(AOF) - Au premier trimestre 2024-2025, Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d’affaires de 217 millions d’euros, en baisse de 15,6% en organique. En données publiées, le chiffre d’affaires a reculé de 15,7%, incluant un effet négatif des devises de - 0,1%, principalement lié à l’évolution du renminbi chinois. Les ventes de la région Amériques demeurent en forte baisse dans le sillage de la poursuite des efforts de déstockage. De son côté, la région APAC affiche un léger recul, affectée d’une part par une base de comparaison élevée et un marché atone en Chine.
Elle est affectée d'autre part une détérioration de la consommation en Asie du Sud-Est.
Malgré la forte baisse de ses résultats en 2023-2024, Rémy Cointreau a maintenu une avance sur son plan stratégique à 10 ans.
L'année 2024-2025 s'inscrit comme une année de transition qui permettra notamment de finaliser l'ajustement des stocks dans la région Amériques et de reprendre, à partir de 2025-26, la trajectoire fixée à l'horizon 2029-30 : une croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires de "high single-digit" en organique ; une amélioration organique progressive de la marge opérationnelle courante.
Dans un environnement complexe et marqué par une visibilité limitée sur ses principaux marchés, Rémy Cointreau anticipe une reprise graduelle de son activité au cours de l'année 2024-2025, avec un premier semestre affecté par la poursuite des ajustements de stocks dans la région Amériques compte tenu de l'évolution encore négative des dépletions; par une base de comparaison élevée pour la région APAC (chiffre d'affaires en progression de plus de +55% au premier semestre 2023-24 par rapport à 2019-20); et par une consommation en demi-teinte au sein de la région EMEA.
Dans ce contexte, Rémy Cointreau est "déterminé à protéger sa rentabilité grâce à un contrôle rigoureux de ses coûts et à la mise en œuvre de sa stratégie de valeur, tout en poursuivant ses investissements afin de préparer la croissance de demain".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Groupe de spiritueux né en 1703, avec 12 marques mondiales -Remy Martin et Louis XIII pour les cognacs, diversifié dans les liqueurs et spiritueux avec Cointreau et Metaxa pour les spiritueux, Mount Gay pour le rhum, The Botanis pour le gin et, pour le whisky, Bruichladdich, Port Charlotte, Ocformore, Westlan et Hautes Glaces ;
- Ventes de 1,55 Md€ réparties entre 2 divisions –le cognac pour 71 %, les liqueurs et spiritueux pour 27 % ;
- Positionnement international, les Etats-Unis, étant 1er marché du groupe (50% des ventes dans les Amériques), devant l’Asie-Pacifique (33%) et le reste du monde ;
- Modèle d'affaires : devenir numéro 1 mondial des spiritueux d’exception et contrôler le circuit de distribution (85 % des ventes), afin de maîtriser les prix de vente des spiritueux d’exception, au prix unitaire supérieur à 50 $ ;
- Capital contrôlé par les familles fondatrices (55 % des actions et 70 % des droits de vote), Eric Vallat étant directeur général et Marie-Amélie de Leusse président du conseil d’administration de 15 membres ;
- Bilan solide, avec une dette nette notée A de 536 M€ donnant un effet de levier de 0,84.
Enjeux
- Stratégie 2029/30 visant à devenir le n° 1 mondial des spiritueux d’exception :
- part des spiritueux d’exception portée à 65 % des ventes la part des spiritueux
- marge brute de 72 % et marge opérationnelle de 33 % ;
- Stratégie environnementale « Exception durable 2025 » visant le nez zéro en 2050 et validée par le SBTi :
- d’ici 2025, identification de toutes les variétés résistantes au climat et éco-conception des bouteilles,
- d’ici 2030, formation de tous les partenaires agricoles à l’agroécologie, recours intégral aux énergies renouvelables et réduction de moitié des émissions de CO2 par bouteille ;
- L’importance des stocks, d’une valeur supérieure à la capitalisation boursière, offre un support à la baisse des titres ;
- Diversification dans la parfumerie de luxe avec Maison Psyché ;
- Poursuite de la remontée de l’activité des liqueurs et spiritueux, 3 fois moins margée que celle du cognac qui contribue à 94 % du bénéfice opérationnel.
Défis
- Forte saisonnalité des ventes, d’où un exercice décalé au 31 mars ;
- Inflation des coûts de production compensée par les hausses de prix et les économies de coûts ;
- Impact négatif des devises sur les revenus (de 50 à 60 M€) et sur le résultat opérationnel (de 10 à 15 M€) pour l’exercice en cours ;
- Incertitudes sur la confirmation de la reprise des ventes en Chine ;
- Avertissement en octobre 2023; recul anticipé du chiffre d'affaires compris entre 15% et 20% en organique et baisse maîtrisée de la marge opérationnelle courante en organique ;
- Dividende 2021/22 de 3 € dont 1 € de dividende exceptionnel au titre des résultats records.
En savoir plus sur le secteur Agroalimentaire
Des prix de l'énergie qui flambent et un appel à l'aide
Dans le passé, l'énergie représentait un coût fixe de 3% du chiffre d'affaires. Cette année, ce pourcentage grimpe à 5% voire à 7% pour les TPE-PME, selon l'Ania (Association nationale des industries alimentaires. Les professionnels sont très inquiets car jusqu'à fin 2022 ils bénéficient généralement de couvertures pour amortir ces augmentations. Or elles ne sont pas reconduites pour 2023 et après. Par conséquent, 25 des principales organisations interprofessionnelles (Intercéréales, Inaporc, Semae, etc.) appellent l'Etat au secours face à l'érosion de leurs marges et de leur capacité d'investissement.
L'Etat a proposé plusieurs dispositifs, dont un " amortisseur électricité ", qui sont jugés insuffisants. Les organisations déplorent également l'échec des négociations européennes pour aboutir à un bouclier tarifaire permettant d'éviter les distorsions de concurrence. L'agriculture et l'agroalimentaire demandent un prix plafond maximum à 180 €/MWh alors que de nombreuses entreprises achètent à des prix supérieurs à 500€/MWh sur le marché français.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer