'ONG britannique interprète comme une compréhension des risques liés à la biodversité " significativement sous-développée" de la part des gestionnaires. ShareAction note aussi que la prise en compte des impacts positifs ou négatifs sur la biodiversité de leurs investissements par les sociétés de gestion est limitée. Seul un tiers des gestionnaires sondés les décrivent dans leurs rapports de gestion et lorsqu'il s'agit d'impacts positifs, ils ne sont indiqués presque exclusivement que dans des fonds d'investissement " verts" . Concernant les impacts négatifs, les gestionnaires se limitent à des observations générales ou à des études de cas individuels.

Déforestation, l'enjeu de biodiversité le plus discuté avec les entreprises

Les enjeux liés à la biodiversité font l'objet de discussions avec les compagnies investies pour 49% des gestionnaires sondés pour l'étude de ShareAction. Ce chiffre illustre selon l'organisation britannique " le manque d'attention des investisseurs quant aux conséquences éventuelles des impacts et des dépendances liés à la biodiversité des valeurs en portefeuille sur la performance à court-terme mais aussi le cœur d'activité des entreprises concernées."

Le sujet de la déforestation associé aux matières premières demeure de loin le plus abordé dans les discussions entre gestionnaires d'actifs et entreprises (27%). Suivent l'utilisation durable des ressources maritimes (7%), la surpêche et les problèmes liés à la santé des océans (5%). L'étude de ShareAction assure également que 65% des gestionnaires sondés intègrent les risques et les impacts de biodiversité dans leurs décisions d'investissement via l'utilisation du scoring ESG. Ce qui met en lumière le rôle critique joué par les fournisseurs de données et agences de notation ESG.

Entre autres recommandations, l'ONG britannique encourage les gestionnaires d'actifs à développer une politique dédiée à la biodiversité et couvrant l'ensemble de leurs portefeuilles. Elle leur suggère de commencer par s'intéresser à des secteurs à fort impact pour la biodiversité (agriculture et alimentation, forêts, papier, infrastructure, mines, pêche, etc). Aussi les incite-t-elle à établir et dévoiler des objectifs dans ce domaine et de mesurer leurs performances pour les atteindre. ShareAction souhaite également que les sociétés de gestion s'impliquent dans le développement d'indicateurs de biodiversité quantitatifs et se penchent sur l'impact et la dépendance de leur organisation vis-à-vis de la biodiversité.

Pour Krystyna Springer, analyste chez ShareAction et autrice du rapport, " la perte de biodiversité n'est pas un nouveau thème ESG à la mode" . " Les sujets de la biodiversité et de la crise climatique sont entremêlés et la perte de biodiversité menace de compromettre l'efficacité de l'action climatique à l'échelle mondiale. Si les acteurs économiques ne commencent pas à s'attaquer au sujet dans les prochaines années, les dommages seront irréversibles" , dit-elle affirmant que la fenêtre d'opportunité se refermait rapidement.

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