PARIS, 5 décembre (Reuters) - Tensions à Nantes, Rennes, Bordeaux, forte participation à Marseille: le tour de France de la mobilisation ce jeudi en début d'après-midi à l'occasion du mouvement national contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. A NANTES (Loire-Atlantique), la police a fait état de "tirs tendus de feux d'artifice sur les policiers de la BAC" et de "la présence d'un groupe de black blocks parmi les manifestants". Les premières tensions étaient apparues vers midi au niveau de la préfecture, où les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles. La manifestation a rassemblé entre 19.000 personnes, selon les chiffres de la préfecture, et 25.000 selon les syndicats. "Les privilégiés ne sont pas dans la rue, mais dans les paradis fiscaux", pouvait-on lire sur une pancarte. Le réseau des transports en commun a été coupé dans le centre-ville et fonctionne à un rythme réduit dans les autres quartiers et communes de l'agglomération nantaise. Un "service minimum d'accueil" a été mis en place dans 111 écoles primaires publiques de la ville, où le taux de grévistes dépasse les 25%, selon la mairie de Nantes. A TOULOUSE (Haute-Garonne), où la manifestation est partie vers 14h00, aucun train, ni TER ni Intercités ne circule ce jeudi au départ et à l'arrivée en gare Matabiau. Le réseau des transports urbains est fortement perturbé. Environ 60% des services sont assurés sur le réseau de tram et de bus, selon la régie de transports Tisséo. Les lignes de métro, automatisées, fonctionnent normalement. Plusieurs vols sont également annulés au départ et à l’arrivée de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Dans les écoles, le syndicat Snuipp-FSU fait état de 89% d’enseignants grévistes et 320 écoles fermées sur 865 en Haute-Garonne. Le rectorat recense quelque 270 écoles fermées dans tout le département. Dans les collèges et les lycées, le Snes-FSU donnait dans la matinée le chiffre de 75% de grévistes, évoquant une "mobilisation historique". L’université de Toulouse Jean-Jaurès où le blocage a été voté en assemblée générale mercredi, est fermée pour la journée. Sciences Po Toulouse est également fermé jusqu’à vendredi midi. Dans le privé, des appels ont été lancés chez Airbus, Microturbo, Thalès, Liebherr, Latécoère ou encore Mecahers. "Au-delà de la problématique des retraites, les salariés de l’industrie sont inquiets. Des entreprises ferment ou sont rachetées et de plus en plus soumises à la finance", a commenté Xavier Pétrachi, délégué syndical CGT chez Airbus. A MARSEILLE (Bouches-du-Rhône), les opposants à la réforme ont enregistré une forte mobilisation. Plusieurs dizaines de milliers de personnes - 25.200 selon la préfecture, 150.000 selon les organisateurs - ont manifesté pendant plusieurs heures dans le calme jeudi matin. Ouvert par un cortège de taxis en grève et derrière une banderole "Retrait du projet de retraite par points du gouvernement" signée par la CGT, FO, FSU, Solidaires, la CFE-CGC, l’Unef, le Syndicat des avocats de France et la Fédération syndicale étudiante, le défilé est parti du Vieux-Port pour rejoindre la porte d’Aix. "La réforme des retraites catalyse toutes les colères contre la politique de ce gouvernement", a déclaré à Reuters Olivier Mateu, secrétaire général départemental CGT des Bouches-du-Rhône. "Aujourd’hui, c’est le patronat et le gouvernement qui portent la responsabilité de ce conflit." La SNCF, le personnel hospitalier, des sapeurs-pompiers, les transports, les employés de la filière portuaire comme les dockers, ceux de la pétrochimie mais aussi des "Gilets jaunes" étaient massivement présents dans le défilé tout comme les syndicats enseignants et des représentants de partis de gauche. Le chef de file de La France insoumise (LFI) et député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon a salué "le début d'un mouvement social de large intensité" et appelé "le mouvement à s’inscrire dans la durée". A RENNES (Ille-et-Vilaine), la manifestation a réuni 13.000 personnes selon la police et plus de 15.000 selon Force ouvrière en milieu de journée dans le centre-ville, avec à leur tête plusieurs centaines d'étudiants et une cinquantaine de jeunes gens cagoulés et portant lunettes et casques blancs. "La Sécu, les retraites, les statuts de la fonction publique: tous les fondements de la République française depuis la fin de la guerre sont attaqués", a déclaré à Reuters Jérôme Pepion, 46 ans, éducateur spécialisé à Rennes, vêtu d'un gilet jaune. Des feux de poubelles ont été allumés dans le centre-ville en fin de parcours et plusieurs vitrines de commerces ont été vandalisées par des petits groupes de manifestants cagoulés, entraînant des heurts avec les forces de l'ordre qui les ont repoussés avec des tirs de grenades lacrymogènes et des canons à eau. Dans les HAUTS-DE-FRANCE, plusieurs cortèges rassemblant entre 1.000 et 2.000 personnes selon des sources policières et syndicales ont rassemblé des manifestants à Calais, Douai, Arras et Valenciennes notamment, avant la manifestation régionale organisée en milieu d'après-midi à Lille. Dans la matinée, quelques barrages filtrants et opération escargot ont ralenti la circulation sur les principaux axes routiers de la région. Les rares bus en circulation étaient peu remplis à Lille dans la matinée, ce qui suggère qu'un grand nombre de salariés ont anticipé les perturbations. Des tensions ont également été signalées à BORDEAUX, tandis qu'à ORLÉANS (Loiret) pompiers et policiers figuraient en bonne place dans un cortège de quelque 10.000 manifestants dans le centre-ville qui était totalement bloqué. Les manifestants étaient plus de 12.000 à Tours (Indre-et-Loire) (Guillaume Frouin, Johanna Decorse, Marc Leras, Pierre-Henri Allain, Pierre Savary, Mourad Guichard, édité par la rédaction de Paris)
Retraites-Tensions à Nantes, Bordeaux, Rennes, forte mobilisation à Marseille
information fournie par Reuters 05/12/2019 à 15:00
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