(AOF) - Affichant une des plus fortes hausses de l'indice SBF 120, Rubis (+8,16% à 31,54 euros) bondit sur fond de rumeurs de presse concernant un possible rachat. Vendredi, l'agence de presse américaine Bloomberg a annoncé que la société de capital investissement CVC Capital Partners (cotée à la Bourse d'Amsterdam) et Trafigura Group (société spécialisée dans le courtage et le transport des matières premières) convoitaient l’entreprise de distribution de produits pétroliers et de stockage d’énergie.
Les discussions ne sont qu'à un stade préliminaire et ces deux entreprises pourraient ne pas soumettre d'offre.
Bloomberg dévoile ces informations alors que l'action de Rubis a perdu près de la moitié de sa valeur depuis son plus haut historique atteint en mai 2018 : 57,83 euros. Toutefois, depuis le 1er janvier, le titre progresse de plus de 33%.
L'actionnariat de Rubis a subi des changements depuis 2024 avec la montée en puissance de deux nouveaux actionnaires principaux : le groupe Bolloré et la Compagnie Nationale de Navigation qui fait partie du concert Molis.
Depuis le 7 avril dernier, Plantation des Terres Rouges, propriété de Vincent Bolloré, détient 6,01% des actions ordinaires et droits de vote du distributeur de produits pétroliers et producteur d'énergie renouvelable. L'homme d'affaires Vincent Bolloré était entré au capital de Rubis à la fin mars 2024 via Plantation des Terres Rouges.
En avril également, Rubis avait annoncé que le concert mené par l'homme d'affaires Patrick Molis avait franchi les seuils statutaires de 6%, 7%, 8% et 9% des actions ordinaires et des droits de vote de Rubis. Il a désormais porté sa participation au capital de Rubis à 9,37%.
Le concert Molis avait franchi à la hausse le seuil des 5% du capital à la fin mars 2024, en même temps que Vincent Bolloré, et proposé dans la foulée une profonde recomposition du conseil de surveillance. La proposition avait été alors rejetée.
Groupe Industriel Marcel Dassault et Ronald Sämann possèdent, eux, respectivement 5,51% et 5,58% du capital, le second étant présent depuis 2006.
En outre, ces derniers mois, il y a eu beaucoup de mouvements au sein de la gouvernance du groupe.
En mai dernier, Nils Christian Bergene a annoncé sa décision de quitter ses fonctions de président et de membre du conseil de surveillance de Rubis. Prenant acte de sa démission, les membres du conseil de surveillance du distributeur de produits pétroliers et producteur d'énergie renouvelable avaient désigné Marc-Olivier Laurent en qualité de nouveau président avec effet immédiat.
Suite à la démission de Nils Christian Bergene, le 12 juin dernier, l'assemblée générale a ratifié la cooptation en qualité de membre du conseil de surveillance d'Antoine Sautenet pour la durée restant à courir du mandat de monsieur Bergene (soit à l'issue de l'assemblée générale ordinaire appelée à statuer sur les comptes de l'exercice 2026 qui se tiendra en 2027).
Les associés commandités de Rubis avaient annoncé la nomination à la gérance de Jean-Christian Bergeron et de Marc Jacquot comme gérants non commandités, en mars dernier. Ces nominations s'inscrivaient dans le cadre du processus de succession des fondateurs de Rubis, Gilles Gobin et Jacques Riou (dont le départ est prévu lors de l'assemblée générale de 2027).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés :
- Numéro un français de la distribution de GPL, avec des positions nationales de n° 1 ou dans la plupart de ses implantations , créé en 1990 ;
- Chiffre d’affaires de 6,6 Mds€ réalisé à 99 % dans la distribution d’énergie et les supports & services et, depuis l’acquisition en 2022 de Photosol, la production d’électricité renouvelable ;
- Présence internationale forte, équilibrée entre l’Afrique pour 38%, les Caraïbes pour 49% et l’Europe (France, Espagne et Portugal) ;
- Modèle d’affaires : volonté de devenir acteur majeur de la production d’électricité renouvelable en France financé par les excédents de trésorerie de l’activité de distribution d’énergie ;
- Capital éclaté mais non opéable, en raison de la présence d’associés commandités et gérants avec 2,28 % des actions (Gilles Gobin et Jacques Riou), le groupe Marcel Dassault étant 1 er actionnaire avec 5,71% des titres, Christian Bergene présidant le conseil de surveillance de 12 membres, Jacques Riou, Clarisse Gobin-Swiecznik étant gérante.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- faible exposition au cycle économique et décentralisation via les circuits courts et l’autonomie des managers,
- volontarisme dans le renouvelable avec un portefeuille de projets sécurisés de 1 GWc,
- déploiement de synergies entre les renouvelables et la distribution d’énergie,
- allègement des besoins en capitaux propres et en fonds de roulement par joint-venture pour le stockage de produits liquides (13,3 M€ de contribution au résultat net) ;
- Stratégie environnementale visant pour 2030 un recul de 30 % vs 2019 des émissions de CO2 :
- focalisée sur la prévention de la pollution des eaux et sols, la baisse des rejets, le dessalement de l’eau de mer de la raffinerie des Antilles, l’économie circulaire,
- intégrée au modèle économique : recours au PL comme énergie de transition en Afrique, promotion des énergies moins carbonées (gaz liquéfiés, biocarburant), diversification dans le renouvelable ;
- Visibilité des revenus et résultats opérationnels dans la distribution d’énergie (contrats liés aux variations du cours de brut) accrue par la durée -20 ans- des contrats de Photosol, facilitant la croissance externe active : prise de participation de 18,5 % dans Hydrogène de France (n° 1 mondial de l’électricité éolienne ou solaire associée à des piles à hydrogène), rachats du français Ener 5 (solarisation des sites industriels, bureaux et parkings) et de 10 projets solaires en Italie ;
- Structure financière maîtrisée : dette nette de 1,5 Md€ à fin juin, donnant un effet de levier de 2,1
Défis
- Sensibilité aux changes, notamment les monnaies africaines ;
- Evolution de la valorisation boursière, dopée en début d’année par l’intérêt du groupe Bolloré et de la famille Mollis, puis affectée par l’annonce de résultats semestriels décevants ;
- Résolution des difficultés en Kenya et au Nigéria, préjudiciables à la rentabilité su 1 er semestre ;
- Ambitions pour les installations photovoltaïques : portefeuille de projets sécurisés de plus de 2,5 GWc en 2025 & de 3,5 GWc en 2030, et contribution de - 10 % au bénéfice d’exploitation ;
- Après une stabilité du résultat d’exploitation et un repli de 4 % du bénéfice net au 1 er semestre, objectif 2024 d’un résultat brut d’exploitation de 725 à 775 M€ et d’une stabilité du bénéfice net, affecté par la 1 ère application de la global minimum tax ;
- Dividende de 2023 de 1,98 € et confirmation de la croissance future de la distribution.
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