ALGER, 1er novembre (Reuters) - Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Algérie pour un référendum constitutionnel voulu par le président Abdelmadjid Tebboune et par l'armée afin de répondre à la vague de contestation qui traverse le pays depuis l'année dernière.
Ce scrutin est présenté comme un test tant pour le chef de l'Etat que pour le mouvement populaire Hirak qui est parvenu à mobiliser des centaines de milliers d'Algériens aspirant à de profondes réformes et qui, dans l'ensemble, rejettent la consultation de dimanche.
Hospitalisé en Allemagne depuis la semaine dernière, Abdelmadjid Tebboune espère une participation massive susceptible d'assoire sa légitimité contestée par la rue.
Dans un communiqué publié samedi à l'occasion des commémorations du déclenchement de la guerre d'indépendance, Abdelmadjid Tebboune a une nouvelle fois appelé ses compatriotes à se rendre aux urnes.
Dimanche matin, pourtant, l'enthousiasme ne transparaissait pas dans les rues d'Alger.
"Ça ne sert à rien d'aller voter, cette constitution ne va rien changer" , a commenté Hassan Rabia, un chauffeur de bus âgé de 30 ans attablée avec deux amis dans un café du centre de la capitale du pays.
Selon Abdelmadjid Tebboune, la réforme constitutionnelle est une réponse aux revendications du Hirak qui a contribué à chasser du pouvoir l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.
Pour l'opposition, cette réforme n'atteint pas les objectifs du Hirak qui réclame avant tout le remplacement d'une caste politique au pouvoir depuis l'indépendance, la fin des interférences de l'armée dans la vie publique et celle de la corruption.
La nouvelle constitution prévoit notamment de fixer une limite au nombre de mandats présidentiels et l'extension des prérogatives du Parlement et du judiciaire.
(Hamid Ould Ahmed et Lamine Chikhi; version française Nicolas Delame)
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