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Pourquoi le marché baisse alors que l’environnement économique reste favorable ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 12/09/2018 à 14:31

Depuis le début de l’année, les actions européennes sont à la peine. Quelles sont les perspectives sur ce marché ?

Depuis le début de l’année, les actions européennes sont à la peine. Quelles sont les perspectives sur ce marché ?

Depuis le début de l'année, les actions européennes sont à la peine. Quelles sont les perspectives sur ce marché ?

Des gérants européens prudents sans être alarmistes?

« On a démarré 2018 avec un grand ciel bleu » rappelle Louis Bert, Directeur Général Délégué de la société de gestion Dorval AM. Ce dernier anticipe désormais un ralentissement mais n'estime pas être dans un scénario de chute du marché. Selon lui, cela laisse même des opportunités une fois que le risque politique s'estompera.

Raphaël Elmaleh, Président de Keren Finance, précise que si le CAC40 oscille autour de son niveau du début d'année, les indices européens sont en revanche négatifs avec un Euro Stoxx 50 qui a perdu plus de 5% sur la période. Et en dépit de la hausse des taux d'intérêts, les taux réels restent négatifs. Des conditions d'investissement très intéressantes et qui selon lui ne sont pas prêtes de bouger, étant donné que le marché ne price pas une inflation très forte aux Etats-Unis. « Cela ne veut néanmoins pas dire que le risque ne revient pas dans le marché » temporise Raphaël Elmaleh qui ne craint pas un retour de l'inflation mais un retour du risque économique.
Les conditions n'étant pas réunies pour une récession, il évalue son niveau de confiance dans les actions à 6,5 sur une échelle de 1 à 10 quand Louis Bert de Dorval AM le situe à 6. Un optimisme légèrement plus marqué qu'Olivier de Berranger, Directeur de la Gestion d'Actifs de la Financière de l'Echiquier, qui place ce même indicateur à un niveau de 5,5 sur l'Europe. « Les résultats des entreprises ont été bons sans être exceptionnels, avec une grande disparité dans les perspectives de croissance » détaille-t-il. Emeric Préaubert, Président de Sycomore, reste le plus négatif : « Les actions, c'est 10 sur 10 sur longue période mais actuellement 4 au maximum ! »

Véritable éclaircie dans ce ciel désormais nuageux : le retour de la croissance bénéficiaire en Europe après 5 années de disette pour les entreprises. Une situation qui a accentué le retard pris par les actions européennes mais qui semble se retourner avec un consensus qui table désormais sur 10% de croissance des bénéfices sur ce marché.

La macroéconomie demeure solide et les résultats des entreprises sont bons.

Alors, pourquoi le marché baisse ?
Lorsque les indices européens perdent quelques points, « si pour un gérant c'est l'épaisseur du trait, pour un client cela compte » reconnait Louis Bert.
Or, alors que la  macroéconomie semble plutôt rassurante, le marché ne semble pas suivre le tableau dressé par les sociétés de gestion. « La macro est importante, mais il ne faut pas se dire que "la macro va bien donc il faut acheter".  Beaucoup trop souvent, l'investisseur en actions prend ses décisions en fonction des conditions macroéconomiques actuelles. C'est un raccourci terrible qui génère des catastrophes » explique Emeric Préaubert. Sycomore avait d'ailleurs fait le choix d'être peu investi depuis le 1er semestre 2015 malgré un environnement porteur dans un contexte de resynchronisation de la croissance mondiale. « Quand on entend que le CAC 40 est à +2% ou -2% par exemple ou que l'Europe est à +3% ou -3%... c'est qu'il ne s'est rien passé finalement. On parle d'une baisse de -30% ou même -40% sur certaines actions ! » constate le dirigeant, en référence à des titres comme Illiad ou Tarkett. Dans le même temps, LVMH poursuit sa spectaculaire progression boursière. « Bravo à ceux qui étaient dessus mais cela ne va pas durer éternellement » prévient Emeric Préaubert, justifiant ainsi un enthousiasme réservé.

« Les évènements politiques en Italie sont à l'origine d'un grand mouvement de différenciation des performances. Il n'y a jamais eu autant de dispersion sur le marché » renchérit Olivier de Berranger de La Financière de l'Echiquier. Des évènements politiques qui renforcent ainsi le sentiment d'incertitude et rendent d'autant plus difficile l'appréhension des marchés. « Donald Trump enlève également beaucoup de visibilité et cela amène de la volatilité » estime Raphaël Elmaleh.

Emeric Préaubert ne partage cependant pas le même constat sur le Président américain car le marché américain a fortement monté depuis qu'il est élu : « Il peut certes y avoir un impact géopolitique gravissime mais les marchés savent qu'il est là pour un temps limité. Ils réagissent aux évènements inattendus mais le fait que Trump tweete n'importe quoi est tout sauf inattendu. »
Nous sommes donc dans un marché à deux vitesses avec d'une part, des valeurs qui ont été bien châtiées, et d'autre part, des valeurs cycliques qui échappent à une récession ou la fin d'un cycle. « Et les gens ont peur de la fin du cycle car celui-ci est très long » décrypte  Louis Bert. Le gérant pointe l'explosion des valeurs de croissance comme nécessitant une vigilance particulière avec un niveau proche de celui des années 2000. « On est dans une phase de bascule, c'est le jeu du culbuto et il ne nous manque que le catalyseur » avertit le gérant, qui revient progressivement sur du « value ».

Dans ce contexte, quels secteurs regarder ?

Tous les stock-pickers font une mauvaise année, en étant plusieurs points derrière leurs indices de référence. « Mais quand les stock-pickers sont en retard, cela veut généralement dire que cela se passe bien derrière » rassure Emeric Préaubert qui indique que certaines actions tirent le marché et que les investisseurs qui ne sont pas positionnés sur lesdites valeurs se font nécessairement battre.

Or, les fonds diversifiés comme proposés par ces différentes maisons de gestion n'ont pas l'habitude d'acheter des valeurs très chères. « On est plutôt sur des valeurs "patrimoniales" et celles-ci font une mauvaise année 2018 après un bon exercice 2017 » remarque Olivier de Berranger.

Raphael Elmaleh de Keren reste confiant sur les valeurs du luxe qui peuvent faire office de valeurs défensives. Mais il s'intéresse tout particulièrement à la dépréciation des matières premières qui ne paraît pas autant justifiée. En ligne de mire des gérants donc, les secteurs dits « massacrés » qui semblent avoir leur préférence dans un environnement où certains titres sont lourdement sanctionnés.

Pour Sycomore AM, c'est le secteur bancaire qui ne semble pas cher. « Cela donne envie de l'acheter. On n'en a pas massivement mais on regarde ce secteur » admet Emeric Préaubert malgré une méthode de gestion qui refuse l'approche sectorielle au profit d'une stratégie étant la résultante de sélection d'opportunités au cas par cas. La Financière de l'Echiquier entend également bénéficier du passage à vide du secteur via une approche nouvelle en termes de classe d'actifs. « Nous sommes passés des subordonnées financières aux actions de banques » partage Olivier de Berranger.

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