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Paul Flood, Newton IM : crise du Covid-19 : Un peu de lumière au bout du tunnel ?
information fournie par TRIBUNE LIBRE 20/04/2020 à 17:11

Paul Flood, Gérant de Portefeuille Multi-Asset chez Newton IM (BNY Mellon IM). (crédit photo : DR)

Paul Flood, Gérant de Portefeuille Multi-Asset chez Newton IM (BNY Mellon IM). (crédit photo : DR)

Tribune libre. Par Paul Flood, Gérant de Portefeuille Multi-Asset chez Newton IM (BNY Mellon IM)

Alors que les retombées liées à la pandémie du Covid-19 continuent de secouer les marchés à l'échelle mondiale, certains analystes prédisent le pire ralentissement du marché depuis 1929.

Allons-nous vers une récession digne des années 1930 ? C'est une question que se posent de plus en plus les analystes financiers du monde, qui sont profondément préoccupés par les perturbations boursières engendrées par la pandémie du Covid-19 et par l'impact du récent choc pétrolier.

Un peu plus d'une décennie après la crise financière mondiale de 2008, la situation pourrait difficilement être plus grave qu'elle ne l'est. Contrairement aux années 1930, où la montée du fascisme dans un contexte de chômage galopant et de dépression économique a précédé la Seconde Guerre Mondiale, les décideurs politiques sont aujourd'hui confrontés à un ennemi silencieux et invisible, le Covid-19.

Alors que les gouvernements se démènent pour relever le double défi d'une pandémie rappelant celle de 1918 et la menace d'un krach boursier style 1929, comment s'adapter au mieux à de telles conditions ?

Jusqu'à présent, les banques centrales ont agi de manière décisive grâce à une réponse coordonnée, la Réserve Fédérale américaine ayant réduit son principal taux directeur d'un point de pourcentage pour le situer entre zéro et 0,25 % dès mars, tout en s'engageant à racheter au moins 700 milliards de dollars d'obligations dans le cadre de son programme d'assouplissement quantitatif (QE) au cours des prochains mois.

Par ailleurs, la Banque centrale européenne a annoncé un nouveau programme d'achats de 750 milliards d'euros portant sur des obligations d'État et des obligations d'entreprises ainsi que du papier commercial, tandis que la Banque populaire de Chine, la Banque de réserve d'Australie et la Banque du Japon ont pris des mesures distinctes pour soutenir leurs économies.

La Banque d'Angleterre (BoE) a également agi, réduisant son taux directeur à 0,1 %, son plus bas niveau historique, le 19 mars dernier. Le ministre de l'Économie britannique Rishi Sunak a également annoncé une salve de mesures de soutien financier de l'ordre de 350 milliards de livres sterling pour aider à combattre les conséquences économiques liées à Covid-19.

Néanmoins, certains analystes se demandent si tout cela suffira à protéger l'économie mondiale. Les indicateurs ne semblent pas particulièrement positifs. Au Royaume-Uni, l'indice IHS Markit des directeurs d'achat - un indicateur de confiance des entreprises suivi de très près - a chuté de 53,2 à 35,7 - la baisse la plus rapide depuis son lancement en 1996. Aux États-Unis, le chômage est passé de 3,5 % en février, son niveau le plus bas depuis 50 ans, à 4,4 % en mars, et le pays a perdu environ 701.000 emplois.

Signes d'espoir

Malgré la volatilité actuelle et l'actualité de plus en plus négative, on commence à entrevoir quelques signes d'espoir à venir, bien que nous restions préoccupés par certains mouvements récents du marché. Y a-t-il un peu de lumière au bout du tunnel ?

Les turbulences actuelles sont largement alimentées par la peur mais nous finirons par nous en sortir. Le côté négatif de la situation, c'est que les chutes de marchés se sont faites à l'aveuglette et les changements au niveau des valorisations - dans un contexte de baisses des taux d'intérêt - ont donné lieu à quelques inquiétudes. Lorsque la volatilité s'est accrue, certains investisseurs ont littéralement vendu tout ce qu'ils avaient en portefeuille.

Cela dit, si cette crise va avoir un impact majeur sur l'économie au sens large, les mesures qui ont été mises en place par les banques centrales et les gouvernements semblent très raisonnables. Il y a maintenant plus de liquidités sur le marché et une grande quantité de liquidités a été injectée dans le système financier. Payer les salaires des salariés au chômage technique – des mesures entreprises par certains gouvernements tels que celui du Royaume-Uni – devrait soutenir l'économie et l'aider à se redresser plus rapidement. La crise serait encore plus grave si ce genre de mesure n'a pas été mis en place.

Un nouveau climat ?

Alors que l'avenir immédiat semble incertain, il faut rester optimiste. Une reprise économique s'opérera à plus long terme. Certains secteurs spécifiques - tels que les infrastructures et notamment les énergies renouvelables - pourraient bénéficier à plus long terme de certains changements induits par l'impact politique et économique de la pandémie du Covid-19.

Un des principaux bénéficiaires de toutes ces turbulences que nous avons vues pourrait être l'environnement et les énergies renouvelables : avec la mise à l'arrêt temporaire d'une grande partie de l'économie, nous pourrions observer certains impacts environnementaux positifs à court terme et les énergies renouvelables ont également tendance à bien résister en période de stress.

Une fois la crise actuelle surmontée, les gouvernements pourraient donner un coup de pouce budgétaire à l'ensemble de la population. Il serait judicieux d'investir dans les infrastructures d'énergies renouvelables, où les décideurs politiques pourraient s'appuyer sur un soutien du public, bien qu'il faille gérer cela avec prudence.

La patience est la clé pour éviter des pertes financières et économiques à long terme. L'aspect le plus important de tout cela est peut-être d'encourager les investisseurs à ne pas vendre leurs actifs au mauvais moment. Il est important de se rappeler qu'à un moment donné, les marchés se normaliseront, les prix des actifs se redresseront et la volatilité diminuera. Dans le cadre d'un portefeuille bien diversifié, surtout si les investisseurs ont une certaine exposition à des actifs tels que les énergies renouvelables et les infrastructures, ils devraient être bien placés pour profiter des opportunités qui se présenteront une fois la crise terminée."

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