L'industrie pétrolière russe profite de la dépréciation du rouble et maintient son rythme de production.
Malgré la crise économique qui mine la Russie et devrait l’amener vers une sévère récession cette année, la production pétrolière russe garde son rythme et pourrait même augmenter en 2015.
« Ni la baisse des prix pétroliers ni les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne n’ont pour l’instant réduit la production de la Russie », affirmaient Les Echos dans leur édition du mardi 7 avril.
Records de production
À l’appui de cette affirmation se trouvent des chiffres publiés par le ministère russe de l’Energie, rapportant que l’année 2014 aurait marqué un record de production d’or noir dans le pays depuis la fin de l’URSS. L’an dernier, la Russie aurait ainsi produit 10,6 millions de barils par jour en moyenne, un chiffre jamais atteint auparavant.
Et ce n’est pas tout : un analyste de Sberbank interviewé par Les Echos estime que la production devrait encore augmenter de 1% en 2015 alors que les nouveaux forages se poursuivent.
L’Etat n’en profite pas
Malgré la poursuite de l’activité pétrolière, l’Etat ne profite pas vraiment de ce dynamisme. Les Echos citent ainsi Elena Anankina, analyste de l’agence Standard & Poor’s, qui explique : « L’Etat souffre davantage que les compagnies. 80% des revenus d’exportations de pétrole générés au-delà de 25 dollars le baril partent en impôt. La baisse des cours [autour des 50 dollars] pénalise donc avant tout le budget de l’Etat ».
L’impact est d’autant plus important que « les exportations de pétrole assurent plus de la moitié des recettes publiques » russes, affirme le journal.
Raisons du dynamisme
Si l’industrie pétrolière se porte si bien en Russie, c’est en grande partie grâce aux effets de change. Certes, les prix du pétrole ont diminué d’environ 50% depuis 9 mois. Mais sur la même période, avec la crise économique, le rouble s’est fortement déprécié. Ainsi, pour les producteurs russes, le prix de vente des barils, libellé internationalement en dollars, a beaucoup moins baissé si on le convertit en roubles.
Cela est cependant moins vrai actuellement. En janvier dernier, on pouvait encore dire que la chute du pétrole était entièrement annulée pour les producteurs russes par la chute du rouble. Au 30 janvier par exemple, la parité euro-dollar était de 70 roubles pour 1 dollar, soit une dépréciation de moitié du rouble par rapport à juillet 2014 (35 roubles pour 1 dollar à cette époque), compensant presque parfaitement la baisse du pétrole. Mais depuis, le rouble s’est repris, et s’échange début avril 2015 à 55 roubles pour 1 dollar . Les revenus du pétrole convertis en roubles ont donc tendance à diminuer pour les producteurs pétroliers russes. Dans ce cadre, le dynamisme de cette industrie pourrait finalement être davantage pénalisé que prévu cette année.
X. Bargue
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