
Raphaël LLorca, expert associé à la Fondation Jean Jaurès. (© Mathieu Delmestre)
Raphael Llorca est co-directeur de l’Observatoire «Marques, imaginaires de consommation et politique» à la Fondation Jean Jaurès, a accordé un entretien au Revenu.
Diplômé de l’ESCP Europe et de la Sorbonne en histoire contemporaine, il a effectué quatre années de doctorat en linguistique argumentative à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est l’auteur, aux éditions de l’Aube-Fondation Jean Jaurès, de «La Marque Macron» et «Les Nouveaux Masques de l’extrême droite».
Dans votre dernier livre, vous soulignez que le «roman national est en panne» et que, dans ce «vide» laissé par les politiques, les «marques se sont engouffrées». Que voulez-vous dire ?
Raphaël LLorca :
Le roman national est la narration romancée qu’une nation se fait d’elle-même. C’est une notion qui a une dimension imaginaire, mais aussi unificatrice. Elle pose la problématique de l’horizon commun auquel un pays se destine. Dans l’enquête menée par la Fondation Jean Jaurès et l’Institut de sondages Ifop, à la question «Qui aujourd’hui raconte la France ?», les Français ont répondu majoritairement «personne» ! C’est la marque incontestable d’un déficit de conteurs nationaux, mais aussi du déclin symbolique des politiques, puisqu’ils arrivent en bas du classement, alors que porter ce «roman national» fait partie de leurs fonctions. Les politiques sont passés du statut de «conteurs» à celui de «compteurs», guidés par des tableaux Excel plutôt que par des grands récits.
Or, dans ce vide, se met en place une nouvelle géographie
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