KHARTOUM, 11 juin (Reuters) - La campagne de désobéissance civile organisée par l'opposition soudanaise se poursuivait mardi pour la troisième journée consécutive, de nombreuses entreprises et commerces restant fermés dans la capitale Khartoum. Cette campagne intervient après le démantèlement d'un camp installé depuis plusieurs mois par les manifestants devant l'état-major de l'armée soudanaise. La répression menée à cette occasion a fait des dizaines de morts et provoqué une rupture des négociations entre le Conseil militaire de transition (CMT) et l'alliance des Forces de la liberté et du changement (DFCF) qui réclame la restitution du pouvoir aux civils. Face à ces violences, les Etats-Unis ont annoncé lundi l'envoi cette semaine du diplomate Tibor Nagy, spécialiste des questions africaines, pour tenter de renouer le dialogue entre l'opposition et la junte. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a mené la semaine passée une mission de médiation et a proposé, selon des sources au sein de l'opposition, la constitution d'un conseil de transition composé de huit civils et sept militaires avec une présidence tournante. Le chef de file des DFCF a annoncé lundi soir que l'alliance avait décidé de nommer les huit membres du conseil et de proposer comme Premier ministre Abdoullah Hamdouk, ancien secrétaire de la Commission des Nations unies pour l'Afrique. Une annonce officielle des DFCF devait être faite mardi, a précisé une source au sein de l'opposition. De nombreux commerces, entreprises et banques sont restés fermés mardi et des barrages ont été érigés par endroits à l'aide de blocs de béton et de pneus, ont raconté des témoins. "Ces barricades sont en fait un moyen de protection contre les attaques menées par les différentes forces militaires", a commenté Khaled Omar, leader de l'opposition. "La révolution est en marche et les méthodes pacifiques de résistance continuent". "Je pense que la voie révolutionnaire empruntée depuis décembre va finalement atteindre son but, peut-être ce soir, peut-être dans un mois ou dans un an", a-t-il ajouté. Des forces de sécurité, y compris des unités paramilitaires des Forces de soutien rapide, d'anciens miliciens soupçonnés de crime contre l'humanité au Darfour, ont été déployées dans les rues de la capitale. Certaines patrouillaient dans des pick-up équipés d'armes automatiques. (Khalid Abdelaziz Pierre Sérisier pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Poursuite de la campagne de désobéissance civile au Soudan
information fournie par Reuters 11/06/2019 à 14:15
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