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Plafond de la dette américaine : les clés pour comprendre ce qu’il se passe
information fournie par SCHRODERS 26/05/2023 à 11:25

Le Capitole à Washington. C'est le congrès qui doit voter le relèvement du plafond de la dette. (crédit : Clément Cousin / Flickr)

Le Capitole à Washington. C'est le congrès qui doit voter le relèvement du plafond de la dette. (crédit : Clément Cousin / Flickr)

Par George Brown, économiste, Schroders


Les États-Unis risquent de se retrouver en défaut de paiement dans quelques jours, à moins que le Congrès ne parvienne à un accord pour relever la limite d'emprunt du pays. Alors que les négociations sont en cours, si le plafond de la dette n'est pas relevé à la "date x" (voir ci-dessous), les paiements de coupons et les remboursements de titres du Trésor s'arrêteront.

Bien que des défaillances techniques se soient déjà produites – comme le problème de traitement des chèques en 1979 ayant retardé certaines demandes de remboursement – un véritable défaut de paiement serait un événement sans précédent qui aurait de très nombreuses répercussions.

Pourquoi l'échéance précise de cette date n'est pas connue avec certitude

La "date x" marquerait le moment où le Trésor se retrouverait à court de fonds. Après des recettes fiscales décevantes pour 2022, tout dépend maintenant de l'évolution des recettes jusqu'en mai. Si celles-ci permettent au gouvernement de tenir jusqu'à la mi-juin, date à laquelle les paiements trimestriels d'impôts sont dus, le Trésor devrait être en mesure de tenir une bonne partie du mois de juillet et peut-être même jusqu'au mois d'août.

Il y a encore beaucoup d'incertitude autour de la date précise (x date) où le Trésor américain se retrouverait à cours de fonds.

Il y a encore beaucoup d'incertitude autour de la date précise (x date) où le Trésor américain se retrouverait à cours de fonds.

Comment éviter le défaut de paiement ?

Après de nombreuses querelles internes, les républicains sont parvenus à s'unir autour d'une même ligne et à entamer des négociations avec la Maison-Blanche. Même si les deux parties parviennent à un accord, comme nous le prévoyons, celui-ci devra encore être approuvé par le Congrès. Au-delà du calendrier législatif limité, le principal obstacle sera constitué par les républicains ultra-conservateurs, qui pourraient faire obstruction à l'accord en destituant le président du Congrès afin d'empêcher que des projets de loi soient présentés au Congrès.

Toutefois, certains démocrates centristes auraient assuré en privé au président qu'ils lui viendraient en aide dans de telles circonstances. Le président Joe Biden a également envisagé ouvertement d'utiliser la section 4 du 14e amendement, qui stipule que la validité de la dette publique américaine "ne doit pas être remise en question". Mais cette action unilatérale sans précédent pourrait être invalidée par la Cour Suprême.

Ainsi, bien qu'un défaut de paiement soit peu probable, il ne faut pas l'exclure. Comme toujours, le contexte est important. Les investisseurs percevraient probablement un défaut de paiement comme une conséquence de l'environnement politique conflictuel plutôt que comme une incapacité fondamentale des États-Unis à honorer leurs obligations en matière de dette. Ceci étant dit, nous nous attendons toujours à ce que le sentiment de risque diminue sur les marchés au cours des prochaines semaines, ce qui pourrait être amplifié par les inquiétudes persistantes concernant la solidité du système bancaire.

Conséquences pour les investisseurs

Le message adressé aux investisseurs reste donc le même : il faut espérer le succès, mais prévoir l'échec. Dans la mesure du possible, les portefeuilles doivent être liquides et diversifiés afin que le capital puisse être redéployé rapidement, compte tenu de la volatilité observée lors des précédents épisodes de la course au plafond de la dette. Toutefois, il serait erroné de supposer que les actifs se comporteront de la même manière qu'auparavant. Par exemple, la hausse des bons du Trésor lors de l'impasse de 2011 a coïncidé avec les inquiétudes concernant la crise de la dette dans la zone euro.

Perspectives pour les bons du Trésor

S'il est envisageable que les bons du Trésor se comportent bien au cours des prochaines semaines, cela n'est en aucun cas garanti. Notre conviction la plus forte est de surpondérer l'or, malgré le récent rebond, ainsi que les émissions souveraines notées AAA telles que les Bunds allemands. Parallèlement, nous nous attendons à ce que les monnaies refuges telles que le yen japonais et le franc suisse se défendent bien face au dollar américain.

Perspectives pour les actions

D'un autre côté, les actions seront probablement les plus sous pression. Mais il est probable qu'il y ait une grande divergence au-delà des indices principaux. Les entreprises qui dépendent fortement des dépenses ou des subventions du gouvernement américain sont susceptibles de subir les pressions les plus fortes. En revanche, les valeurs sûres pourraient mieux résister, tout comme les secteurs défensifs et non cycliques, tels que les produits pharmaceutiques.

Opportunités stratégiques

Enfin, pour ceux qui sont prêts à parier que le Congrès parviendra à relever le plafond de la dette à temps, certains investisseurs pourraient chercher à arbitrer l'écart de rendement entre les bons du Trésor arrivant à échéance avant et après le début du mois de juin. L'élément clé sera le timing, le moment opportun étant celui où les inquiétudes concernant le plafond de la dette vont atteindre leur paroxysme.
Nous n'en sommes pas encore là, mais cela ne devrait pas tarder.

Les inflexions dans la courbe des bons du trésor présentent des opportunités d'arbitrage.

Les inflexions dans la courbe des bons du trésor présentent des opportunités d'arbitrage.

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