Selon les analystes, les grèves du GNL en Australie devraient durer plus d'un mois pour faire grimper les prix

information fournie par Reuters •22/08/2023 à 21:20

par Sabrina Valle

HOUSTON, 22 août (Reuters) - Les menaces de grève des travailleurs des fournisseurs australiens de gaz naturel liquéfié (LNG) devraient durer plus d'un mois pour faire grimper de manière significative les prix mondiaux, ont déclaré les analystes cette semaine.

Les opérations de Woodside Energy WDS.AX et Chevron CVX.N fournissent environ 10% de la production mondiale de GNL et les craintes d'un débrayage ont fait grimper les prix de la courbe à terme TTF de référence du gaz européen de 5% à 7% sur la période septembre-avril par rapport à la situation qui prévalait juste avant l'annonce d'une grève potentielle.

Selon le Center on Global Energy Policy de Columbia, les trois usines australiennes menacées de grève risquent de perdre 4 à 5 milliards de mètres cubes de production par mois en cas d'arrêt.

Mais les risques d'arrêt de la production ont été largement pris en compte, selon les analystes, et les niveaux élevés de stockage de GNL en Asie et en Europe excluent la probabilité d'une augmentation importante des prix si des grèves à court terme se concrétisent.

"Si la production était arrêtée pendant un mois dans les trois usines, les prix resteraient relativement les mêmes" en Asie, avec seulement "une légère augmentation entre septembre et novembre", a déclaré Bradley Churchman, analyste au sein du cabinet de prévisions RBAC.

Sans risque de grève, le prix de référence du GNL en Asie devrait osciller entre 11,70 et 15,00 dollars par million d'unités thermiques britanniques (mmBtu) cette année et culminer à 23,60 dollars en janvier, un mois saisonnier élevé en raison de la demande de chauffage hivernal, a déclaré M. Churchman.

Le prix moyen du GNL pour une livraison en octobre en Asie du Nord-Est LNG-AS a atteint son niveau le plus élevé (link) depuis la mi-mars, à 14,00 mmBtu vendredi, contre 11,50 dollars la semaine précédente.

Les récentes hausses de prix du GNL en Europe sont "probablement exagérées", les écarts entre l'Europe et l'Asie pouvant augmenter si les trois installations étaient mises hors service pendant plus d'un mois, a déclaré Min Na, un analyste de la société de conseil Energy Aspects.

Les niveaux de stockage de gaz sont supérieurs à 90 % en Europe et sont également élevés en Asie, les deux continents se préparant à faire face à la demande hivernale et à éviter une répétition des pénuries de l'année dernière.

Les syndicats des plates-formes gazières offshore du groupe Woodside Energy ont annoncé le 20 août leur intention de se mettre en grève dès le 2 septembre pour des raisons de salaires et de conditions de travail. Un dernier vote de grève est prévu jeudi dans les usines de GNL Wheatstone et Gorgon de Chevron.

"Nous pensons que les entreprises essaieront d'éviter les perturbations majeures compte tenu de l'ampleur du portefeuille d'approvisionnement menacé", a déclaré Min Na.