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Pas d'accord entre Russes, Turcs et Iraniens sur une trêve à Idlib
information fournie par Reuters 07/09/2018 à 17:20

    * Erdogan craint un "massacre" dans la province d'Idlib 
    * La Turquie ne peut plus accueillir de réfugiés, dit-il
    * Poutine appelle les rebelles à déposer les armes
    * Un nouveau sommet sur la Syrie prévu en Russie

 (.)
    par Denis Pinchuk
    TEHERAN, 7 septembre (Reuters) - Les présidents russe, turc
et iranien, réunis vendredi à Téhéran, n'ont pu se mettre
d'accord sur un cessez-le-feu dans la province d'Idlib, dernier
bastion rebelle en Syrie que les forces gouvernementales
syriennes s'apprêtent à attaquer.
    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé une trêve
dans cette région du nord-ouest de la Syrie mais son homologue
russe Vladimir Poutine s'est déclaré hostile à cette idée et a
appelé les rebelles à déposer les armes.
    Le président iranien Hassan Rohani a estimé que le
gouvernement de Damas devait reprendre le contrôle de la
totalité du territoire syrien après plus de sept ans de guerre.
    Recep Tayyip Erdogan a jugé que si cette offensive était
lancée, elle conduirait à un "massacre". Les Nations unies, pour
leur part, ont dit craindre "une catastrophe humanitaire".
    Dans une déclaration commune à l'issue de leur rencontre,
les trois dirigeants annoncent qu'ils tiendront en Russie un
autre sommet sur la Syrie, afin de trouver les moyens de
résoudre la situation dans la région d'Idlib.
    Ils soulignent la nécessité d'"éliminer" en Syrie les
islamistes du Front Al Nosra et de l'Etat islamique (EI) mais
affirment aussi que seul un règlement politique négocié pourra
mettre fin au conflit.       
    Des avions russes et syriens ont continué vendredi à
bombarder des positions dans la province rebelle, rapporte
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
    A propos de la trêve proposée par Erdogan, Vladimir Poutine
a souligné que les rebelles djihadistes retranchés à Idlib ne
participaient pas aux négociations et que le gouvernement syrien
devait rétablir son contrôle sur tout le pays, en prenant soin
d'épargner le plus possible les populations civiles.
    
    SAUVER LE PROCESSUS POLITIQUE 
    "Le fait est qu'il n'y a pas de représentants de
l'opposition armée autour de cette table. Qui plus est, il n'y a
pas de représentants de Jabhat al Nosra ou de l'Etat islamique,
pas plus que de l'armée syrienne", a dit Poutine.
    "Je pense que le président turc a raison dans l'absolu. Ce
(une trêve) serait une bonne chose. Mais je ne peux pas parler
pour (les absents) et surtout pas pour les terroristes de Jabhat
al Nosra ou de l'EI."
    Il a souhaité que les rebelles de la région d'Idlib fassent
preuve de "bon sens" et rendent les armes.
    Pour le président turc, la poursuite des bombardements et le
lancement d'une offensive à Idlib marqueraient "l'effondrement
du processus de règlement politique" en Syrie. 
    Recep Tayyip Erdogan a également souligné que son pays ne
pourrait pas faire face à un nouvel afflux de réfugiés syriens,
qui sont déjà trois millions et demi en Turquie.
    "Des millions de personnes arriveront aux frontières de la
Turquie parce qu'elles n'ont nulle part où aller. Mais la
Turquie a atteint sa capacité d'accueil de réfugiés", a-t-il
souligné.
    Le président iranien Rohani a quant à lui déclaré que les
combats se poursuivraient en Syrie tant que les "terroristes"
n'auront pas été chassés du pays. 
    "Le combat contre le terrorisme à Idlib est indispensable au
retour à la paix et à la stabilité en Syrie mais ce combat doit
épargner les civils et il faut éviter la politique de la terre
brûlée", a dit Hassan Rohani.
    
    FRAPPES AÉRIENNES
    Moscou et Téhéran ont souligné ces derniers jours la
nécessité pour Assad de reprendre le contrôle d'Idlib et de
"liquider ce nid de terroristes".
    Selon l'OSDH, une frappe aérienne a détruit vendredi un
bâtiment utilisé par les islamistes du groupe Ahrar al Cham,
provoquant de nombreuses victimes. Le groupe fait partie du
Front de libération nationale, une alliance soutenue par la
Turquie formée cette année.
    La région d'Idlib abrite quelque trois millions de
personnes, dont 700.000 à 800.000 réfugiés. Selon l'Onu, 10.000
djihadistes y auraient trouvé refuge. Le chef d'état-major
interarmes américain, le général Joseph Dunford, estime leur
nombre entre 20.000 et 30.000.
    En déplacement jeudi en Russie, le président du Parlement
iranien, Ali Larijani, a dit espérer que Poutine, Rohani et
Erdogan parviendraient à un "accord définitif précis avec ses
homologues sur les événements en cours à Idlib".
    L'Iran, la Russie et la Turquie sont les trois principaux
acteurs extérieurs du long conflit syrien.
    Les trois pays s'étaient entendus l'an dernier pour faire de
la province d'Idlib une "zone de désescalade" censée réduire le
conflit en Syrie. 
    La Turquie a envoyé des unités militaires qui occupent une
série de postes d'observation le long des lignes de front entre
les rebelles et l'armée syrienne, appuyée par l'aviation russe.
En l'état, ces postes d'observation sont autant de mèches
susceptibles de provoquer une escalade en cas d'incidents.
    Le sort d'Idlib sera aussi évoqué dans la journée à New York
par le Conseil de sécurité des Nations unies.

 (Avec les journalistes de Reuters à Moscou, Istanbul, Genève,
Beyrouth et aux Nations unies; Henri-Pierre André et Guy Kerivel
pour le service français)
 

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