Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

REPORTAGE-A Paris, une "réserve virtuelle" pour découvrir la faune sauvage
information fournie par Reuters 04/03/2019 à 23:10

 (Bien lire Galitt Kenan (non Kennan) au §10)
    * Six films pour visiter la "première réserve virtuelle au
monde"
    * Voir les animaux sauvages sans voyager ni devoir les
enfermer
    * Une démarche "éthique, éducative et écologique"-Jane
Goodall
    * LVMH veut faire du Jardin d'Acclimatation le 3e parc
français

    par Tangi Salaün
    PARIS, 4 mars (Reuters) - Partir à la rencontre de la faune
sauvage pendant un safari en Afrique, une croisière en Arctique,
une expédition au plus profond de la forêt amazonienne ou sous
les mers, le tout sans quitter ou presque son canapé: c'est le
voyage insolite auquel le Jardin d'Acclimatation, à Paris,
convie depuis quelques jours ses visiteurs.
    Avec sa nouvelle attraction vedette, les films de "The Wild
Immersion", combinant prouesses de la réalité virtuelle et des
technologies immersives, le groupe de luxe LVMH, concessionnaire
majoritaire du parc de loisirs de l'ouest parisien, propose au
public de se laisser transporter dans la "première réserve
virtuelle au monde".
    Le voyage se veut à la fois ludique, grâce notamment aux
caméras à 360 degrés qui permettent de plonger au coeur de la
vie animale, mais surtout écologique, en proposant un "tour du
monde sans empreinte carbone" pour observer au plus près les
espèces animales les plus emblématiques sans avoir besoin de les
enfermer dans un zoo ou un aquarium.
    "L'objectif, c'est de téléporter les gens dans la nature
pour les sensibiliser à l'enjeu de la préservation de la
biodiversité", souligne Adrien Moisson, le fondateur de "The
Wild Immersion".
    En 2014, ce vétérinaire de formation a tiré un trait sur une
carrière dans la publicité pour se "reconnecter à la nature" et
partager avec le grand public sa "prise de conscience de la
nécessité de protéger la planète".
    Les animaux ne lui en ont pas toujours été reconnaissants, à
l'image de cette caméra dévorée par un lion dès le premier jour
de tournage (dont les images "posthumes" figurent dans un des
films), et une autre écrasée par un éléphant le lendemain. "Je
me suis dit qu'on n'allait jamais y arriver", sourit a
posteriori Adrien Moisson.
    Et pourtant: après plus d'un an de tournage avec 200 espèces
aux quatre coins du monde, il présente une première série de six
films d'une douzaine de minutes amenant les spectateurs à la
rencontre des animaux sauvages, dont beaucoup sont aujourd'hui
menacés d'extinction.
    
    AIMER LES ANIMAUX DANS LEUR MILIEU NATUREL
    Un voyage souvent spectaculaire, parfois enchanteur, et qui
se veut toujours "positif". "Il faut que les gens aiment la
nature et les animaux dans leur milieu naturel", insiste Adrien
Moisson.
    Ce credo, c'est aussi celui de l'ONG environnementale Jane
Goodall Institute (JGI), partenaire de "The Wild Immersion" dans
ce projet.
    "L'enjeu, c'est de sensibiliser les gens à la protection des
animaux sauvages mais aussi de leur habitat", explique Galitt
Kenan, directrice en France de l'organisation fondée par la
célèbre primatologue britannique Jane Goodall, qui se bat depuis
cinquante ans pour protéger les chimpanzés en Afrique.
    "C'est une démarche éthique, éducative et respectueuse de
l'environnement", insiste-t-elle.
    A partir du mois d'avril, le JGI organisera des ateliers
pédagogiques au Jardin d'Acclimatation, inspirés de son
programme éducatif "Roots & Shoots" ("Racines et Pousses"),
auquel participent depuis près de 30 ans des milliers de jeunes
dans le monde entier.
    Cet engagement réjouit Marc-Antoine Jamet, président du
Jardin d'Acclimatation et secrétaire général du groupe de luxe
LVMH  LVMH.PA , qui y voit une forme de retour aux sources pour
le Jardin, plus de 150 ans après sa création.
    L'objectif du parc ouvert en 1860 à l'entrée du Bois de
Boulogne était à l'époque d'"acclimater" les espèces exotiques
en les présentant dans un cadre "naturel", par opposition aux
cages nues dans lesquelles les animaux étaient jusqu'alors
présentés au public, par exemple, pour les Parisiens, à la
ménagerie du Jardin des Plantes.
    
    FAIRE RIMER ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIE
    "A l'époque du Second Empire, on pensait qu'un arbre, un peu
de sable et un point d'eau suffisaient à reconstituer un milieu
naturel", rappelle Marc-Antoine Jamet. "L'acclimatation moderne,
aujourd'hui, c'est laisser les animaux dans leur milieu."
    "The Wild Immersion" s'inscrit ainsi dans le prolongement
des importants travaux de réaménagement menés en 2017 dans le
parc, où il n'y a désormais plus d'animaux sauvages enfermés,
mais seulement quelques paons et autres volatiles libres de
déambuler sur les pelouses.
    Le Jardin se targue aussi d'avoir réduit sa production de
gaz à effet de serre de 50% et sa consommation d'énergies
fossiles de 20%, tout en rendant davantage de terrain à la
nature en replantant des milliers d'arbres et arbustes.
    "Cette nouvelle attraction répond à une demande de la Mairie
de Paris (propriétaire du parc, NDLR), qui nous avait demandé
lors de la rénovation d'introduire plus de technologie et plus
d'écologie", souligne Marc-Antoine Jamet.
    Pour LVMH, qui en est concessionnaire à 80% (les 20% restant
allant à la Compagnie des Alpes), l'enjeu est aussi économique,
puisqu'avec les films projetés au Palais d'Hiver, végétalisé
pour l'occasion, mais aussi d'autres attractions moins
"météo-dépendantes", le Jardin a pour objectif d'attirer à terme
trois millions de visiteurs par an, soit un million de plus que
l'an dernier.
    Un tel résultat lui permettrait de monter sur la troisième
marche du podium des parcs d'attraction français, pour laquelle
il est en concurrence avec le Futuroscope de Poitiers et le Puy
du Fou, derrière les inamovibles Disneyland et Parc Astérix,
souligne son président.
    Et de démontrer ainsi que protection de la planète et
développement économique ne sont pas forcément incompatibles.   

 (Edité par Marc Joanny)

Valeurs associées

734.90 EUR Euronext Paris +0.07%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.