(AOF) - Lanterne rouge de l'indice SBF 120, Seb dégringole de 8,41% à 72,95 euros après le changement de recommandation de Berenberg qui est passé d'Acheter à Conserver. "Le groupe se bat sur trop de fronts. L'exposition de l'entreprise aux tarifs douaniers aux États-Unis s'est avérée plus onéreuse que nous l'avions anticipé. Ces droits de douane se traduiront probablement par une forte volatilité des ventes. Cela représente un vent contraire supplémentaire pour le groupe - en plus de la nécessité structurelle de stimuler l'innovation dans son activité de petit électroménager ", justifie le broker.
Berenberg a abaissé son objectif de cours de 106 à 88 euros sur Seb qui communiquera demain ses résultats du premier semestre.
"Nous prévoyons une croissance organique de 4,0% par an en 2026-28 (précédemment 4,3%) en raison de perspectives plus modérées pour les articles culinaires. Dans ce contexte, nous réduisons nos prévisions de marge pour la division Grand Public, ce qui se traduit par une expansion au niveau du groupe à 10,1% de marge en 2027, contre un consensus de 10,5%", poursuit le broker.
Le spécialiste du petit électroménager avait fait état fin avril, pour le compte des trois premiers mois de l'année, d'un chiffre d'affaires de 1,90 milliard d'euros, en baisse organique de 0,6 %. Le résultat opérationnel d'activité (ROPA) s'était élevé à 50 millions d'euros contre 111 millions un an plus tôt avec une marge opérationnelle à 2,6 % contre 5,8 %.
Le groupe avait alors indiqué " être en mesure d'afficher en 2025 une croissance organique du chiffre d'affaires autour de 5 % et une progression du ROPA en données publiées. "
L'action Seb se replie de 15% depuis le début de l'année.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial du petit électroménager avec près de 30 % du marché, né en 1944 avec un vaste portefeuille de marques (All-Clad, Curtis, Krups, Lagostina, Moulinex, Rowenta, Supor, T-Fal, WMF...), dont 4 mondiales, 17 régionales, 3 haut de gamme et 6 professionnelles ;
- Revenus de 8,3 Mds€ répartis entre l’Europe occidentale pour 34 %, la Chine pour 28 %, les Amérique pour 16 % et le reste de l’Asie pour 7 % ;
- Chiffre d’affaires réalisé à 88 % auprès du grand public et 12 % auprès des professionnels ;
- Modèle d’affaires sur 5 piliers : la force des marques, l’expansion internationale visant aux leaderships nationaux, la croissance par complémentarité des marques, la compétitivité par la fabrication des produits à haute valeur ajoutée dans les pays matures et le recours à l’économie circulaire ;
- Capital verrouillé par les familles fondatrices agissant de concert (34,6 %), suivies de Fédéractive (7,2 %), de BPI France (5,2 %), du Fonds stratégique de participations (4,7 %) et des salariés (3,3 %), le conseil de 14 administrateurs étant présidé par Thierry de La Tour d’Artaise, Stanislas de Gramont assurant la direction générale.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- retour à la hausse de la rentabilité via le renforcement dans les systèmes d’information et dans la chaîne logistique -d’où un net repli des stocks,
- capacité de renouvellement des gammes de tous produits et d’entrée sur de nouveaux marchés -soin du linge et de la personne, entretien de la maison, out-door,
- élargissement des gammes de produits professionnels : retombées sur les ventes du hub d’équipement professionnel -centrale d’achats et production- de Shaoxing en Chine, de l’intégration de Sofilac (pianos de cuisson), de la prise de contrôle du distributeur séoudien Alesayi Household Appliances, de Kuanton et de la Brigade de Buyer,
- expertise commerciale (+ 40 % des ventes en digital) et en croissance externe,
- innovation supportée par une R&D à 3,5 % des revenus et un pôle mondial d’innovation à Ecully -8/10 èmes de la croissance de la profitabilité et soutien à l’offre avec 30 % des ventes provenant de produits de moins de 18 mois d’existence ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2050 :
- point d’étape 2030 vs 2021 : recul de 40 % des émissions internes de CO2,
- process industriel : éco-conception, logistique, économie d’énergie des sites,
- révolution circulaire (réparabilité, recyclage des matériaux, location, seconde vie) ;
- Lancement d’une filière mondiale de recyclage des poêles Tefal, en réaction au projet de loi interdisant partiellement l’emploi de PFAS (polluants éternels) pour les poêles ou casseroles ;
- Bilan maîtrisé avec une dette de 1,9 Md€ donnant un effet de levier stable à 1,8 face à 3,5 Mds de fonds propres et 811 M€ de disponibilités nourries par un autofinancement libre de 260 M€.
Défis
- Haute sensibilité du bénéfice d’exploitation (effet négatif de 120 M€ en 2024) des parités euro vs yuan, real, rouble, livre turque et dollar ;
- Capacité à compenser la hausse des droits de douane américains, et de l’inflation du fret et des matières 1 ères , via un pouvoir fort dans les prix de vente (5O % des revenus provenant du 1/4 de la production localisé en Europe) ;
- Confirmation de la reprise en Chine ;
- Réponse aux critiques sur la gouvernance en provenance du fonds Federactive, créé par des actionnaires appartenant aux familles créatrices ;
- Avis de la cour d’appel de Paris sur l’amende de près de 200 M€ de l’autorité de la concurrence ;
- Après une stabilité des ventes à fin mars, anticipations 2025 confirmées : nouvelle année de croissance organique des ventes et de progression du résultat opérationnel ;
- Ambition à moyen terme : hausse annuelle de + 5 % des ventes et marge opérationnelle de 11 %.
- Dividende 2024 en hausse à 2,80, la distribution s’accompagnant d’une prime de fidélité aux actions au nominatif.
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