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Saint-Gobain et Sika signent la paix des braves, la Bourse applaudit
information fournie par Reuters 11/05/2018 à 14:19

    * Saint-Gobain renonce à contrôler Sika et en devient
actionnaire
    * Abandon des procédures judiciaires en cours
    * Saint-Gobain prend 10,75% de Sika, plus value nette de
E600 mlns
    * Lock-up pendant 2 ans, plafonnement de sa présence pendant
six
    * Le feuilleton durait depuis bientôt trois ans et demi

 (Actualisé avec cours, commentaire)
    par Gilles Guillaume et Benjamin Mallet
    PARIS, 11 mai (Reuters) - Saint-Gobain  SGOB.PA  a annoncé
vendredi une paix des braves avec le chimiste suisse Sika
 SIK.S  avec qui il bataillait depuis 2014, renonçant à en
prendre le contrôle tout en devenant son premier actionnaire.
    Cette clarification des liens entre les deux groupes, qui
met fin à trois ans et demi d'une bataille qui se jouait devant
les tribunaux helvétiques, est saluée en Bourse.
    A 14h19, l'action Saint-Gobain gagnait ainsi 2,82% à 45,32
euros tandis qu'à Zurich le titre Sika s'envolait de 8,46% à
8 140 francs suisses.    
    "C'est un excellent accord (...) qui nous permet de sortir
par le haut d'un dossier dont personne n'a jamais contesté le
sens stratégique mais qui restait complexe et incertain", a
déclaré le PDG du groupe français de matériaux de construction, 
Pierre-André de Chalendar, au cours d'une téléconférence.
    "Sika (salue) cette issue positive", ont déclaré dans un
communiqué Paul Hälg, président du conseil d'administration du
groupe suisse, et Paul Schuler, son directeur général.
    Saint-Gobain s'était entendu en décembre 2014 avec la
famille Burkard, fondatrice et propriétaire de Sika, pour
prendre le contrôle du chimiste suisse pour 2,3 milliards
d'euros. Cette opération restait virtuellement très
intéressante, puisque la capitalisation boursière de Sika n'a
cessé de grimper depuis et avoisine désormais 14 milliards
d'euros.    
    Face aux incertitudes de la procédure judiciaire,
Saint-Gobain a ainsi finalement préféré renoncer au contrôle de
Sika et engranger dès maintenant une plus-value.
    Selon l'accord global conclu avec la famille Burkard et
Sika, Saint-Gobain acquiert dans un premier temps auprès des
Burkard la totalité des actions de leur holding SWH - qui
portait la participation de 17% de la famille - pour 3,22
milliards de francs suisses, soit un montant supérieur de plus
de 500 millions de francs suisses au prix convenu en 2014, pour
tenir compte de l'augmentation de la valeur du chimiste.
    Sika acquiert de son côté auprès de Saint-Gobain 6,97% de
son propre capital pour 2,08 milliards de francs suisses, un
montant qui inclut une prime de 795 millions de francs.
    Au final, Saint-Gobain devient actionnaire de Sika à hauteur
de 10,75%. Il a précisé que sa participation lui coûtait en tout
1,14 milliard de francs suisses (954 millions d'euros environ)
alors qu'elle vaut aujourd'hui 1,9 milliard de francs suisses
(1,59 milliard d'euros).
    Le groupe français a ajouté que l'opération lui permettrait
ainsi de dégager un résultat net positif de plus de 600 millions
d'euros. Pierre-André de Chalendar a souligné que ce gain
comptable était susceptible d'augmenter avec le cours de Sika.
    En retour, les parties ont décidé de mettre fin à l'ensemble
des procédures judiciaires en cours.
       
