Véronique Bédague, PDG de Nixity, à Paris, le 19 juillet 2023. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Nexity , le premier promoteur immobilier français qui a dû en 2024 tailler dans ses effectifs, dans sa structure et dans son offre pour s'adapter à la crise de l'immobilier neuf, a affiché un chiffre d'affaires en baisse de 17%, conforme aux objectifs.
L'année a été marquée par trois cessions importantes (ADB, Nexity Property Management, Bien'ici), la mise en oeuvre d'un plan social, l'adaptation de son offre au marché et une réorganisation interne du groupe.
Le chiffre d'affaires a reculé de 17% en 2024 par rapport à l'année précédente, à 3,5 milliards d'euros. A périmètre constant, c'est-à-dire en excluant les activités cédées, la baisse est de 12%. Le promoteur, coté à la Bourse de Paris, affiche également une perte nette (part du groupe) de 62 millions d'euros, après un bénéfice net de 19 millions d'euros en 2023.
Ces cessions, qui ont rapporté 435 millions d'euros, ont compensé les coûts liés au "plan de transformation". Le groupe fait état de 172 millions d'euros de coûts d'adaptation de l'offre, comprenant des baisses de prix et des abandons de projets.
Le résultat opérationnel du groupe, qui reflète les gains issus de son activité avant impôts et autres charges non liées à l'exploitation, ressort à deux millions d'euros, contre 246 millions en 2023. Nexity s'était fixé comme objectif d'atteindre un "résultat opérationnel positif" en 2024.
En excluant les revenus apportés par les cessions réalisées, le résultat opérationnel courant est cependant de -130 millions d'euros.
"Nous avons parfaitement délivré ce que nous avions annoncé", s'est félicitée Véronique Bédague, PDG du groupe lors d'une conférence de presse, soulignant que la transformation de Nexity "a été mise en oeuvre et s'est déroulée dans le calendrier prévu".
Si le chiffre d'affaires présenté par Nexity est conforme aux estimations des analystes sondés par Bloomberg, son résultat opérationnel courant est très loin des estimations de +29,5 millions d'euros.
La cession de trois activités a permis de réduire la dette de Nexity de 44%, à 474 millions d'euros.
Concernant les activités de promotion, Nexity a enregistré 13.387 réservations en 2024, en baisse de 8% sur un an, mais se réjouit de "la reprise des ventes au détail", c'est-à-dire aux particuliers, "qui s'est accélérée au deuxième semestre", grâce à l'amélioration des conditions d'accès au crédit, a souligné Véronique Bédague.
Les particuliers ont réservé 5.235 lots, 7% de plus qu'en 2023.
Au total le carnet de commandes du promoteur (backlog) s'élève à 4,4 milliards d'euros, "soit l'équivalent de 1,5 année d'activité", indique le communiqué de Nexity.
Le nombre de licenciements prévus, dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 500 suppressions de postes, est désormais de 227, "après phase de reclassements internes et départs volontaires", contre 275 indiqués en octobre.
Pour 2025, Nexity se fixe comme objectif un résultat opérationnel courant positif et prévoit de reprendre le versement d'un dividende "à moyen terme", si son désendettement évolue comme souhaité.
Véronique Bédague constate des "signaux encourageants sur le plan macroéconomique, avec la baisse des taux d'intérêt de la banque centrale qui se traduit par des baisses significatives de taux d'intérêt des crédits immobiliers", ce qui implique un "pouvoir d'achat immobilier qui s'améliore".
La PDG souligne aussi "une stabilisation des coûts de travaux" et des mesures positives pour soutenir l'immobilier neuf dans le budget de l'Etat voté.
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