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Safran : l'Italie met son veto au projet d'acquisition des actifs italiens Collins Aerospace
information fournie par AOF 20/11/2023 à 16:45

(AOF) - Dans le cadre du projet d’acquisition des activités d'actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace, Safran (+0,34% à 161,10 euros) a été informé de la décision du gouvernement italien d'exercer son "Golden Power". Il s’oppose ainsi à la vente à Safran de Microtecnica S.r.l, société regroupant les actifs localisés en Italie. Suite à cette décision, l'équipementier pour le secteur aéronautique a indiqué rester "engagé dans l’opération et travailler avec toutes les parties prenantes afin de déterminer les prochaines étapes".

Le cas échéant, des informations complémentaires seront communiquées.

Selon Reuters, Rome a pris cette décision car le groupe français n'aurait pas fourni de garanties suffisantes concernant le maintien des lignes de production en Italie. Le "golden power" permet au gouvernement italien d'apposer son véto sur des opérations dans des secteurs stratégiques, comme la défense ou l'énergie.

La finalisation de cette acquisition demeure par ailleurs notamment soumise à l'obtention d'autres approbations réglementaires et aux conditions de clôture habituelles.

Joint par AOF, Safran précise que Microtecnica représente environ 15% du chiffre d'affaires de l'ensemble des activités d'actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace.

En juillet dernier, Safran avait annoncé son projet d'acquisition des activités de commandes de vol et d'actionnement de Collins Aerospace pour 1,8 milliard d'euros de valeur d'entreprise.

Cette activité emploie environ 3 700 personnes réparties sur huit sites en Europe (en France, au Royaume-Uni et en Italie) et en Asie, avec des ressources en ingénierie et MRO (maintenance et réparation). Selon les estimations de Safran, elle devrait générer un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard de dollars et un EBITDA de 130 millions de dollars en 2024.

La valeur d'entreprise de 1,8 milliard de dollars représenterait un multiple d'environ 14 avant synergies de coûts et environ 10 après synergies de coûts sur la base de l'Ebitda de 2024. cette transaction devrait générer des synergies de coûts avant impôt d'environ 50 millions de dollars par an, mises en place progressivement de 2025 à 2028.

"Dans le cadre du projet d'acquisition, des accords d'approvisionnement à long terme, représentant près de 25% du chiffre d'affaires de l'activité acquise, seraient conclus entre Safran et Collins à des conditions intéressantes", expliquait l'équipementier aéronautique.

L'opération devrait être entièrement financée par les liquidités disponibles et aurait un impact limité sur l'endettement net du groupe qui maintient son engagement d'une notation "investment grade" robuste.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Troisième équipementier aérospatial: numéro 1 mondial des moteurs d’avions civils, des turbines et commandes de vols d’hélicoptères, des transmissions de puissance, des nacelles de moteurs d’avions, numéro 2 des moteurs spatiaux et numéro 4 des moteurs militaires… ;

- Activité de 15,3 Mds€, organisée en 3 divisions : la propulsion aéronautique et spatiale (48 %), l’équipement & défense (41 %) puis Aircrafts interiors ;

- Modèle d'affaires en 4 piliers : recentrage sur l’aviation civile avec le rachat de Zodiac Aerospace, renforcement de la propulsion et l’équipement, avec pour objectif 2035 le rang de numéro 1 mondial des équipementiers aéronautiques, partenariat historique avec GM, jusqu’en 2040 sur le moteur civil CFM56, peu à peu remplacé par le moteur Leap et montée en puissance des services (57 % des ventes), mieux margés que la 1ère monte ;

- Capital non opéable (11,2% des actions pour l'Etat et 6,8% pour les salariés), Ross McInnes présidant le conseil d'administration de 16 membres, Olivier Andries étant directeur général ;

- Bilan non endetté avec un autofinancement libre de 2,7 Mds€ et des liquidités de 6,7 Mds €.

Enjeux

- Stratégie 2025 de hausse de la compétitivité, avec une croissance annuelle de 10% du chiffre d'affaires et une marge opérationnelle entre 16 et 18 % ;

- Stratégie d'innovation portée par une R&D de 1,5 Md€ et soutenue financièrement par l'Etat français, avec un portefeuille de + 13 000 brevets (540 demandes en 2021, 1er déposant de brevets en France) :

- 2 centres de R&T “Safran Tech” à Saclay et Gennevilliers : énergie et propulsion, matériaux et procédés, capteurs, systèmes électriques et électroniques, traitement du signal et de l’information, modélisation & simulation et futures aubes de turbines,

- plateformes avec équipements spécifiques pour matériaux de nouvelle génération,

- regroupement des procédés de fabrication additive au Haillan, en vue de leur déploiement industriel,

- partenariats stratégiques –la « Clean Sky » européenne, Saclay, INSALyon, ASTech… :

- Stratégie environnementale validée par le SBTi :

- réduction en 2030 de 50,4% vs 2018, des émissions de C02 de la production via un plan de sobriété énergétique de 10% en moins de consommation électrique en 2024,

- réduction en 2035 de 42,5% des émissions de CO2 des 400 principaux fournisseurs, aéronef de rupture "bas carbone" d'ici 2035, intégration de carburants durables,

- programme CFM RISE de réduction de +20% des émissions du moteur ;

- Rotation du portefeuille avec 3 cessions et 5 acquisitions - Oralia, 63% de Celas, Aubert Duval-, activité de systèmes électriques aéronautiques de Thales et Syrlinks ;

-Carnet de commandes à 4 fois les ventes annuelles (10 000 moteurs LEAP), récurrence du chiffre d'affaires par l'après-vente pour la propulsion et visibilité renforcée par les commandes d'Air India.

Défis

-Comptes 2022 marqués par des dépréciations sur les activités russes et Aircaft Interiors ;

- Poursuite de l'amélioration du trafic aérien et des cycles de vol des moteurs CFM ;

- Accélération de la reprise d'Aircraft Interiors (revenus à 60% des niveaux de 2019) ;

- Après une hausse de 25% des ventes, objectifs 2023 d'un chiffre d'affaires de 23 Mds, d'un bénéfice opérationnel de 3 Mds € et un autofinancement libre de +2,5 Mds €.

- Dividende 2022 de 1,35 €, soit un taux de distribution de 40%.

La fin d'un duopole ?

Depuis plusieurs décennies l'américain Boeing et l'européen Airbus se partagent 99% du marché mondial des avions de ligne de plus de 110 sièges. Ce marché pèse plus de 100 milliards de dollars par an. Néanmoins ce duopole paraît fragilisé en 2022 pour plusieurs raisons. D'abord, pour la première fois, deux avions monocouloirs moyen-courriers, le C919 du chinois Comac et le MC-21 du russe Irkut, s'apprêtent à entrer en service. A cela s'ajoute la crise du Boeing 737 MAX. Avec l'arrêt des livraisons de cet avion entre 2019 et 2021, l'équilibre de production a été rompu. En 2021 Boeing a affiché 340 livraisons, Airbus restant largement en tête, avec 611.

Valeurs associées

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Cette analyse a été élaborée par AOF et diffusée par BOURSORAMA le 20/11/2023 à 16:45:00.

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