Puma, Adidas et JD Sports reculent après l'avertissement de Nike (actualisé)

information fournie par Reuters •22/03/2024 à 11:24

(actualisé avec cours et commentaires d'analystes)

Les équipementiers sportifs et les distributeurs d'articles de sport en Europe souffrent vendredi en Bourse au lendemain de l'avertissement de Nike

NKE.N sur son chiffre d'affaires pour le premier semestre de l'exercice fiscal 2025, désormais attendu en repli.

Dans les Bourses européennes, vers 10h10 GMT, les concurrents de Nike, Puma PUMG.DE et Adidas ADSGn.DE , cèdent respectivement 1,38% et 0,83%, tandis que le distributeur britannique JD Sports JD.L abandonne 3,843% alors que Foot Locker FL.N est indiqué en baisse de 1,7% en avant-Bourse à Wall Street.

Au même moment, l'indice paneuropéen Stoxx 600 grignote 0,13% à 510,43 points.

L'action Nike, elle, devrait ouvrir vendredi en repli de 6,3% à Wall Street alors que les contrats à terme préfigurent une hausse de 0,08% pour le Dow Jones .DJI , de 0,12% pour le Standard & Poor's 500 .SPX et de 0,15% pour le Nasdaq .IXIC .

Jefferies, qui est à "conserver" sur Nike avec un objectif de cours de 100 dollars, a estimé que le groupe était en "transition" et considère que les changements opérés par l'équipementier traduisent une indécision stratégique.

Piper Sandler, qui est à "neutre" sur Nike avec un objectif de cours à 98 dollars, souligne que l'accent mis sur l'innovation, même si c'est bénéfique à long terme pour la marque, va peser sur ses ventes à court terme.

RBC Capital Markets, dont le conseil sur Nike est à "performance en ligne avec le secteur" avec un objectif de cours à 100 dollars, considère que la dynamique est plus forte chez Adidas car les faibles perspectives de revenus pour l'exercice 2025 laissent "peu de choses à jouer" en 2024.

CHANGEMENT DE STRATÉGIE

Nike, premier fabricant au monde de vêtements de sport, a reconnu jeudi soir que sa stratégie de vente directe au consommateur ne lui permettait pas pour le moment de dégager la croissance escomptée et que la société perdait du terrain dans la catégorie des chaussures de course à pied.

Nike a décidé de réduire ses franchises pour alléger ses coûts. Le groupe a présenté en décembre un plan d'économies de deux milliards de dollars, qui comprend notamment une réduction de son offre sur les produits peu performants et une amélioration de sa chaîne d'approvisionnement.

Lors de la conférence téléphonique qui a suivi la présentation des résultats du groupe jeudi, le directeur financier, Matthew Friend, a indiqué aux investisseurs que Nike réduisait les commandes de chaussures "classiques" comme la Air Force 1, ainsi que les chaussures de course Pegasus, afin de se concentrer sur les lancements à venir et sur le développement de nouveaux produits.

"Il ne s'agit pas seulement d'un produit ou d'un article ici et là, mais de construire un solide portefeuille d'innovation", a déclaré pour sa part le directeur général, John Donahoe.

Nike a cependant dépassé les prévisions de Wall Street avec le chiffre d'affaires et le bénéfice du troisième trimestre grâce aux remises accordées pendant les fêtes de fin d'année et au lancement de nouvelles chaussures de sport. Le groupe a notamment mis sur le marché la chaussure de course Ultrafly, qu'elle considère comme un moyen de regagner des clients face à la concurrence croissante de marques comme On Holding ONON.N et Hoka DECK.N , propriété de Decker.

Nike a également maintenu sa prévision de chiffre d'affaires pour l'exercice 2024, à savoir une croissance de 1%.

(Rédigé par Claude Chendjou, avec Gokul Pisharody, Ananya Mariam Rajesh et Katherine Masters, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)