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Le florissant secteur du financement d'avions se fissure
information fournie par Reuters 07/11/2018 à 06:30

 (Répétition sans changement de la dépêche transmise mardi soir)
    par Anshuman Daga et Tim Hepher
    HONG KONG, 6 novembre (Reuters) - Des signes de
fléchissement apparaissent dans l'industrie florissante du
financement aéronautique car la hausse des taux d'intérêt et des
cours pétroliers associée à une concurrence féroce bouleversent
un secteur qui a connu un essor sans précédent et attiré un
déluge de capitaux chinois.
    De récentes conférences organisées à Hong Kong ont réuni
plus d'un millier de financiers, juristes et dirigeants de
compagnies aériennes pour faire le point sur un secteur qui pèse
pas moins de 280 milliards de dollars (245 milliards d'euros).
Mais les inquiétudes liées au resserrement monétaire des banques
centrales, à la guerre commerciale sino-américaine et aux
fluctuations des changes ont tempéré l'optimisme observé les
années précédentes.
    "Je pense que la fête est finie en termes de baisse des taux
d'intérêt", a déclaré Robert Martin, PDG de BOC Aviation
 2588.HK , le plus grand loueur d'avions coté d'Asie.
    Les acteurs les plus petits du secteur, qui, contrairement
aux plus gros, n'ont pas équilibré leurs besoins de financement
et leur passif, auront du mal à surmonter toute volatilité,
a-t-il estimé.
    Le renforcement du dollar  .DXY  et le renchérissement du
kérosène  LCOc1  contraignent les compagnies aériennes à
s'adapter, ce qui pourrait ramener davantage d'avions dans les
hangars des sociétés de crédit-bail, qui devront trouver preneur
ailleurs.
    Signe des turbulences à l'horizon, plusieurs compagnies
aériennes ont déjà abaissé leurs prévisions pour prendre en
compte les prix pétroliers plus élevés.
    Selon des sources, des sociétés de crédit-bail offrent
également aux compagnies aériennes des "vacances de location"
pour alléger leurs flux de trésorerie.
    En outre, certaines compagnies aériennes n'augmentent leur
trafic qu'en réduisant leurs tarifs, ce qui affectera tout le
secteur aérien sauf ceux qui affichent les coûts les plus bas, a
estimé Rob Morris, consultant en chef chez Flight Ascend.
    Selon Stuart Hatcher, directeur de l'exploitation du gérant
d'actifs IBA, "le marché est prêt pour le début d'une
correction. Il y a trop de signaux."
    "Lorsque les compagnies aériennes souffrent, les bailleurs
souffrent aussi", dit-il.
    
    LIQUIDITÉ ABONDANTE
    Le secteur est toutefois en meilleure santé que lors des
cycles précédents, soutenu par la consolidation aux Etats-Unis.
Les compagnies aériennes ont commencé à récupérer ces quatre
dernières années après des décennies de destruction de valeur,
selon l'Association du transport aérien international (IATA).
    Boeing  BA.N  estime que la demande de financement cette
année pour les livraisons d'avions de ligne neufs augmentera de
près de 7% cette année pour atteindre 139 milliards de dollars.
    Selon les bailleurs, la liquidité est abondante et les
tensions financières dans une région du monde peuvent être
compensées par la demande ailleurs. Les capitaux chinois
représentent environ 30% du financement déployé par les sociétés
de leasing au niveau mondial, contre 5% il y a neuf ans.
    Mais cette manne a réduit les rendements de la plupart des
acteurs de l'industrie et Goshawk Aviation - coentreprise du
conglomérat de Hong Kong NWS Holdings  0659.HK  et de Chow Tai
Fook Enterprises - assure ainsi que la situation ne sera pas
tenable très longtemps.
    Brian Cheng, directeur exécutif de NWS, qui a racheté cette
année Sky Aviation Leasing, basée à Dublin, a dit avoir vu des
offres de financement émanant d'entreprises prêtes à accepter un
retour sur investissement de 3% à 5%.
    "Les compagnies d'assurance ou les banques peuvent (accepter
ces taux) car leurs coûts d'emprunt sont très bas (...) mais
pour nous, il n'y a pas moyen de rivaliser avec ça", a-t-il dit.
    Ce contexte fait le lit des fusions et acquisitions
opportunistes. Le japonais Orix  8591.T  a conclu cette année un
accord à 2,2 milliards de dollars pour prendre 30% de la société
de crédit-bail Avolon Holdings. 
    Il incite aussi les plus petits acteurs chinois à se retirer
du marché. "C'est comme conduire sur l'autoroute. Tout le monde
appuie à fond sur l'accélérateur en ce moment. Personne ne va à
la station-service ou ne prend une pause. Tout le monde est à
plein régime mais il va devoir se passer quelque chose. Il y a
des voitures qui devront prendre la sortie", a commenté Brian
Cheng.

 (Dominique Rodriguez pour le service français)
 

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