Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Quelle reprise possible pour l’économie ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 02/04/2020 à 09:05

La prudence reste de mise et il faut espérer que les Etats-Unis mettent en place de réelles mesures afin d'enrayer l'épidémie sur leur territoire. (Crédits photo : Adobe Stock)

La prudence reste de mise et il faut espérer que les Etats-Unis mettent en place de réelles mesures afin d'enrayer l'épidémie sur leur territoire. (Crédits photo : Adobe Stock)

Alors que la crise du coronavirus poursuit son cours et met en péril l'économie mondiale, les investisseurs viennent à se demander quelle forme prendra la reprise une fois la récession terminée, voire si elle aura lieu. Plusieurs scénarios sont possibles et certaines sociétés de gestion ont d'ores et déjà communiqué sur leur pronostic. Un conseil : révisez bien votre alphabet.

Ces deux dernières semaines, les banques centrales ont dégainé des mesures exceptionnelles pour tenter d'amortir les effets dévastateurs du coronavirus sur l'économie mondiale. Face à l'urgence, la FED et la BCE ont notamment allongé des centaines de milliards de dollars (ou d'euros) dans de larges programmes de rachats d'actifs. Une attitude qui rappelle le « whatever it takes » de Mario Draghi en 2012. Cette action massive des banques centrales rassure les gérants d'actifs qui y voient la volonté de soutenir l'économie et la croissance coûte que coûte. Si elles portent leurs fruits, ces mesures devraient favoriser la reprise mais dans quelle mesure ?

Reprise économique en « V », « L », « J » … ?

Nadine Trémollières, Directrice de Primonial Portfolio Solutions, anticipe trois alternatives possibles. D'abord, un rebond en forme de « V ». Si tel était le cas, « les entreprises devraient retrouver rapidement leurs niveaux d'activité », après la chute brutale de l'économie que le monde vit actuellement. Ceci, notamment dans « les secteurs des biens de consommation, de la santé, des loisirs, des transports et de la construction », explique-t-elle.

Mais Nadine Trémollières envisage également un scénario plus noir, à savoir un rebond en forme de «L». Dans ce cas de figure, l'activité restera très faible « du fait notamment des fermetures de frontières, du ralentissement des échanges de biens et de personnes, et impactera de nombreux secteurs économiques».

Enfin, la Directrice de Primonial Portfolio Solutions émet également la possibilité que se produise un rebond en forme de « Racine Carrée ». « Dans ce scénario, l'économie pourrait rebondir rapidement mais sans récupérer l'intégralité de la croissance passée et cela viendrait affecter beaucoup de secteurs (la construction, l'automobile…) », prévient l'experte. D'après elle, ces secteurs ne retrouveraient alors que 70 à 75 % de leur niveau d'avant crise.

Du côté d'Edmond de Rothschild AM, on croit aussi à une reprise rapide de l'économie grâce à l'interventionnisme des banques centrales. « La BCE a rapidement changé de braquet dans ce contexte, en débloquant 750 milliards d'euros. Non seulement les mesures prises permettront d'éviter beaucoup de faillites à court terme mais elles devraient aussi accélérer la reprise quand l'économie sortira du confinement », prévoit l'équipe de gestion.

Un avis que partage Bruno Cavalier, Chef Economiste chez ODDO BHF : «Si le crédit ne fait pas défaut, il y a de bonnes chances que le retour à la normale puisse se faire sans trop de délai, une fois bien entendu que la crise sanitaire sera sous contrôle.» Optimiste quant à l'évolution de la situation, il explique que dans l'histoire économique moderne, «le deuxième trimestre 1968 est le pire moment qu'ait connu l'économie française, le PIB réel se contractant de 5.3% sur un trimestre». Et Bruno Cavalier tient à rappeler « qu'une fois la grève finie, il y eut un fort rebond de l'activité ». C'est la raison pour laquelle « ce schéma en « V » est un argument puissant pour ne pas limiter le soutien que la puissance publique doit apporter au secteur privé », insiste-t-il, confiant dans la reprise de l'économie mondiale.

