* Un rythme de croissance inchangé depuis trois trimestres * La France résiste mieux que l'Allemagne * Rebond de la consommation décevant au regard du pouvoir d'achat * Une croissance tirée par les stocks des entreprises (Répétition avec graphique. Actualisé avec commentaires de Bruno Le Maire et d'économistes) par Yann Le Guernigou PARIS, 30 avril (Reuters) - La croissance de l'économie française est restée stable sur les trois premiers mois de 2019, affichant le même rythme de 0,3% qu'aux trimestres précédents à la faveur d'un rebond de la consommation qui reste néanmoins limité au regard des mesures prises par le gouvernement pour doper le pouvoir d'achat. Cette première estimation publiée mardi par l'Insee est conforme aux attentes des économistes interrogés par Reuters mais légèrement en deçà des anticipations de l'institut, qui tablait sur +0,4% dans sa dernière note de conjoncture. A l'heure où l'économie mondiale est plombée par le trou d'air du second semestre 2018, la France "s'en sort bien par rapport à ses partenaires européens", a déclaré sur France 2 le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. La croissance de la deuxième économie de la zone euro s'est de fait stabilisée depuis le printemps dernier alors que l'Allemagne a frôlé la récession fin 2018. Berlin vient en outre de revoir une deuxième fois nettement à la baisse ses prévisions pour 2019 , à 0,5% (après 1,0% dans un premier temps) contre 1,8% initialement prévu, là où Paris a révisé les siennes plus modestement (1,4% contre 1,7%). Malgré cet accès de faiblesse, la croissance de la zone euro aurait atteint 0,4% au premier trimestre, selon une première estimation publiée mardi par Eurostat . Matthew Pennill, économiste de Morgan Stanley, souligne dans une note la résistance de l'économie française : "A l'inverse d'autres pays de la zone euro, qui ont flirté avec la récession, l'économie française, plus orientée sur son marché intérieur, a simplement ralenti pour retrouver son rythme de croisière en tendance". Philippe Waechter, économiste d'Ostrum Asset Management, s'inquiète qu'elle n'accélère pas malgré l'accumulation des mesures favorables au pouvoir d'achat depuis l'automne (taxe d'habitation et cotisations sociales en baisse, primes de fin d'année exonérées de charges, heures supplémentaires défiscalisées et acompte de crédit d'impôt, pour 5,6 milliards, versé aux ménages en janvier). DES DÉPENSES EN BIENS POUSSIVES "Pour l’instant, les mesures mises en oeuvre par le gouvernement ne réussissent pas à aller au-delà et cela est préoccupant dans un contexte où la vive hausse du prix de l’essence est une menace pour le pouvoir d’achat qui pénaliserait la demande des consommateurs", estime-t-il. Dans le détail, la demande intérieure finale, traditionnel moteur de la croissance française, a contribué au PIB à hauteur de 0,3 point au 1er trimestre (contre +0,2 au 4e trimestre). La consommation des ménages, qui avait stagné au quatrième trimestre perturbé par la crise des "Gilets jaunes", est repartie, avec une hausse de 0,4% tirée par les services (+0,5%). Mais les mesures en faveur du pouvoir d'achat n'ont eu qu'un impact limité sur les dépenses en biens, en hausse de seulement 0,2% après leur recul de 0,6% au 4e trimestre 2018, même si les achats de biens fabriqués ont rebondi de 0,8% (après une baisse de 1,2%) grâce aux ventes de voitures. Les chiffres mensuels de la consommation en biens publiés en parallèle mardi par l'Insee montrent même un recul sur un an au premier trimestre, bien qu'il tienne surtout à des dépenses en énergie bien moindres du fait de la clémence de l'hiver. Dans ce contexte, le taux d'épargne des ménages, qui ne sera connu que le mois prochain, devrait avoir encore progressé fortement au premier trimestre après sa hausse de près d'un point fin 2018, sur fond de regain de craintes concernant le chômage. LES STOCKS DES ENTREPRISES EN HAUSSE A +0,4%, la consommation ne connaît qu'un rattrapage partiel sur le trimestre et la demande intérieure, avec une contribution au PIB du trimestre de +0,3 point, a été compensée par la hausse des importations, qui s'est traduite par une contribution négative de même ampleur du commerce extérieur, note Stéphane Colliac, économiste France de l'assureur crédit Euler Hermes. A partir de là, c'est l'accumulation des stocks des entreprises qui a assuré la croissance du trimestre, à hauteur de 0,3 point. "Les entreprises ont repris leur production peut-être de façon trop rapide en anticipant une demande qui n'est pas encore là, au risque de rétropédaler dans les mois qui viennent pour écouler leurs stocks", dit l'économiste. Un tel scénario donnerait un profil plus heurté à la croissance alors que, souligne Philippe Waechter, pour atteindre l’objectif de 1,4% sur l’année 2019 en moyenne, "il faudrait une croissance de 0,43% à chacun des trois trimestres restants." "C’est ambitieux", dit l'économiste. Le communiqué intégral sur le site de l'Insee: https://insee.fr/fr/statistiques/4132945 Le point sur la conjoncture française ECO/FR Les chiffres clés de l'économie http://tmsnrt.rs/2B7G9qP <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Le produit intérieur brut et ses composantes https://tmsnrt.rs/2Wcghnf ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^> (Édité par Yves Clarisse)
France-La hausse du pouvoir d'achat ne dope pas la croissance
information fournie par Reuters 30/04/2019 à 12:46
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