    QUE FERA SAINT-GOBAIN DANS 2 ET 6 ANS ?
    Plusieurs actionnaires de Sika, comme les fonds Columbia
Threadneedle, le suisse Ethos foundation ainsi que la fondation
de Bill et Melinda Gates, ont salué l'accord.
     Ils n'avaient jamais accepté la perspective d'une prise de
contrôle indirecte par Saint-Gobain, demandant en vain que tous
les actionnaires de Sika bénéficient des mêmes termes
financiers. Ils craignaient aussi que le chimiste suisse perde
de son attrait en devenant une activité parmi d'autres au sein
du géant français des matériaux de construction.
    "Il était temps que ce conflit (...) se termine", commente
Meriem Mokdad, gérant à Roche Brune Asset Management. "Cet
accord est bénéfique pour les deux sociétés puisqu'elles vont
pouvoir se concentrer sur leurs stratégies."
    En échange de la prime consentie par Sika, Saint-Gobain
s'est engagé à conserver sa part pendant au moins deux ans et à
plafonner sa présence à 10,75% les deux années suivantes, puis à
12,875% pendant deux années supplémentaires.
    Interrogé sur ses intentions - solder l'aventure avec une
sortie définitive de Sika dans deux ans ou la poursuivre avec
une montée au capital dans six - Pierre-André de Chalendar a
répondu que toutes les options restaient ouvertes.
    "Nous ne voulons pas décider, à ce stade, ce que sera
l'horizon de temps de notre participation. Donc je ne vais pas
vous dire si nous allons vendre à la fin de la période de
lock-up, ou durant les six prochaines années, ou si nous allons
l'augmenter après les six ans", a-t-il dit aux analystes.
    "Pour le moment, nous pensons que Sika est une bonne société
et nous sommes très à l'aise à l'idée d'être un actionnaire de
long terme à ce niveau."
    Afin d'élargir sa palette d'activités au-delà des matériaux
de construction, Saint-Gobain cherche depuis plusieurs années à
se développer - en interne ou par acquisitions - dans le secteur
de la construction durable. C'est à ce titre qu'il s'est
intéressé à Sika, spécialiste du collage pour les matériaux.
    Les deux groupes ont annoncé vendredi qu'ils souhaitaient
étendre leurs relations existantes, notamment en matière de
relations commerciales et opérationnelles et d'innovation.
    "(L'accord avec Sika) nous laisse toute la marge de
manoeuvre nécessaire pour poursuivre notre stratégie
d'investissements et d'acquisitions", a également indiqué
Pierre-André de Chalendar.
    Il a laissé entendre que le groupe pourrait accélérer cette
stratégie au-delà du montant annuel de 500 millions d'euros de
petites et moyennes acquisitions évoqué jusqu'ici.
    Sika va de son côté convoquer le 11 juin une assemblée
générale d'actionnaires pour simplifier une structure
capitalistique, dont la complexité a contribué aux épisodes
houleux des années passées avec la famille fondatrice.
    Le groupe va supprimer ainsi une clause statutaire de
désengagement (opt-out), la limitation statutaire de transfert
des titres à 5%, annuler les 6,97% d'actions acquises auprès de
SWH et convertir toutes ses actions en une catégorie unique sur
le principe "une action, une voix".
    Si l'accord de vendredi interdit à Saint-Gobain de lancer
une OPA sur Sika pour au moins six ans, les analystes estiment
que la simplification de la structure capitalistique du chimiste
suisse et son nouveau système de droits de vote pourraient
aiguiser l'appétit d'autres candidats, attirés par le chiffre
d'affaires annuel de 6,3 milliards de francs suisses du groupe
et sa marge opérationnelle de 14,3%.
    "Sika a toujours été une cible intéressante, c'est
simplement son étrange structure actionnariale qui a freiné
jusqu'ici les ardeurs", commente Phil Roseberg, analyste chez
Sanford Bernstein.
    Interrogé pour savoir si la nouvelle structure pouvait être
un catalyseur d'OPA, le président de Sika a répondu: "Je ne peux
dire, ce pourrait être le cas."
    
    Le communiqué: https://bit.ly/2KRJxL2

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Le communiqué:    https://bit.ly/2KRJxL2
Perf. boursière de Saint-Gobain et Sika    https://reut.rs/2Kcuev7
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 (Avec Sudip Kar-Gupta, édité par Matthieu Protard)
 

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