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Renault remplace temporairement Ghosn, inquiétude sur l'alliance
information fournie par Reuters 20/11/2018 à 22:40

    * Carlos Ghosn incarcéré au Japon pour le 2e jour
    * Un tandem Lagayette-Bolloré assurera l'intérim chez
Renault
    * Le conseil ne va pas jusqu'à priver Ghosn de ses fonctions
de
PDG
    * L'enquête de Nissan s'élargit à l'alliance-sources
    * Le dossier prend une tournure politique en France et au
Japon

 (Actualisé avec communiqué Renault à l'issue du conseil)
    par Gilles Guillaume et Laurence Frost
    PARIS/TOKYO, 20 novembre (Reuters) - Renault  RENA.PA  a
confié mardi soir les rênes du groupe au losange à un tandem
composé de l'administrateur référent Philippe Lagayette, qui
assurera la présidence du conseil d'administration, et du
directeur général adjoint Thierry Bolloré, promu directeur
général délégué.
    Le conseil d'administration du constructeur automobile,
ébranlé par l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon, n'a en
revanche pas voulu destituer officiellement ce dernier de ses
fonctions de PDG.
    "A ce stade, le conseil n'est pas en mesure de se prononcer
sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités
judiciaires japonaises à l'encontre de M. Ghosn. M. Ghosn,
temporairement empêché, demeure Président-Directeur général", a
déclaré Renault dans un communiqué.
    S'il reste PDG, Carlos Ghosn, arrêté lundi au Japon sur des
accusations de fraude fiscale et d'utilisation à des fins
personnelles de fonds de Nissan et qui pourrait rester incarcéré
près de trois semaines, ne peut plus présider le conseil, une
tâche que Renault a donc confiée à Philippe Lagayette.
    Les administrateurs ont également nommé, à titre provisoire
là encore, Thierry Bolloré au poste de directeur général
délégué. "Il exercera à ce titre la direction exécutive du
groupe, disposant ainsi des mêmes pouvoirs que M. Ghosn", a
expliqué Renault.
    
    L'ALLIANCE RESTE LA PRIORITÉ DE RENAULT
    Nissan  7201.T , partenaire de Renault au sein de l'alliance
Renault-Nissan-Mitsubishi, a provoqué un coup de tonnerre lundi
en annonçant son intention d'évincer Carlos Ghosn de son poste
de président. Mitsubishi  7211.T , troisième partenaire de
l'alliance franco-japonaise, lui a emboîté le pas, tout en
estimant que l'alliance serait difficile à gérer sans Carlos
Ghosn.  
    Le conseil d'administration de Nissan doit se réunir jeudi
pour statuer sur le sort de son président, et celui de
Mitsubishi la semaine prochaine. 
    "Le conseil (de Renault) partage le soutien exprimé par la
direction de Nissan au développement de l'alliance
Renault-Nissan-Mitsubishi, qui reste la priorité du groupe", a
ajouté Renault dans son communiqué.
    Mais le renforcement de l'alliance, déjà fragilisée par
l'arrestation de son architecte, risque de se heurter aux
conclusions de l'enquête de Nissan.
    Selon trois sources au fait du dossier, les investigations
du groupe japonais sur des malversations présumées de son
président se sont en effet élargies pour inclure la structure
néerlandaise Renault-Nissan BV, qui supervise les activités de
l'alliance, signe que Nissan pourrait chercher de nouveau à
réduire l'influence de son actionnaire français sur leur
partenariat automobile.  
    Les accusations de Nissan et l'irruption des attaques en
règle du directeur général du groupe japonais contre le règne de
Carlos Ghosn, alimentent des craintes sur l'état des relations
entre Renault et Nissan, et sur l'avenir de leur alliance
scellée trois ans après l'entrée du groupe au losange au capital
du constructeur japonais en 1999.
    Dans son communiqué de mardi, soir, Renault demande
d'ailleurs à Nissan "sur le fondement des principes de
transparence, de confiance et de respect mutuel de la Charte de
l'Alliance, de lui transmettre l'ensemble des informations en sa
possession" sur les enquêtes en cours.
    Les doutes apparus sur la solidité de l'alliance ont
entraîné une chute de plus de 8% du titre Renault à la Bourse de
Paris lundi.   Ce recul s'est poursuivi mardi,
l'action du groupe français perdant encore 1,19%.
    
    ENTRETIEN ENTRE LE MAIRE ET SON HOMOLOGUE JAPONAIS
    L'affaire Ghosn a aussi pris une tournure politique avec les
interventions du ministre français de l'Economie, Bruno Le
Maire, et de son homologue japonais, Hiroshige Seko, qui ont
réaffirmé dans un communiqué commun "leur important soutien" à
l'alliance.
    Bruno Le Maire a toutefois reconnu que chez Renault, Carlos
Ghosn devait s'effacer au profit d'une direction intérimaire,
sans aller toutefois jusqu'à réclamer son départ.
    Carlos Ghosn "n'est de fait plus en état de diriger le
groupe", a-t-il dit en début de journée sur Franceinfo. "En
revanche, nous n'allons pas demander le départ formel de M.
Ghosn du conseil d'administration pour une raison qui est
simple: nous n'avons pas de preuve et nous sommes dans un Etat
de droit."
    L'Etat français est le premier actionnaire de Renault avec
15,01% du capital.
    Interrogé sur un éventuel volet français de l'affaire, Bruno
Le Maire a précisé qu'il n'y avait "rien de particulier à
signaler" sur la situation fiscale du PDG de Renault et de
Renault-Nissan en France.
    Cette crise majeure intervient alors que l'alliance a lancé
fin 2017 un tout nouveau plan stratégique visant à renforcer la
complémentarité et accélérer les synergies entre les trois
constructeurs. L'objectif affiché est de porter les ventes à 14
millions de véhicules en 2022.  
    Un cadre dirigeant au siège de Nissan a déclaré à Reuters,
sous couvert d'anonymat, craindre que le processus de décision
ne soit freiné en l'absence de Carlos Ghosn, qui incarnait
l'alliance et assurait sa cohésion.
    La tempête survient également à un moment crucial pour une
industrie automobile engagée dans une course de vitesse pour
accélérer l'électrification de ses modèles afin de répondre aux
futures normes d'émission et confrontée à des vents contraires
en Chine, premier marché mondial du secteur.
    La CFE-CGC, premier syndicat de Renault, a publié lundi soir
un tract pour exprimer sa préoccupation, demandant à la
direction de Renault "de mettre tout en oeuvre afin que soient
préservés les intérêts du groupe Renault et de l'alliance".
    "Les liens tissés en 19 ans sont tels qu'un retour en
arrière ne serait pas sans conséquences pour chacun des
constructeurs", a prévenu de son côté le syndicat Force
ouvrière.

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19/11-Nissan veut évincer Ghosn, l'action Renault chute   
 
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 (Avec Chang-Ran Kim à Tokyo, Myriam Rivet à Paris, édité par
Pascale Denis et Marc Angrand)
 

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