PARIS, 19 juin (Reuters) - Les députés ont adopté à une large majorité mardi le projet de loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel", avec pour principaux thèmes la réforme de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance chômage. Voici les principaux points de la réforme de l'apprentissage qui a pour objectif de faire décoller cette voie de formation: * COÛT AU CONTRAT On passe d'une logique dite administrée, dans laquelle les centres de formation d'apprentis (CFA) se financent auprès des régions, à une logique dite de marché. Le financement annuel des CFA sera déterminé en fonction du nombre d'apprentis inscrits dans les classes et non plus selon une enveloppe globale accordée par les régions. Les branches détermineront le coût que représente pour l'établissement la formation d'un apprenti. Ce financement, qui s'effectuera avec le soutien des opérateurs de compétences (nouveau nom des OPCA), doit entrer en vigueur en janvier 2020, selon le ministère du Travail. Tout nouveau centre de formation d'apprentis devra également obtenir à cette date une certification qualité. Les partenaires sociaux "co-écriront" les diplômes professionnels avec l'Etat pour qu'ils correspondent davantage aux besoins en compétences des entreprises. Les taux d'insertion dans l'emploi, de succès au diplôme de chaque CFA et lycée professionnel seront progressivement rendus publics. * NOUVEAU STATUT POUR L'APPRENTI L'apprentissage sera ouvert jusqu'à 30 ans au lieu de 26. L'embauche d'apprentis pourra se faire tout au long de l'année et non plus seulement lors des quatre premiers mois de l'année scolaire. Les apprentis dont le contrat de travail est interrompu en cours d'année ne perdront plus leur année. Tous les jeunes d'au moins 18 ans en apprentissage percevront une aide de 500 euros pour passer leur permis de conduire. Tous les apprentis de 16 à 20 ans verront leur rémunération augmenter de 30 euros net par mois. Les entreprises qui engagent des apprentis se voient exonérées des charges sociales patronales. Toutes les mesures qui visent à apporter de la souplesse pour permettre aux jeunes de rentrer en apprentissage entreront en vigueur à partir de septembre, selon le ministère du Travail. Des "prépas apprentissage" seront créées dans les CFA pour former les jeunes qui ne disposent pas des connaissances et des compétences requises pour commencer leur formation. Le projet de loi facilite les modalités d'échange pour réaliser des apprentissages à l'étranger dans le cadre du programme Erasmus. La ministre du Travail souhaite que 15.000 jeunes, contre moins de 7.000 aujourd'hui, puissent effectuer quelques mois de leur formation dans un autre pays d'Europe. Le gouvernement étudie également la possibilité de créer un dispositif d'"apprentis francs" qui consiste en une aide de l'Etat apportée aux CFA au sein desquels une personne résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) suit une formation. * AIDES POUR LES TPE/PME Les aides à l’embauche seront unifiées pour les entreprises de moins de 250 salariés qui engagent des apprentis préparant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau inférieur au baccalauréat. Le montant sera déterminé par décret mais le ministère envisageait des sommes supérieures à 6.000 euros pour deux ans. Elles seront disponibles à partir de janvier 2019. Elles remplacent trois dispositifs d'aides gérés par L'Etat ou les régions ainsi qu'un crédit d'impôt. * PASSAGE AUX PRUD'HOMMES LEVÉ Point sensible avec certains syndicats, le passage obligatoire et préalable devant les prud’hommes pour rompre le contrat d’apprentissage après 45 jours sera supprimé. * CERTIFICATION DES MAÎTRES D'APPRENTISSAGE Une certification de maître d'apprentissage sera créée. Elle sera accessible par la formation professionnelle ou la reconnaissance des acquis de l'expérience. Les branches professionnelles pourront adapter par accord les qualifications nécessaires pour devenir maître d'apprentissage ou le nombre maximum d'apprentis par maître. * RÔLE DES RÉGIONS Les régions disposeront d'une capacité de subvention de 250 millions d’euros par an auprès des CFA pour tenir compte des spécificités de l'aménagement du territoire (montant inscrit dans le projet de loi) ainsi que d'une dotation de 180 millions d’euros par an pour investir dans la création de nouveaux CFA ou procéder à des rénovations importantes (montant à fixer par décret mais avancé par le ministère du Travail). Elles se voient également attribuer un rôle d'information en partenariat avec l'Education nationale sur les formations en apprentissage. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)
Principales dispositions de la réforme de l'apprentissage
information fournie par Reuters 19/06/2018 à 17:15
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