Chez Dorval AM, les experts se projettent sur un autre scénario. Dans un récent communiqué, l'économiste de la société, François-Xavier Chauchat, admet qu'il « est légitime de s'interroger sur ce qu'il adviendra de l'économie et des entreprises, après ce séisme sanitaire ». Mais il précise « qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur d'une dette publique plus importante ». Au contraire, la société affiliée de Natixis estime justement que « le choc économique sera absorbé in fine par les banques centrales ». François-Xavier Chauchat privilégie ainsi « le scénario d'une courbe en « J » assez lente pour l'économie mondiale, avec une courbe qui pourrait davantage ressembler à un « V » pour les marchés financiers ».

Manque de visibilité et pessimisme

Ces prévisions témoignent de la confiance qu'ont certains gérants d'actifs dans la reprise possible de l'économie, une fois que la crise sanitaire maîtrisée. Mais quelques-uns voient l'avenir d'un autre œil.

A commencer par Sycomore AM. Dans ce contexte de forte volatilité des marchés et de récession généralisée, la société de gestion n'anticipe pas encore de rebond, craignant de nouvelles vagues de contamination. A rebours des stratégistes qui prévoient une courbe en forme de « V », le gérant Stanislas de Bailliencourt pense que nous serions actuellement « engagés dans une période troublée de plusieurs mois ».

Ce pessimisme caractérise également la vision de DNCA Finance. Le Directeur de la Gestion, Jean-Charles Mériaux, estime dans une note que « la durée de la crise sanitaire déterminera l'ampleur de la récession», en précisant que « des répliques sont possibles». Autant dire que, d'après lui, l'heure n'est pas à la reprise. Jean-Charles Mériaux, défensif, insiste en disant que « les chaînes de production ont été largement cassées », et «qu'il faudra du temps pour revenir à la situation qui prévalait avant la pandémie». L'équipe de gestion voit donc la crise s'étaler dans la durée et n'anticipe pas encore un potentiel rebond, malgré le soutien rapide et puissant des gouvernements et des banques centrales.

Même son de cloche à La Financière de l'Echiquier. Dans une note publiée il y a quelques jours, la société de gestion fait part de son anxiété. Elle craint « que la situation sanitaire se détériore davantage au cœur de l'économie mondiale, c'est-à-dire aux Etats-Unis, dont la gouvernance face à cette crise commence à montrer ses limites ». En somme, elle explique qu'elle n'anticipe aucun rebond de l'économie à l'heure actuelle puisque selon ses mots « l'économie mondiale est en chute libre, et si de nombreux parachutes ont été déployés et ralentissent sa descente, nous n'avons encore aucune idée ni de l'altitude qui nous sépare du sol, ni de la vitesse de la descente. »

Enfin, les équipes de Carmignac Gestion se montrent plutôt prudentes, malgré l'action des banques centrales. La société de gestion parisienne ne semble effectivement pas prête à envisager un rebond de sitôt. «Nous faisons l'hypothèse que les banques centrales fourniront les liquidités nécessaires ; et que les gouvernements devraient parvenir à éviter un effet de cascade de faillites qui conduirait à une récession profonde et durable », commente-t-elle dans un communiqué publié récemment. Malgré tout, «le risque d'un scénario plus sombre reste plausible». Carmignac Gestion estime «qu'il est trop tôt pour un renversement de tendance » puisque d'après elle, la situation sanitaire va probablement se détériorer aux États-Unis et «les marchés ne semblent pas avoir intégré un blocage quasi complet de l'économie pendant plusieurs mois».

La prudence reste donc de mise et il faut espérer que les Etats-Unis mettent en place de réelles mesures afin d'enrayer l'épidémie sur leur territoire. Même si d'un point de vue économique, la FED a pris les devants. A priori, les banques centrales continueront de soutenir l'économie en sortant l'artillerie lourde, dans l'attente d'une reprise, quelle que soit sa forme.

1 commentaire

  • 02 avril 09:20

    En gros personne ne sait quand la chute s'arretera ou quand l'activité repartira...donc vos experts ne nous apprennent RIEN, à part qu'ils savent pas grand chose...


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.