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Premier Green bond à 100 ans : pourquoi SNCF Réseau émet l’emprunt vert le plus long
information fournie par Novethic 28/08/2019 à 13:45

Premier Green bond à 100 ans : pourquoi SNCF Réseau émet l’emprunt vert le plus long

Premier Green bond à 100 ans : pourquoi SNCF Réseau émet l’emprunt vert le plus long

C’est le Green bond le plus long de la (courte) histoire des obligations vertes. La filiale de la SNCF en charge des voies ferrées, a emprunté 100 millions d’euros sur un siècle pour l’entretien durable de ses infrastructures. Cet emprunt, que SNCF Réseau s’engage à rembourser en 2119, est le premier du genre dans le marché des Green bonds.

SNCF Réseau voit loin. La filiale de la SNCF en charge de la gestion des infrastructures de voies ferrées vient de s’endetter sur… 100 ans, au moyen d’une obligation verte, les fameux Green Bonds. Ces outils permettent de financer la transition écologique. L’entreprise publique a emprunté 100 millions d’euros, auprès d’un seul investisseur qui ne dévoile pas son identité, pour financer l’entretien des lignes ferroviaires existantes et la construction de nouvelles.

1) Pourquoi est-ce nouveau ?

Ces emprunts obligataires sur 100 ans ne sont pas une nouveauté auprès des investisseurs. La SNCF réseau avait d’ailleurs déjà émis une obligation sur un siècle en 2015, pour un montant de 25 millions d’euros. Plusieurs autres entreprises ont également fait des emprunts aussi longs, comme EDF, ou des États comme la Belgique ou l’Irlande. La nouveauté tient au caractère "vert" de l’opération.

Jusqu’à l’annonce de SNCF Réseau le 14 août dernier, le record de maturité pour les Green bonds était détenu par Energias de Portugal et Energie Baden-Württemberg qui ont emprunté sur 60 ans. La maturité exceptionnellement longue de l’obligation verte de SNCF Réseau semble rapprocher les pratiques du marché des obligations vertes de celles du marché des obligations traditionnelles. Les outils de financement durables attirent en effet de plus en plus d’investisseurs, qui veulent investir dans des solutions pour une économie bas carbone. Le fait que les maturités s’allongent pour les dettes vertes répond finalement à leur objet même, qui vise à financer un monde plus résilient sur le long terme.

2) Pourquoi emprunter sur un siècle ?

Les infrastructures gérées par l’entité publique sont là pour durer. SNCF Réseau veut donc allonger sa dette pour la coller avec la durée de vie des lignes de chemin de fer. Elle justifie par ailleurs le côté "vert" de son emprunt par sa volonté de financer la mobilité durable des Français, moins émettrice de gaz à effet de serre.

L’entreprise publique emprunte donc en général à long terme, les précédentes obligations vertes émises ces dernières années atteignant ainsi des maturités jusqu’à 30 ans. Les dépenses prévues dans le cadre de l’emprunt effectué en août concernent ainsi la maintenance, l’amélioration et l’optimisation énergétiques des voies ferroviaires, et des investissements pour la construction de nouvelles voies ou l’extension de voies existantes.

SNCF Réseau profite en outre d’un environnement de taux bas voire négatifs, qui pousse les investisseurs à rechercher des maturités plus longues. Le "coupon" de l’obligation verte (les intérêts que devra verser l’emprunteur pendant toute la durée de l’obligation) reste toutefois très bas, à 1,425 %.

3) Comment SNCF Réseau a réussi à émettre le premier Green bond à 100 ans ?

L’antériorité de l’entreprise sur ce marché a joué. L’émission d’une obligation verte est plus complexe qu’une obligation traditionnelle, car il faut pouvoir justifier le caractère durable de l’investissement et en rendre compte régulièrement aux investisseurs.

SNCF Réseau a déjà émis plusieurs Green Bonds depuis 2016, pour un montant total d’encours de 5,4 milliards d’euros, l’entreprise est le deuxième plus gros émetteur français de Green bonds et le septième mondial. Sa méthodologie est donc rodée , validée notamment par la Climate Bond Initiative (CBI). Selon l’entreprise publique, les projets financés par les Green bonds émis entre 2016 et 2018 doivent permettre d’éviter 8,8 millions de tonnes équivalent CO2 sur les 40 prochaines années.

Arnaud Dumas, @ADumas5

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