
Oerlikon a souffert en 2023 d'un environnement de marché difficile pour l'industrie textile. ( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )
Le groupe industriel suisse Oerlikon a stabilisé ses commandes dans sa division dédiée aux équipements pour textile durant le deuxième trimestre, faisant bondir le cours de son action mardi à la Bourse suisse.
Le groupe suisse - dont le milliardaire Russe Viktor Vekselberg est actionnaire - a fait état de chiffres en baisse, mais bien meilleurs qu'attendu, au deuxième trimestre dans un environnement que son PDG, Michael Suess, a pourtant qualifié de "difficile" dans le communiqué détaillant ses résultats pour la première moitié de l'année.
Au deuxième trimestre seul, son chiffre d'affaires a fléchi de 12,3% par rapport à la même période un an plus tôt, à 616 millions de francs suissses (659 millions d'euros), alors que les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 599 millions de francs.
Ses commandes pour la période allant de début avril à fin juin se sont quant à elles contractées de 0,9% sur un an, à 651 millions de francs, contre 639 millions de francs prévu par les analystes.
Pour l'ensemble du semestre, le groupe a fait état d'un bénéfice net en baisse de 48,1% sur un an à 39 millions de francs suisses (41,6 millions d'euros) tandis que son chiffre d'affaires a diminué de 18,9%, à près de 1,2 milliard de francs.
Sa division de revêtements de surface, active notamment dans l'automobile et l'outillage industriel, n'a pas échappé à la morosité de la demande dans l'industrie, le groupe reconnaissant dans le communiqué que "les comportements d'achats des clients sont restés prudents en raison d'une activité industrielle molle". Les commandes de cette division ont fléchi de 1,4% au deuxième trimestre, le groupe limitant néanmoins le repli grâce à la demande dans l'aviation.
En revanche, sa division dédiée aux équipements pour le textile, qui avait été fortement secouée par l'effondrement de la demande de machines textiles en 2023, a nettement redressé ses commandes. Au deuxième trimestre, le repli des commandes s'est limité à 0,1%.
A 09H36 GMT, le titre s'adjugeait 7,72% à 4,94 francs suisses, alors que le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, perdait 0,76%.
- Objectif de marge relevé -
Sur l'ensemble de l'exercice 2023, les commandes de cette division avaient dégringolé de 40,1% alors que le groupe avait pâti du rétrécissement du marché du textile, notamment face à l'inflation qui a poussé les consommateurs à tailler dans leurs dépenses d'habillement et par ricochet incité les fabricants dans ce secteur à différer leurs investissements.
Les performances de cette division "s'améliorent gentiment, ce qui est de bon augure pour sa séparation à venir", a réagi Michael Roost, analyste chez Baader Helvea, dans un commentaire boursier.
En février, le groupe avait annoncé qu'il comptait se séparer de cette division, se laissant trois ans pour mettre son projet à exécution.
Ce projet "est en bonne voie", affirmé le patron d'Oerlikon dans le communiqué.
Pour 2024, le groupe s'attend toujours à une "baisse à un chiffre élévé de ses ventes" hors effets de changes, mais précise toutefois que la performance dans la branche textile sera toutefois "legèrement meilleure qu'attendu". Il n'a néanmoins pas donné d'indications chiffrées.
Oerlikon - dont les origines remontent aux milieu du XIXe siècle avec la fabrication de machines à broder dans sa branche textile - a par contre relevé sa prévision de marge opérationnelle. Il s'attend à ce qu'elle atteigne 15,5% à 16%, contre 15% à 15,5% initialement prévu.
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