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Nouvelles violences à Bassorah, un couvre-feu imposé
information fournie par Reuters 07/09/2018 à 22:28

 (Actualisé avec installation pétrolière, 7e paragraphe)
    par Aref Mohammed et Raya Jalabi
    BASSORAH, Irak, 7 septembre (Reuters) - Les responsables
irakiens de la sécurité ont imposé un couvre-feu vendredi soir
sur l'ensemble de la grande ville du Sud, Bassorah, où de
violentes manifestations ont de nouveau eu lieu ces dernières
heures.
    Les manifestations se sont succédé ces derniers jours à
Bassorah pour protester contre la déliquescence des services
publics, la corruption et les coupures d'électricité.
    Jeudi, les protestataires ont pris d'assaut et incendié
plusieurs bâtiments publics et les bureaux de la plupart des
partis politiques, bloquant de nombreuses artères, mais aussi le
principal port du pays, Oumm Kasr, par lequel transitent toutes
les importations du pays, à 60 km au sud de Bassorah.
    Un manifestant a été tué et 11 autres ont été blessés lors
de nouveaux troubles vendredi à Bassorah, a-t-on appris dans la
soirée de sources médicale et proche des services de sécurité.
    "Les forces de sécurité arrêteront toute personne présente
dans les rues", a prévenu le commandement des opérations de
Bassorah concernant le couvre-feu. Afin de dissuader la
population de manifester à nouveau, les autorités avaient
annoncé déjà jeudi après-midi l'instauration d'un couvre-feu,
avant d'y renoncer quelques minutes à peine avant son entrée en
vigueur.
    Les manifestants ont tourné vendredi leur colère contre
l'Iran - et l'influence que ce pays exercerait sur les partis
politiques irakiens. Les protestataires ont envahi le consulat
d'Iran à Bassorah et l'ont saccagé, suscitant les protestations
du ministère iranien des Affaires étrangères, qui a reproché aux
autorités irakiennes de ne pas avoir protégé efficacement la
mission diplomatique. 
    Des manifestants ont fait irruption en outre dans une usine
de retraitement des eaux liée au gisement pétrolier West Qurna
2, géré par la compagnie Lukoil, où ils ont brièvement pris deux
employés irakiens en otages avant de se retirer des lieux
pacifiquement en fin de soirée, a-t-on déclaré de sources proche
de Lukoil et des services de sécurité.
    A Bagdad, le Premier ministre Haïdar al Abadi a réuni le
conseil de sécurité nationale et précisé qu'une enquête était en
cours sur les circonstances de la mort des manifestants. 
    Le principal dignitaire chiite irakien a réclamé quant à lui
un changement de politique à Bagdad pour mettre fin aux
violences, qui ont fait onze morts depuis le début de la semaine
à Bassorah.
    L'ayatollah Ali Sistani a imputé aux dirigeants irakiens la
responsabilité de la détérioration de la situation dans le Sud
et demandé que le futur gouvernement soit "différent de ses
prédécesseurs".
      
    "UN GOUVERNEMENT DIFFÉRENT"
    Le Parlement issu des élections législatives du 12 mai n'a
toujours pas réussi à s'entendre sur le nom de son président,
préalable à la formation du gouvernement. Deux alliances chiites
rivales revendiquent la majorité.
    Dans son prêche de la grande prière du vendredi, l'ayatollah
Sistani, qui est âgé de 88 ans, a condamné les violences contre
des "manifestants pacifiques" et fait porter aux dirigeants
irakiens la responsabilité de la corruption, de la pauvreté et
du chômage.
    La population de Bassorah, qui dépasse les deux millions
d'habitants, se plaint notamment que l'eau courante devienne
saumâtre. Des centaines de personnes ont été hospitalisées pour
en avoir consommé.
    "L'échec des dirigeants politiques irakiens des dernières
années a provoqué la colère des habitants de Bassorah", a dit
l'ayatollah Sistani dans ce sermon lu par un assistant.
    "Ce fait ne pourra pas changer si le prochain gouvernement
est formé selon les mêmes critères que les précédents. Il faut
exercer une pression pour que le nouveau gouvernement soit
différent de ses prédécesseurs", a-t-il insisté.
    L'ayatollah Sistani intervient rarement dans les affaires
politiques irakiennes et il ne se résout en général à le faire
que lorsqu'il estime que la sécurité du pays est menacée - comme
cela avait été le cas lors de l'offensive du groupe djihadiste
sunnite Etat islamique en 2014.
    Sa prise de position accentue la pression sur les partis
politiques qui se déchirent pour le contrôle du pouvoir.
    L'imam chiite Moktada Sadr, dont le parti est arrivé en tête
aux législatives, a réclamé jeudi une réunion en urgence du
Parlement - qui a suspendu ses travaux mardi faute d'accord sur
le nom de son futur président.
    Face à l'alliance constituée par Moktada Sadr et Haïdar al
Abadi, le prédécesseur de ce dernier, Nouri al Maliki, et un
chef de milices pro-iraniennes, Hadi al Amiri, revendiquent
aussi le pouvoir à Bagdad.

 (Avec Raya Jalabi; Guy Kerivel et Eric Faye pour le service
français)
 

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