Cent-quarante-deux sociétés de gestion françaises sur les 700 que compte le secteur dans notre pays, soit 22?% des acteurs, ont fait état de résultats nets négatifs au 31 décembre 2023, selon l’étude sur les chiffres clés 2023 de la gestion d’actifs de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publiée le 26 février. Cette part est restée stable par rapport à 2022 (21?%).
Le total des pertes d’exploitation cumulées est toutefois nettement inférieur en 2023, à 117 millions d’euros, contre 181 millions en 2022, ajoute le régulateur.
Les pertes d’exploitation touchent avant tout les sociétés entrepreneuriales. Ainsi, 80% des sociétés de gestion en perte d’exploitation étaient des sociétés entrepreneuriales en 2023, tandis que les filiales d’établissements de crédit en représentaient moins de 10?%.
En volume, les pertes d’exploitation les plus importantes sont comptabilisées par les sociétés de gestion entrepreneuriales (90 millions d’euros) et par les filiales d’établissements de crédit (50 millions).
Outre l’actionnariat, l’ancienneté joue aussi dans la rentabilité des sociétés de gestion. Celles qui ont été établies depuis plus de quinze ans et celles nouvellement agréées sont les plus concernées par les pertes, avec respectivement 32?% et 21?% de sociétés en perte d’exploitation. Parmi les sociétés entrepreneuriales en difficulté, 27?% ont plus de 15 ans d’ancienneté et 25?% moins de trois ans.
Les charges d’exploitation augmentent
En 2023, le résultat financier des sociétés de gestion a connu une hausse de 14,5?% par rapport à l’an passé. En revanche, le résultat d’exploitation et le résultat net ont baissé de respectivement 7,5?% et 6,5?%.
Les produits d’exploitation ont progressé de 3,6?% par rapport à 2022 pour s’établir à 21,6 milliards d’euros - soit un niveau record. Mais cela ne compense pas la croissance des charges d’exploitation, qui ont grimpé de 6,7?% à 17,5 milliards d’euros en 2023.
De plus, la marge d’exploitation globale des sociétés de gestion françaises enregistre une nouvelle baisse, pour la deuxième année consécutive, et s’établit à 19,2?% en 2023.
En moyenne, les sociétés de gestion filiales d’établissements de crédit et filiales de compagnies d’assurance et de mutuelles affichent une rentabilité supérieure à celle des structures entrepreneuriales et des filiales de prestataires de services d’investissement. « Cette disparité s’explique par des effets d’échelle qui permettent aux premières de mieux amortir leurs coûts fixes et d’optimiser leur rentabilité », explique l’AMF.
Laurence Marchal
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer