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Une fusion aurait formé le 4e groupe automobile mondial
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Honda voulait faire de Nissan une filiale, selon des sources
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Foxconn se dit ouvert à une prise de participation dans Nissan
(Actualisé avec déclarations de Renault, résultats du 3e trimestre de Honda et commentaires d'analyste)
par Maki Shiraki et Daniel Leussink
Nissan 7201.T et Honda 7267.T ont annoncé jeudi qu'ils mettaient officiellement un terme à leurs négociations en vue d'une fusion, les deux constructeurs automobiles japonais promettant toutefois de continuer à coopérer dans les véhicules électriques.
La fusion des deux entreprises aurait donné naissance à un nouvel ensemble d'une valeur d'environ 60 milliards de dollars qui serait devenu le quatrième constructeur mondial en termes de ventes, derrière Toyota 7203.T , Volkswagen
VOWG_p.DE et Hyundai 005380.KS .
Les discussions ont buté sur des divergences de vue croissantes, en particulier au sujet de projet de Honda de faire de Nissan une filiale, selon des sources.
Les deux groupes, avec Mitsubishi Motors comme troisième partenaire de moindre importance, avaient annoncé fin 2024 qu'ils envisageaient une fusion. Des sources ont ensuite déclaré que Mitsubishi ne participerait probablement pas au projet.
"À l'avenir, les trois entreprises collaboreront dans le cadre d'un partenariat stratégique visant l'ère de l'intelligence et des véhicules électrifiés", ont-elles déclaré dans un communiqué.
Le français Renault RENA.PA , premier actionnaire de Nissan, a déclaré jeudi que les conditions de la fusion telle qu'elle a été envisagée, "notamment le fait qu'elle ne prévoyait aucune prime, étaient inacceptables".
Nissan et Honda ont vu le secteur automobile et le marché clé chinois bouleversés par l'essor rapide de constructeurs chinois de véhicules électriques tels que BYD
002594.SZ . Ils sont par ailleurs confrontés à la perspective de droits de douane aux États-Unis, un autre marché clé.
Honda a publié jeudi un bénéfice d'exploitation en hausse de 5% au troisième trimestre, à 397,3 milliards de yens (2,47 milliards d'euros), en grande partie grâce à la performance de son activité moto, à la faiblesse du yen et à des ventes solides aux Etats-Unis, mais ses ventes en Chine ont reculé.
"NISSAN EST DANS UNE MAUVAISE PASSE"
Nissan poursuit pour sa part son plan de restructuration annoncé en novembre, qui prévoit la suppression de 9.000 emplois et une réduction de 20% de ses capacités de production mondiales. Le groupe n'a pas encore donné de détails sur ce plan.
"Honda est assez confiant et a beaucoup d'atouts, alors que Nissan est dans une mauvaise passe. Ils n'ont pas de partenaire de danse en ce moment", a déclaré Christopher Richter, analyste chez CLSA.
"Ils devraient probablement réfléchir à faire quelque chose de différent."
Des sources ont indiqué en décembre que Nissan devrait encore réduire ses capacités en Chine, où il exploite huit usines par l'intermédiaire de sa coentreprise avec Dongfeng Motor 0489.HK . Il a déjà suspendu la production de son usine de Changzhou dans le cadre de son plan d'optimisation.
Avant d'annoncer des discussions en vue d'une fusion en décembre, Nissan et Honda avaient engagé des pourparlers distincts autour d'une collaboration technologique, dont ils ont pu souligner l'étendue jeudi.
Nissan est désormais ouvert à l'idée de travailler avec de nouveaux partenaires. Le taïwanais Foxconn 2317.TW est considéré comme l'un des candidats, ont indiqué des sources à Reuters la semaine dernière.
Young Liu, président de Foxconn, a
déclaré mercredi
que l'entreprise envisagerait de prendre une participation dans Nissan, mais que son principal objectif était de nouer un partenariat.
Nissan, n'ayant jamais complètement récupéré des années de crise déclenchées par l'éviction et l'arrestation en 2018 de l'ancien président Carlos Ghosn, a été plus durement touché que d'autres par l'essor des véhicules électriques.
Sa capitalisation boursière est aujourd'hui près de cinq fois inférieure à celle de Honda, qui atteint environ 7.500 milliards de yens (46,6 milliards d'euros). Il y a dix ans, les deux sociétés valaient chacune environ 4.600 milliards de yens.
VOIR AUSSI:
ECLAIRAGE-Nissan-Honda, récit d'un projet de fusion qui a tourné court nL6N3P30F5
(Rédigé par Daniel Lesussink, Maki Shiraki, Satoshi Sugiyama, Rocky Swift; avec la contribution de Gilles Guillaume à Paris, version française Benjamin Mallet; édité par Blandine Hénault)
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