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Nouveaux appels à la fermeture des "camps de rééducation" du Xinjiang
information fournie par Reuters 19/09/2018 à 14:50

    GENEVE, 19 septembre (Reuters) - La France et l'Allemagne
ont réclamé la fermeture des "camps de rééducation" du Xinjiang,
dans l'ouest de la Chine, où des centaines de milliers de
Ouïghours et d'autres membres de minorités musulmanes subissent
un endoctrinement politique.
    Les représentants français et allemand ont formulé mardi
cette demande au Conseil des droits de l'homme de Genève, où se
tenait pour la première fois une conférence sur ce dossier
politiquement très sensible. 
    Les révélations de ces dernières semaines sur l'existence de
ces camps ont déclenché de vives réactions internationales. 
    La Chine rejette les critiques, assurant qu'elle ne
persécute pas les musulmans de la province mais les "éduque"
pour éviter la diffusion des idées extrémistes.  
    Selon Pékin, le Xinjiang est confronté à une grave menace
émanant de militants islamistes et séparatistes. 
    "Ce à quoi nous assistons aujourd'hui au Turkestan oriental
(nom donné au Xinjiang par la minorité ouïghoure) est plus
qu'une simple répression, c'est une campagne délibérée
d'assimilation ciblant l'identité ouïghoure", a déclaré Dolkun
Isa, président du Congrès mondial ouïghour, groupe exilé en
Allemagne, devant le Conseil de Genève. 
    "Tout ce qui nous rend unique, notre langue, notre culture,
notre religion, est attaqué. (...) Chaque famille ouïghoure de
la diaspora a un membre de sa famille détenu dans ces camps."
    "L'emprisonnement massif de plus d'un million de personnes
ne peut se justifier sous aucun prétexte", a-t-il poursuivi.
    Dolkun Isa a déclaré que son frère était détenu, ainsi qu'au
moins 56 enseignants de l'Université du Xinjiang.
    Lors de la même conférence, Adrian Zenz, un expert allemand
des minorités dont les recherches s'appuient sur les documents
officiels et les témoignages de voyageurs au Xinjiang, a estimé
qu'il s'agissait de la plus importante opération de rééducation
sociale depuis la Révolution culturelle (1966-76). 
    "Il y a au minimum plusieurs centaines de milliers de
personnes, peut-être plus d'un million, détenues dans 1.000 à
1.200 camps", a-t-il dit. 
    Adrian Zenz tire ces chiffres des images satellite et des
offres passés par le gouvernement pour construire les bâtiments
de détention ainsi que les offres de recrutement de professeurs
de mandarin.
    Lors de son premier discours devant le Conseil de Genève, la
nouvelle Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme,
Michelle Bachelet, a appelé la semaine dernière la Chine à
autoriser l'arrivée d'observateurs à la suite d'informations
"très inquiétantes" sur les camps.  
    Pékin a accusé en retour l'ancienne présidente chilienne
d'empiéter sur sa souveraineté. 
    Selon John Fischer, de l'ONG Human Rights Watch, le
lancement d'une enquête des Nations unies paraît peu probable à
l'heure actuelle. "Pour des faits similaires dans un autre pays,
il ne serait absolument pas injustifié que des violations d'une
telle ampleur déclenchent des appels à une commission d'enquête,
une mission d'établissement des faits, un rapporteur spécial.
Mais parce que c'est la Chine, les voix des Etats sont
silencieuses."

 (Stephanie Nebehay
Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
 

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