(AOF) - Orpea (+17,65% à 2,35 euros) occupe la tête de l’indice SBF120 après la publication vendredi soir de deux rapports d’expertise du cabinet Ledouble sur la valorisation du groupe de maisons de retraite. Le cabinet estime que la valorisation du groupe en continuité d’exploitation serait située « entre 6 et 7 milliards d’euros » tandis que la valorisation du même groupe en situation liquidative serait comprise entre 2,6 et 3,7 milliards d’euros. Devant la flambée du titre, la direction d'Orpea a donné des précisions sur ces deux rapports.
Devant la montée du titre, la direction d'Orpea déclare dans un communiqué diffusé à 15h45 qu'elle " invite les investisseurs, ses actionnaires et ses créanciers à prendre connaissance de l'intégralité du contenu des deux rapports ", car " les informations parcellaires extraites par certains articles dans la presse ne permettent pas d'avoir une appréciation juste de la valeur actuelle des actions de la société ".
La direction souligne que les chiffres indiqués dans le communiqué de presse publié vendredi soir ne sont "pas des valorisations de capitaux propres" et que " dans chacun" des scénarios retenus, " la valeur économique actuelle des capitaux propres est négative ".
S'agissant de l'approche en continuité d'exploitation du groupe Orpea, la valeur d'entreprise, estimée par le cabinet Ledouble entre 6 milliards et 7 milliards d'euros, " est à mettre en regard des 9,7 milliards d'euros de dettes financières du groupe Orpea au 31 décembre 2022 " souligne la direction.
L'approche en situation liquidative d'Orpea SA vise quant à elle à adresser un scenario dans lequel le plan de sauvegarde accélérée ne serait pas adopté, " entrainant une liquidation de la société par réalisation des actifs pris isolément ou par cession de l'ensemble des actifs d'Orpea SA à un repreneur ". Selon cette approche, la valeur d'entreprise de la société, estimée par le cabinet Ledouble entre 2,6 milliards d'euros et 3,7 milliards d'euros, " est à mettre en regard des 7,4 milliards d'euros de dettes financières de la Société Orpea SA au 31 décembre 2022 ".
Cet état de fait explique le traitement réservé aux actionnaires dans le plan de sauvegarde accélérée de la société, souligne la direction d'Orpea. Aux termes du plan de sauvegarde accélérée de la société, les actionnaires existants " seront massivement dilués par l'entrée au capital des créanciers non sécurisés ainsi que de nouveaux investisseurs ". Les augmentations de capital prévues dans le plan de sauvegarde s'effectueront à des prix variant de 0,607 à 0,013 euro par action nouvelle en fonction des scénarios.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec plus de 90 000 lits et près de 1000 établissements dans 21 pays, créé en 1989 ;
- Chiffre d’affaires de 4,7 Mds€, réparti entre la France-Bénélux pour 60 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 9 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5 % puis la Chine ;
- Remise en cause du modèle de création de valeur (croissance à l’international et forte détention, à 46 %, des actifs immobiliers d’exploitation) à la suite des critiques portées à l’encontre des soins aux résidents ;
- Bilan très tendu avec un levier (dette nette / EBITDA pre-IRFS 16) supérieur à 25x à fin 2022, exigeant une restructuration de la dette et des apports de fonds nouveaux par dettes garanties et augmentation de capital.
Enjeux
- Plan de refondation « Orpea change avec vous et pour vous » 2025 :
- association des parties prenantes à la refondation et amélioration des pratiques médicales,
- redressement des performances : 9% de croissance annuelle des revenus et marge opérationnelle de + 12 %,
- cessions d’actifs immobiliers (1 Md€ identifiés), restructuration ou cession dans les pays sans position attractive et restructuration financière ;
- Stratégie d’innovation et d’anticipation des prises en charge de toutes les fragilités;
Défis
- Impact de l’inflation fort sur les consommations alimentaires et d’énergie, les achats d’électricité en France n’étant pas couverts ;
- Mise en oeuvre du projet de restructuration financière dans le cadre de la procédure de sauvegarde accélérée ouverte le 24 mars 2023;
- Attitude des actionnaires et créanciers, la restructuration passant par la capitalisation des dettes non sécurisées détenues par ces derniers à hauteur de 3?8 Mds€ et par une augmentation de capital de 1,3 à 1,5 Md€ ;
- Intérêt de nombreux fonds : Mat Immo Beaune, Nextstone.
En savoir plus sur le secteur "pharmacie"
Perte de vitesse de la recherche européenne
La recherche européenne perd du terrain face à la recherche américaine et chinoise. En vingt ans, la part de l'Europe a chuté de 41 % à 31 % dans la R&D mondiale. La part de la Chine a, elle, bondi de 1 % à 8 %. Quant aux Etats-Unis, qui ont supplanté l'Europe, en 2001 ils ne consacraient que 2 milliards d'euros par an de plus que l'Europe à la R&D, alors que désormais cet écart atteint 25 milliards ! Certains experts accusent les autorités européennes de ne pas avoir déployé des politiques efficaces. Il aurait ainsi fallu mieux cibler le financement de la recherche pharmaceutique via le programme " Horizon 2020 ". La France n'arrive qu'en dix-huitième position dans le financement européen en dépit de la qualité de sa recherche. A contrario les Etats-Unis concentrent les financements sur Boston et quelques centres d'excellence.
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