(AOF) - Rubis (+2,67% à 26,94 euros) affiche une des plus fortes hausses du SBF 120, suite à l'annonce de ses négociations avec son partenaire I Squared Capital, gestionnaire d'infrastructure mondial. Elles portent sur la cession de sa participation de 55% dans leur co-entreprise de stockage, Rubis Terminal. "Le prix de vente net pour la part de 55% détenue par Rubis s'élèverait à 375 millions d'euros versés sous la forme d'un paiement de 125 millions d'euros au closing de l'opération, suivi par trois versements de montant identique sur les trois années suivantes", a indiqué Rubis.
La plus-value de cession serait reversée aux actionnaires
La valeur d'entreprise de l'opération a été fixée sur la base de 11 fois l'Ebitda des 12 derniers mois à juin 2023.
Le closing de l'opération est attendu pour mi-2024. Cette opération reste soumise aux autorisations réglementaires habituelles dont celles des autorités antitrust et des comités d'investissements étrangers.
La plus-value de cession, estimée à 75 millions d'euros, serait intégralement reversée aux actionnaires par le biais d'un dividende exceptionnel de 0,75 euro par action qui interviendrait après le closing de l'opération. Le solde serait alloué à l'accélération de la transition énergétique dans toutes les activités opérationnelles du groupe.
Rubis Terminal est un acteur majeur du stockage de produits liquides avec 4 millions de mètres cubes de capacité de stockage en France, en Espagne et dans les hubs d'Anvers et Rotterdam.
Le groupe de distribution et de stockage de produits pétroliers a créé la joint-venture Rubis Terminal avec I Squared (45% de participation) en 2020 pour mettre en place une stratégie de diversification des produits et d'expansion géographique, dans l'optique de créer de la valeur pour la société.
"En prenant le contrôle exclusif (100%) de la joint-venture, I Squared (société de capital-investissement spécialisée dans les investissements dans les infrastructures mondiales), pourra utiliser sa capacité financière afin de poursuivre l'accélération de la croissance et la diversification de Rubis Terminal aux côtés de l'équipe de direction en place", explique Rubis.
Pour Rubis, cette cession est l'opportunité de cristalliser la valeur ainsi créée. Elle s'inscrit parfaitement dans sa stratégie mise en œuvre depuis 2021 "visant à faire croître son retour à l'actionnaire en développant la branche distribution d'énergies tout en orientant ses investissements vers la production d'énergie renouvelable".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Numéro un français de la distribution de GPL, avec des positions de n° 1 ou 2 dans la plupart des pays, créé en 1990 ;
- Chiffre d’affaires de 7,1 Md€ réalisé dans la distribution d’énergie et les supports et services pour la quasi-totalité des revenus, et diversifié depuis 2022 dans les énergies renouvelables ;
- Présence internationale forte, répartie entre l’Afrique pour 44 %, les Caraïbes pour 36 % et l’Europe (France, Espagne et Portugal) ;
- Modèle d’affaires alliant faible exposition au cycle économique, et décentralisation via les circuits courts et l’autonomie des managers, 60 % des facturations provenant de contrats liés aux variations du cours de brut et maintenant un taux de marge constant ;
- Capital éclaté mais non opéable, en raison de la présence d’associés commandités et gérants avec 2,3 % du capital (Gilles Gobin et Jacques Riou), le groupe Marcel Dassault étant 1er actionnaire avec 5,75 % des titres), Nils Christian Bergene présidant le conseil de surveillance ;
- Structure financière renforcée avec une dette nette ramenée à 930 M€ face à 2,9 Mds€ de capitaux propres et donnant un effet de levier de 1,5.
Enjeux
- Croissance portée par des facteurs structurels de l’industrie pétrolière, telle la complexité de la logistique, et par la demande d’énergies renouvelables ;
- Stratégie environnementale « Feuille de route 2022-2025 » visant pour 2030 un recul de 30 % vs 2019 des émissions de carbone :
- focalisée sur la prévention de la pollution des eaux et sols, la baisse des rejets dans l’air et le dessalement de l’eau de mer de la raffinerie des Antilles, l’économie circulaire ,
- intégrée dans le modèle économique : recours au PL comme énergie de transition en Afrique, promotion des énergies moins carbonées (gaz liquéfiés, biocarburant), diversification dans le renouvelable ,
- Rapidité de la croissance externe dans les renouvelables : prise de participation de 18,5 % dans Hydrogène de France (n° 1 mondial de l’électricité éolienne ou solaire associée à des piles à hydrogène), rachats des français Photosol (spécialiste des centrales solaires), de Mobexi (panneaux de toitures) et de 10 projets solaires en Italie ;
- Visibilité des revenus et résultats opérationnels dans la distribution d’énergie (contrats liés aux variations du cours de brut) accrue par la durée -20 ans- des contrats de Photosol.
Défis
- Dans les renouvelables, renforcement du positionnement dans les installations photovoltaïques avec, pour objectif 203O, une contribution de 25 % au bénéfice d’exploitation et au moins 2,5 GW de capacités photovoltaïques portées par Photosol et installées en France ;
- Impatience des investisseurs à l’égard de la transition vers le renouvelable ;
- Evolution de la gouvernance : nouveau président du conseil de surveillance, à la rémunération indexée sur le bénéfice net et la performance de la branche renouvelables ;
- Après un début 2023 marqué par l’amélioration continue des volumes et des marges de Rubis Énergie et par la poursuite du développement du pipeline chez Rubis Renouvelables, vers une augmentation du résultat net et du dividende.
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Les enjeux du recyclage de l'eau
Selon un rapport du Forum économique mondial, la demande en eau va bondir de 55 % à l'horizon 2050. Or l'eau n'est recyclée qu'à 11% sur le plan mondial, avec de fortes disparités selon les pays : si ce taux atteint 89 % en Israël, il tombe à 15 % en Espagne. Il est même inférieur à 1 % en France ! La dirigeante de Veolia estime pourtant que le taux de 10 % visé à l'horizon 2030, dans le cadre du nouveau plan Eau annoncé par les autorités, est atteignable sous certaines conditions. Au premier rang se trouve la simplification administrative. Veolia s'engage à tripler sa production d'eau recyclée d'ici à 2030 pour la porter à 3 milliards de m3. Dans ce domaine, le leader mondial des services à l'environnement a renforcé son savoir-faire lors de son OPA sur l'ex-groupe Suez.
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